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Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Quand on s'appelle Audiard, qu'on est le petit-fils du grand dialoguiste Michel Audiard et le neveu du réalisateur Jacques Audiard et qu'on choisit de se lancer dans le roman, il faut avoir bien du courage. Car si votre patronyme peut vous ouvrir des portes, il peut aussi être très lourd à porter. Surtout si l'on choisit de tremper sa plume dans un genre proche de celui de ses glorieux aînés. On espère alors des dialogues aussi géniaux que dans les Tontons-flingueurs, une dimension sociale aussi élaborée que dans Dheepan.
Seulement voilà, si dès le titre, l'auteur revendique cette parenté (Le Cri du corps mourant est un clin d'oeil au Cri du cormoran le soir au-dessus des jonques réalisé par Michel Audiard), force est de constater que malgré de belles trouvailles, le roman n'est pas à la hauteur de cette ambition.
Cela dit, on s'amuse à suivre cette joyeuse bande d'enfants à la recherche de leur frère et ami qui a subitement disparu du pavé parisien. On se délecte de leur gouaille et de leurs métaphores improbables. On en viendrait presque à oublier le scénario un peu bancal de cette histoire à laquelle il manque une sortie en apothéose.
Mais il est temps de vous présenter la famille Volponi (vous souvenez-vous des frères Volfoni dans les Tontons-flingueurs ?), à commencer par Odile, la mère qui «donnait aussi l'impression d'avoir passé ses dernières vacances à Dachau.» Sa fille n'est guère plus épaisse : «A quatorze ans, Puce donnait l'impression d'en faire onze à peine, du fait d'une constitution squelettique, diaphane. Chez elle, pas de place pour le gras.» La fratrie est constituée de deux frères. «Son frangin François, également de père inconstant, avait dix ans et passait son temps à tester les structures scolaires : il avait déjà acquis suffisamment de connaissances pour rédiger le premier guide à usage des cancres du primaire parisien.» C'est ce dernier qui va être kidnappé par… son père Raoul!
Mais bien vite le lecteur va se rendre compte que ce dernier, alcoolisé plus que de raison – son état habituel – s'est laissé entraîner dans une drôle de combine. Une équipe internationale de truands a fait d'une ancienne clinique du Vésinet un refuge pour leurs enlèvements. Mais si François n'est pas seul à goûter aux joies de la séquestration, il va montrer une belle énergie à pourrir la vie de ses gardiens et même réussir à leur fausser compagnie, tout en laissant à Gertrud, sa garde-chiourme un petit souvenir sanglant.
Alors que la police est avisée, Puce décide de mener elle aussi l'enquête avec ses amis. « Puce s'était entourée d'une cour restreinte de quatre zigues : Louis, Mourad, Blanche et Castille. Facétieux, les parents de Blanche étaient malgaches. Nettement moins facétieux, les parents de Mourad étaient kabyles. Mous, l'aîné de Mourad, était tombé deux ans plus tôt pour trafic de came. Se retrouver à Fleury pour de l'herbe, c'était bien naturel. Les parents de Castille n'étaient pas espagnols, mais parisiens "de souche", particularisme qu'ils revendiquaient dès qu'ils étaient en société. C'est-à-dire, tout le temps. » le Club des cinq ne va pas tarder à retrouver la trace de François, grillant la politesse à Maarek, Bursky, le commissaire Dubley et l'inspecteur Hamdoni, des enquêteurs qui finiront, après moult tâtonnements, à suivre la trace des ravisseurs.
On passera sur les quelques épisodes annexes, les enlèvements de Emma Stolzberger, celui du Baron Hauptin, sur le cadavre en décomposition découvert dans l'appartement du frère, pour retrouver tous les protagonistes à l'heure du dénouement… qui va quelque peu nous laisser sur notre faim. Il y avait pourtant là de quoi nous offrir un beau feu d'artifice : les flics, les voyous et une bande de gamins intrépides. Peut-être que le prochain opus viendra concrétiser les jolies formules de ce roman aussi noir que cocasse.

