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Critique de adtraviata


Je dois l'avouer, je ne suis pas vraiment fan de Shakespeare (désolée…) mais j'ai beaucoup aimé ce roman de Margaret Atwood qui rend un fameux hommage à La Tempête du célèbre Barde anglais !

Au fil du récit, à travers l'histoire de Félix Philips, un metteur en scène pour le moins audacieux qui a été traîtreusement évincé du festival de théâtre qu'il dirigeait et qui, pendant douze ans, a ruminé son triste sort et les autres pertes terribles qu'il a vécues, celle de sa femme puis de sa petite fille de trois ans baptisée Miranda comme dans la pièce – le théâtre lui avait permis de survivre malgré tout – à travers son histoire donc, on peut comprendre de quoi parle La Tempête même si on ne la connaît pas (si besoin, un synopsis est disponible à la fin du roman) : Félix s'est fait engager dans un programme de littérature au pénitencier de Flectcher où il a pris le pseudo de Monsieur Duc et où, pendant quelques mois par an, il monte une pièce de Shakespeare avec des détenus voleurs, hackeurs et autres escrocs pas très dangereux. Cette année, plutôt qu'une tragédie, il a donc choisi La Tempête, et pas du tout par hasard : il sait que ceux qui l'ont trahi douze ans plus tôt vont visiter la prison et visionner la pièce (qui est toujours présentée sous forme de vidéo pour éviter tout problème à l'intérieur de la prison). Voilà venu le moment de sa vengeance, exactement le sujet de la pièce, qui met en scène la vengeance de Prospéro, échoué sur une île depuis douze ans avec sa fille Miranda et qui se fait aider par Ariel et Caliban, ses serviteurs, mais aussi par ses talents de magicien pour punir son frère Antonio.

Comme par hasard, celui qui a trahi Félix s'appelle Tony et le prénom Félix signifie heureux, prospère… mais Margaret Atwood est bien plus subtile que les apparences, vous vous en doutez : dans ce roman où la mise en scène de Félix va être mise au service de sa vengeance – ce qui en fait un véritable page-turner plein de suspense -, la romancière rend un vibrant hommage au théâtre, à la mise en scène et au travail des acteurs, à Shakespeare, elle fait aussi un formidable acte de confiance en la puissance de la littérature qui peut aller cueillir des délinquants adultes qui donneront le meilleur d'eux-mêmes dans le spectacle théâtral. A commencer par la maîtrise avec laquelle, pendant la durée des préparatifs, des répétitions et de la réalisation, ils s'appliqueront à n'employer pour seules injures que celles qu'ils ont relevées dans le texte de Shakespeare, c'est la première règle imposée par Félix – et qui m'a bien fait sourire tout au long de la lecture. Graine de sorcière, le titre du roman, est une de ces injures mais il y a bien d'autres significations à lui trouver. En parallèle avec son travail au pénitencier, Félix mène tout un travail pour se libérer de ses propres prisons intérieures, de la folie qui le guette et la fin de l'histoire est très émouvante de ce point de vue. C'est du moins ce que j'ai ressenti…

Si vous aimez le théâtre, ce roman est fait pour vous. Si vous aimez Shakespeare en prime, vous ne pourrez que l'aimer !
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
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