Dehors, c'était l'enfer, avec un grand E et plein de fff. Une ville de carton ondulé s'étendait à perte de vue, ruisselante d'eau sale et de torrents de boue. Des hommes passaient en courant, tirant des carrioles et des pousse-pousse blancs de monde (car dans ces contrées lointaines, les gens se vêtent de blanc). Des femmes silencieuses, drapées dans des tissus lacérés, tendaient la main aux rares voyageurs descendus à la station. Pour les aider, sans doute, songea Nevil, se réjouissant de voir ces âmes charitables.
Sister heinrich s'était rapprochée en silence. elle s'immobilisa;déhanchée;pointa sa mitraillette vers le ciel indifférent et tira une longue rafale; Ange déchu tombé des cieux,que tes dieux aient pitié de toi !
les rideaux de perles du palanquin s'agitaient doucement dans la brise.Les porteurs se désaltéraient à la rivière ou flottaient nombre d'hommes crevés, l'aube se levait et l'implacable génie du mal tissait sa toile souveraine.
Nevil se pencha à la fenêtre de l'étroit compartiment et hurla dans le vent frais plein de grêlons : Nous sommes arrivés ! Ce à quoi le vent ne répondit rien, se contenant de lui ravir son panama et d'en coiffer un aigle royal, qui, derechef, s'écrasa au sol
J'ai un plan personnel qui sera certainement plus efficace que ces déploiements de brutalité stupide.
Une jeune femme immobile,appuyée au chambranle;regardait dans le vide en fumant.Son vivage de chat triste était mince et pâle,sa robe noire épousait les formes souples de son corps.Elle ferma les yeux d'un air las et les rouvrit juste comme Nevil passait près d'elle.