Morte, Tome 2 : Inconsciente

On dit souvent que le temps nous aide à prendre les bonnes décisions. J'espérais sincèrement que cette maxime allait s'avérer vraie. Mais comment être sûre d'avoir pris la bonne décision ? J'avais la désagréable sensation que je ne pourrais jamais en avoir l'intime conviction. Il allait seulement falloir faire avec. Au moins, après ce dur choix effectué, la pensée que je n'aurais même plus conscience d'avoir fait ce dernier me soulageait.

Le temps passe mais la douleur ne disparaît pas. Je n'arrive pas à penser à autre chose. Je ne peux pas accepter tout ça, c'est beaucoup trop dur ! J'aimerais que tout redevienne comme avant lorsque vous étiez là ! J'aimerais que ce jour ne soit jamais arrivé ! Je sais que c'est impossible mais je donnerais tout pour que cela se produise. C'est si injuste

Mes pensées encombraient mon esprit. Des dizaines de sensations me parvenaient à mesure que je restais plongée dans le noir. La peur, l'excitation, l'amour, la tristesse, la colère, la joie. Tout s'emmêlait et s'entremêlait sans que je ne sache vraiment si l'une d'entre elles dominait plus que les autres. Difficile de garder l'esprit clair lorsqu'on ne sait pas ce qu'il est advenu de notre personne.

Ce sont nos défauts qui nous définissent en tant qu'homme. Nous sommes tous en quête de la perfection mais il n'y a que les robots échappant aux lois de notre conscience qui peuvent atteindre la perfection.

Lorsque l'on a connu pareil amour jamais plus on ne pourra en connaître un autre. Celui-ci ne frappe qu'une seule fois à notre porte et il n'attend pas.

Le noir m'effrayait. Je n'ai jamais été claustrophobe. Loin de là. Je n'aimais tout simplement pas la perte de contrôle que l'obscurité impliquait en cet instant. Je ne voyais pas ce qui se passait autour de moi ni même s'il se passait quelque chose. Cela ne m'empêchait pas d'avoir la certitude d'être épiée.

On passe notre temps à craindre la mort comme l'on craint son pire ennemi. Seulement le plus dur à accepter pour les hommes, c'est la délivrance que nous procure la mort. C'est notre amie qui en quelque sorte ne nous veut que du bien. Elle ne prévient pas mais lorsqu'elle s'affaire et pointe le bout de son nez sans que l'on s'y attende, elle vient nous délivrer de toutes nos souffrances.

Personne ne peut repousser l'inévitable.

On dit souvent que la vie est un long fleuve tranquille.Pour moi elle était semée
d'embûches et je comptais bien les franchir jusqu'à la mort.

Les sentiments ne s'effacent jamais, il va bien falloir s'y faire...