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Critique de Grishko


Après six années de missions passées en territoire irakien et afghan, dans le corps des Rangers, le jeune et déjà vétéran Quinn Colson est de retour dans cet endroit perdu du Mississippi où il a passé son enfance : Jericho, dans le comté de Tibbehah. On ne peut pas dire qu'il soit attaché à cet endroit et il n'y serait probablement pas revenu s'il n'y avait pas eu l'événement, la mort soudaine de son oncle, Hamp Beckett, également shérif de ce comté qui, selon toute vraisemblance, se serait suicidé, et qu'il s'apprête à enterrer.
Colson ne se sent plus vraiment chez lui, sans compter que la vie de soldat et la ligne de front se sont peu à peu imposées comme le fil conducteur de son existence. Mais les souvenirs ont la vie dure et certaines de ses vieilles connaissances risquent bien de lui ouvrir de nouvelles perspectives : Anna, son amour d'un autre temps ; Wesley, le camarade d'antan et nouveau shérif ; Boom, fidèle parmi les fidèles, ex-militaire également devenu alcoolique à plein temps ; Lena, la fille mystérieuse ; Lillie Virgil, l'adjointe du nouveau shérif, qui n'a jamais cru à la thèse du suicide.
Et puis l'évolution sociale et économique a transformé la ville et ses alentours. Nombre de commerces ont tiré le rideau, plusieurs familles ont migré à destination des centres urbains, ouvrant de meilleures perspectives. Il ne reste que quelques centaines d'âmes à Jericho, avec son lot de paumés, d'égarés, de péquenauds, de promoteurs immobiliers véreux et de bouilleurs de méthamphétamine, la nouvelle drogue à la mode qui pourrit tant le corps que l'esprit. Derrière son atmosphère de tranquillité, de passivité puisqu'il n'y a rien de véritablement consistant à réaliser à Jericho, la ville regorge de mystères, de non-dits, de secrets qui n'épargneront pas la personne de Quinn Colson, bien décidé à découvrir la vérité sur la disparition du vieux Hamp.

L'ouvrage d'Atkins flirte avec le genre du roman noir tendance redneck, qui n'est pas sans rappeler l'esprit des oeuvres de Harry Crews, William Gay et, plus récemment, Donald Ray Pollock. Ça sent le sable et la poussière, la sueur, la bière, la terre, le sang. Ça respire la tension, l'ennui, la violence, la perdition, l'aliénation. Ça sent, ça respire, ça transpire, le tout mené à un rythme tambour battant.

« Une plongée saisissante dans l'univers des laissés-pour-compte du Sud des Etats-Unis ».
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