Lien : https://collectiondelivres.w..
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J'ai beaucoup hésité avant d'écrire cet avis, non parce que je ne savais pas quoi penser de ce roman, mais parce que je savais très bien ce que j'en avais pensé : je ne l'ai pas aimé.
Pourtant, ma lecture avait bien commencé. J'aimais le jeu sur la langue, verte, imagée, percutante. Puis, au bout d'un moment, je me suis lassée, parce que cette langue finissait par nuire au déroulement de l'intrigue en surjouant l'existence d'un Paris populaire, d'un milieu (les truands, les prostituées et les policiers d'antan) pas forcément en adéquation avec ce qui nous est raconté, surlignant lourdement des clins d'oeil à l'actualité.
Je parle de « l'intrigue », je devrais plutôt dire les intrigues, entre l'enlèvement de François, celui d'Emma, jeune fille dépressive de bonne famille juive, l'alcoolisme de Raoul, le père de François et son étrange histoire avec le co-ravisseur de son fils, Ruby, les agissements du frère aîné de Mourad, un des proches de Puce, soeur aînée de François, sans oublier un incendie causant la mort de deux personnes, l'agression d'une petite vieille et celle d'un antillais baraqué. J'ai failli oublier une prise d'otage – probable que l'IGPN, chargé de l'enquête, ne l'oublie pas. Et, pour l'instant, toutes ses intrigues m'ont paru inachevées, avec des liens entre elles très ténues.
Surtout, je ne me suis attachée réellement à aucun personnage, si ce n'est Puce, Marie-Violette pour l'état civil – les prénoms désuets fleurissent dans ce livre. Avec Puce, la solidarité de l'ex anorexique que je suis fonctionne à fond, son ressenti est vraiment très réaliste. Elle se démène face à une mère pas formidablement compétente – je vous passe sous silence un fait peu crédible de nos jours (et quand je dis « un »), un beau-père noyé dans son égoïsme alcoolisé, une grand-mère aux idées surannées. Elle put compter sur ses copains pour l'aider, ou pour créer encore plus d'ennuis. Quant à la police… oublions-la, elle a ses propres soucis.
Le cri du corps mourant est un livre qui m'a donné envie de relire un de mes auteurs fétiches, mais pas de lire un second ouvrage de Marcel Audiard.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Le titre vous évoque quelque chose? Oui, moi aussi j'ai eu cette impression... j'ai cherché, j'ai trouvé! "Le Cri du cormoran..." de Michel Audiard.
Et oui! le grand-père!

Je dois dire que je me suis laissée séduire par le titre et par le résumé. Mais, comme souvent aujourd'hui, ce beau titre n'a pas trouvé échos dans le roman.
On y suit une bande d'ados, tous au caractère bien trempé. On y suit un groupe de truands dignes des films du grand-père. Enfin, on y suit de la flicaille un peu alternative.
Le point commun de tout ce petit monde? Une vision assez diluée de l'autorité et un sens de la nostalgie assez aiguë.

Je ne sais pas si j'ai été déçue ou lassée. Car là où chez San-Antonio, la langue verte (comprendre l'argot) sert un propos, j'ai trouvé que le langage un peu trop systématiquement fleuri était un peu lourd. Pas une seule page sans un merde ou un putain... au début c'est gai, c'est irrévérencieux, mais à la longue, c'est frustrant.
Aussi, n'étant pas parisienne, j'ai trouvé que la place octroyée à Paris était un peu trop importante et qu'au fond, ce n'était pas nécessaire d'avoir le nom des rues, squares et bistrots du 18ème.
Enfin, l'histoire semble se terminer en queue de poisson et laisse un goût d'inachevé. Rassurez-vous, mon petit doigt m'a dit que c'était le premier volet d'une trilogie.

Je pense que "Le cri du corps mourant" ravira les amateurs de San-Antonio, du Poulpe, des films de gangsters français des années 60 et les amoureux de Paris.
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Tout d'abord, je remercie les Editions du Cherche Midi pour l'envoi du livre et leur confiance.

Si le nom de l'auteur vous dit quelque chose, c'est normal et vous êtes sur la bonne piste ! Marcel est le petit-fils de Michel. En plus de son nom, il a hérité du bagou de son grand-père. En lisant ce roman on a l'impression de se plonger dans les Tontons Flingueurs ou Touchez pas au grisbi avec l'accent parisien (celui d'avant l'existence des bobos, le vrai) à chaque phrase. Lu par Audiard, Gabin et Ventura, ça aurait eu un cachet fou !

Avec Puce et ses potes et plongez au coeur du dédale des petites rues du 18e arrondissement de Paris ! Pour les lecteurs qui connaissent le quartier, c'est très immersif avec des courses poursuites guidées au fil des rues empruntées. Suivez ce groupe d'ado dans son enquête, réalisée en parallèle de la police, pour tenter de retrouver François, le frère de Puce.

Petits bémols : J'ai trouvé dommage de savoir d'entrée de jeu qui étaient les bad guys de l'histoire. Ça m'a retiré tout le suspense et j'ai eu beaucoup de mal à entrer dans l'histoire. La fin n'est pas assez approfondie et il manque des éléments de réponse mais il parait (de source sûre) qu'il s'agit du premier volet d'une trilogie. J'espère que la suite sera un peu plus haletante que ce premier roman.

A suivre donc !
Lien : http://www.loeildeluciole.co..
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