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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
A l'annonce de ce premier roman écrit par une comédienne (que j'aime beaucoup par ailleurs), j'ai eu un peu la même appréhension qu'avec le Bianca de Loulou Robert l'an dernier. La faute à la grosse artillerie médiatique qui préfère assurer son audience avec un joli minois ou une personnalité connue plutôt que de révéler une obscure nouvelle tête. Sauf que... Aure Atika m'a séduite dès les premières pages. Sa plume est précise, agréable, habile à créer une atmosphère. Et le personnage qu'elle dessine avec amour, cette mère à la fois fantasque et bohème, indigne diront certains, cette mère vaut vraiment le détour.

Mon ciel et ma terre est à la fois le roman d'une femme libre (au point de choquer peut-être) et celui d'une époque et d'un certain milieu. Dans les nombreuses interviews qu'elle donne, l'actrice explique qu'elle a eu besoin de se rappeler d'où elle vient, peut-être pour mieux assurer la transmission avec sa propre fille. Et l'on sent tout au long du livre l'amour passionnel qu'elle porte à cette mère aux mille et un métiers, pourtant capable de la laisser sans nouvelles pendant des mois ou de la laisser toute seule dans la rue apprendre le patin à roulettes... Et ce n'est que le plus soft.

"Je veux oublier ce trottoir froid qui me glace les fesses depuis trop longtemps et maman qui reviendra seulement quand elle voudra."

De longues heures d'attente mais contrebalancées par une présence électrique, d'une créativité folle qui forgent très certainement le caractère de la jeune femme puisque dans leur relation, les rôles sont souvent inversés. La fille protège la mère. Sur fond d'années 70 et 80, d'idées quelque peu libertaires, loin des contingences matérielles, celle qu'on appelle Ode, diminutif d'Odette (tout un poème) est encore et toujours une source d'inspiration pour sa fille qui pose sur elle un regard à la fois tendre et lucide, n'hésitant pas à revisiter les périodes de doute, de rejet ou de honte comme tous les adolescents vis à vis de leurs parents. Des sentiments forcément exacerbés par le caractère spécifique de cette femme.

Si ce roman est réussi c'est certainement parce que Aure Atika trouve la juste distance, la bonne tonalité pour permettre au lecteur d'entrer en empathie avec Ode. Mais par-delà le personnage de la mère, c'est aussi la fille qui se dévoile, donnant à voir quelques-uns des ingrédients qui la constituent et font toute sa richesse. Ce qui rend la démarche particulièrement touchante.

Quant à la lecture, elle se déroule de façon très agréable, au gré des multiples tableaux qui sont autant de moments de vie dans lesquels l'auteure parvient à mêler sensibilité et précision. On en ressort un peu nostalgique d'une femme que l'on n'a pas connue.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..
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Les préjugés ont la vie dure qui classent chaque individu dans une case bien définie, comme une mercière ses boutons dans un tiroir, en fonction de leur couleur. Alors, quand j'ai vu le nom d'Aure Atika sur l'étagère d'une librairie entre Natacha Appanah et Olivier Bourdeaut, je suis restée coite, dubitative, sceptique. S'agissait-il vraiment de cette actrice que j'aime tant pour son talent, sa classe et sa beauté ? Actrice, certes, mais romancière ? Pour une surprise, c'était une surprise… et une belle, je l'avoue, une fois le livre refermé.
"Ode était mon ciel et ma terre. Elle était mon ode. Tout un poème." Voilà, tout est dit dans ces quelques mots. Ce premier roman d'Aure Atika est en effet un véritable cri d'amour, une élégie poignante, une déclaration de tendresse, d'un attachement sans faille, d'une admiration sans borne, un hymne à sa mère, Odette, Ode comme elle aime à se faire appeler.
Cette dernière est pourtant bien loin de l'image de la mère classique. Elle n'est pas du genre à préparer du chocolat chaud et des tartines, à astiquer une maison parfaite, à entourer sa fille, la protéger, la rassurer. Elle part sans crier gare, laissant une petite fille éplorée, revient sans prévenir, étonnée. Elle parle, elle pleure, elle souffre et sa petite est là. Elle la console de ses chagrins d'amour, elle a mal pour elle dans ses moments de manque, elle la suit dans ses nuits de débauche. Elle est la petite, mais aussi l'adulte. Elle est la fille, mais aussi la mère. Pourtant elle aime cette mère fantasque, l'admire et ne voudrait pour rien au monde en changer.
J'ai beaucoup aimé l'écriture d'Aure Atika, à la fois simple et légère, qui sert parfaitement ce récit. Les mots sont précis qui dépeignent le regard de l'enfant porté sur l'adulte. A aucun moment elle ne juge, et me permet à moi, lectrice, d'entrer en empathie avec le personnage. Elle se contente de décrire cet univers avec beaucoup de justesse, une grande pudeur et sans acrimonie. En racontant l'histoire de sa maman, c'est la sienne aussi qu'elle nous dévoile, la façon dont elle s'est construite et qui la rend plus importante encore à mes yeux.
C'est vraiment le très beau portrait d'une mère imparfaite à travers les yeux amoureux de sa fille.
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Dans « mon ciel et ma terre » on découvre une Aure Atika que l'on aimait déjà actrice et qui nous émeut par son récit et son talent d'écrivain. Car voilà un très beau premier roman empli d'émotion, où la fille raconte cette mère fantasque et unique, cet amour sans faille, cette enfance solitaire mais malgré tout heureuse, au gré des souvenirs exprimés avec beaucoup de pudeur et de douceur. Et l'on comprend que l'enfance a créé l'adulte talentueuse et unique qu'elle est devenue, ayant soif de liberté, aimant l'art et l'indépendance. Ce roman à l'écriture fluide, pudique et touchante à la fois est décidément une très belle surprise.
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Récit d'une enfance à travers l'observation, la solitude, l'attachement et les interrogations de l'auteure face à la façon d'être de sa mère. Une mère libre qui aura beaucoup été en dehors des codes et de ce qui est attendu comme contenant pour un enfant. Aure Atika dépeint son portrait en trouvant l'équilibre entre bienveillance et objectivité.
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Que cette douleur est bien écrite ! Voilà l'exclamation qui s'est imposée très vite à la lecture de ce témoignage. Mais a-t-on le droit de parler de douleur quand rien dans ces lignes toutes en pudeur et en poésie ne vient geindre une plainte, ni démontrer une blessure ? Rien n'est larmoyant, tout est vivant et vrai.
Avoir pour mère un personnage de roman : tout un programme…Aure Atika nous dresse le portrait d'une femme incandescente, inclassable, à l'originalité élégante, emportée, aventurière des temps modernes. Sauf que cette femme, cette Ode à la vie, est aussi une mère, Odette, laquelle élèvera sa fille en poursuivant ses lubies, ses envies, ses furies. L'écriture se veut authentique, directe et incroyablement douce. Comme si, tout en disant simplement ce qui est et ce qui a été, l'auteure avait privilégié la tendresse et la fantaisie, peut-être pour ne pas risquer le jugement à l'emporte pièce de cette mère peu académique. Et en effet nulle envie de s'offusquer ou de condamner en découvrant page après page une Ode pleine d'entrain et de joie mais dont les tourments et l'immédiateté des humeurs auraient pu suffire à provoquer des dégâts ou des béances pour une enfant.
J'ai lu ce premier roman comme une énième preuve d'amour de cette fille à sa mère malgré le coeur flamboyant et à vif de celle-ci. Plus que l'extravagance et la liberté de Ode/Odette, c'est bien la fille, sa présence généreuse, indéfectible et solide, que j'ai admirée tout au long de ces lignes à l'écriture vive, poignante, et si justement imagée pour dire les sentiments d'abandon, de honte, l'admiration sans bornes et l'amour inconditionnel de l'enfant.
« Je veux oublier ce trottoir froid qui me glace les fesses depuis trop longtemps et maman qui reviendra seulement quand elle voudra. »
« Je la sens pleine d'un autre monde auquel je ne suis pas conviée, de rencontres, de rires, d'expériences…Je touche son nez, sa joue, sa bouche, mais ce n'est qu'une enveloppe vide. Elle est là sans être là. Je prends ce qu'elle a à m'offrir, son odeur, sa chaleur et sa peau ; je m'endors la tête dans son cou, les mains agrippées à son imper qu'elle n'a pas eu le temps d'ôter. Je me contenterai de son retour. »
Aure Atika n'élude pas la colère, à l'âge de l'envol, de l'entêtement nécessaire pour trouver sa place ; mais à aucun moment nous ne la ressentons, cette colère, qui aurait pu somme toute être légitime. Amour pacifié ? Finalement qu'importe ? Il est d'autant plus beau et grand de pouvoir porter un regard nu, sans ressentiment ou critique, sur sa mère, ou plus exactement sur la femme qu'elle aura été : fille de, soeur, amante, avec des fêlures, des failles, des rêves et des espoirs. Je reste encombrée d'un sentiment étrange, trop interprétatif à mon goût ; sans doute car il s'agit du lieu mère-fille qui m'interroge tellement…et dont j'aimerais pouvoir discuter encore et encore après la fermeture du livre. Gageons que Odette aura mesuré sa chance d'avoir comme fille cette femme, Aure, laquelle lui aura écrit une Ode singulière et émouvante et surtout, en plus bel hommage, l'inscription de son identité propre, au-delà d'Elle, droite et debout entre le ciel et la terre ?
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Quelle belle surprise que ce premier roman d'Aure Atika que je connaissais en tant qu'actrice seulement. Lu d'une traite, en une soirée car impossible à lâcher. Une belle plume, beaucoup d'émotions à la lecture de ces lignes pleine d'amour pour une mère bohème, à la marge, irresponsable. Ce livre m'a fait penser à Rien ne s'oppose à la nuit de Delphine de Vigan et ce n'est pas peu dire même si la comparaison s'arrête là. Cette relation entre Aure et sa mère, qu'elle protège, console, cajole est bouleversante. Je suis toujours impressionnée par la capacité qu'ont les enfants à la résilience et à l'adaptation dès leur plus jeune âge, devenant le « parent » de leur parent. On sent entre les lignes le besoin impérieux qu'avait Aure Atika de faire revivre sa mère, de lui rendre hommage, et de parler enfin du manque immense qui est le sien aujourd'hui. « J'ai continué à la protéger, dans mon souvenir. Je vois bien les manques… Mais ma mère a été là plus que tant d'autres, à sa manière… Je me suis construite avec ce qu'elle m'a montré : être indépendante, ne pas avoir peur… Pas peur d'être seule. de vivre seule. Pas peur du silence »
« Ces souvenirs sont les plus saillants, déformés par ma mémoire. Je l'ai tellement aimée. »
Dans ce roman, Aure Atika nous fait revivre les moments les plus forts, atypiques de son quotidien avec sa mère, enfant, adolescente et à l'aube de sa vie de jeune adulte. Une mère qu'elle cherche à comprendre sans y parvenir vraiment et auprès de laquelle il a malgré tout été difficile de se construire. Mais tout est raconté avec beaucoup de pudeur, surtout les excès, et c'est ce que je trouve très beau. « Je ne veux pas réduire ma mère à quelques traits, à quelques mots ni adjectifs. Elle était mieux que tout ça. »
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Il me semble qu'il n'y a rien de plus difficile d'écrire sur ceux qu'on aime. Il faut trouver le mot juste, celui qui fera comprendre au lecteur toute la force de son amour. Dans cet exercice périlleux, Aure Atika parvient parfois à nous faire sentir combien cette femme, sa mère, qui vivait à ses côtés faisait partie de ces êtres singuliers dont la trajectoire ne saurait se dessiner qu'en touchant les extrêmes. D'autres fois, il lui est plus difficile de rallier le lecteur à sa cause. Elle le dit d'ailleurs, dans tous ces petits passages en aparté où elle nous parle d'elle, de la femme qu'elle est devenue et de la petite fille qu'elle a été et qui sommeille toujours en elle. Elle craint de transmettre une image erronée de sa mère, qu'on ne voit derrière tout cela qu'une "junkie". le lien qui unit une mère à sa fille est souvent complexe et dans un vécu comme celui d'Aure Atika, l'exercice de "dire", "raconter", peut s'avérer périlleux.
Odette , appelée Ode, est un personnage autant lunaire que solaire. Avec elle, la vie est faite de couleurs, inattendus, de jouissance du temps présent mais elle est aussi terriblement immature, égoïste parfois et insécurisante. Elle court après l'inacessible, l'amour des hommes tout en voulant conserver sa liberté. Sa fille l'accompagne dans presque toutes ses soirées mais il lui arrive aussi de la laisser seule au coin d'une rue, ou plusieurs mois chez un proche. Ode veut vivre comme elle l'entend. Une passion peut l'éloigner de sa vie quotidienne et un jour elle revient, sans en dire plus...Même si l'on peut parfois ressentir de la souffrance pour la petite fille qu'elle laisse ainsi au bord de son chemin, on ne peut toutefois nier qu'un amour profond unit ces deux-là. Un amour si fusionnel, fait d'adoration mutuelle, qu'on devine qu'il entraînera un jour une "cassure". Si l'enfant devient le parent de sa mère et l'aime d'un amour inconditionnel, l'adolescente s'opposera à ce modèle qui au final n'en est pas un et portera un regard acerbe sur celle qui enchantait sa vie et lui montrait qu'on pouvait faire tout ce qui nous plaisait. C'est en grandissant encore un peu qu'Aure Atika pourra pardonner à son étrange mère d'être au final juste ce qu'elle est avec ses forces et ses faiblesses.
De la terre, on voit le ciel. du ciel, on voit la terre. Bien que séparés par une immense distance, ces deux éléments sont indissociables. Alors que la terre nous impose d'avoir les pieds sur elle, le ciel nous invite à l'évasion, à voler et c'est peut-être là le meilleur résumé que nous offre Aure Atika sur son retour en enfance.
Un beau récit de vie, une plume très agréable. J'ai passé un très bon moment de lecture et remercie les éditions Fayard ainsi que Babelio pour m'avoir permis de me plonger dans cette enfance si particulière et de découvrir un joli talent d'écrivain.
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Aure Atika est une actrice et réalisatrice française. Elle est née au Portugal, lors d'un Festival de rock, où sa mère s'était rendue alors qu'elle était enceinte et presque à terme.
En 2017, Aure Atika décide de parler de son enfance dans un livre intitulé « Mon ciel et ma terre ». Cet ouvrage obtiendra le Prix Grand Public 2017 de la Coupole.
Aure Atika a une mère bohème et fantasque qui peut disparaître au gré de ses engagements ; en effet, elle a un amour passionnel pour tous les métiers qu'elle fera. Aure sera donc élevée par sa grand-mère. A certains moments, on se demande qui protège qui. La mère son enfant ou Aure sa maman ?
Dans cet ouvrage, Aure essaye de comprendre cette relation compliquée qu'elle entretient avec sa mère mais sans vraiment y arriver. On a 2 narrateurs : Aure enfant (police en italique) et Aure adulte (écriture normale).
Quand j'ai rencontré Aure Atika au festival du livre de Nice, je ne me serais jamais doutée qu'elle avait vécu une enfance aussi compliquée. Ce livre magnifique est un hymne à sa maman.
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