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EAN : 9782902776528
302 pages
Institut de recherches évolutives (01/01/1998)
4/5   1 notes
Résumé :
Dans ces textes choisis peu connus, traduits de l'anglais, qui couvrent plus de cinquante ans (1893-1950), Sri Aurobindo exprime sa vision de ce pays unique qu'est l'Inde. Il y montre aussi sa foi prophétique en le rôle crucial que l'Inde est appelée à jouer, quelles que soient les apparences du moment.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
23 juillet 1923
(Un disciple :) Le Mahatma croit que la non-violence purifie celui qui la pratique.
Je crois que Gandhi ignore ce qui se produit vraiment dans la nature d’un homme qui adopte le Satyâgraha ou la non-violence. Il pense que de cette façon les hommes se purifient. Mais quand on souffre, ou qu’on se soumet volontairement à la souffrance, ce qui se passe, c’est que l’être vital se fortifie. Ces mouvements n’affectent que l’être vital, ils ne touchent aucune autre partie de la personnalité : vous ne pouvez vous opposer à la force qui vous opprime, et vous vous décidez à souffrir — cette souffrance est d’ordre vital et elle donne de la force. Lorsque celui qui a souffert de la sorte vient au pouvoir, il devient le pire des oppresseurs...
Ce que l’on peut faire, en revanche, c’est de transformer l’esprit de violence. Mais dans cette pratique du Satyâgraha, il n’est pas transformé. Quand on insiste sur un principe tellement exclusif, ce qui arrive, c’est que pharisaïsme, hypocrisie et malhonnêteté se mettent de la partie et il n’y a pas de purification du tout. C’est, comme je l’ai dit, en transformant l’impulsion de violence que peut venir la purification. À cet égard, l’ancien système en Inde était bien meilleur : l’homme qui avait un tempérament combatif devenait le kshatriya, et ainsi ce tempérament combatif était haussé au-dessus de l’influence vitale ordinaire. L’idée était de tenter de le spiritualiser. Cela a donné des résultats que la résistance passive ne peut pas et ne pourra pas obtenir. Le kshatriya était l’homme qui ne tolérait aucune oppression, qui la combattait jusqu’au bout ; c’était celui qui n’opprimait personne. L’idéal était ainsi...
Il y a aussi la question de l’unité hindou-musulmane que les tenants de l’école de la non-violence essaient de résoudre en se basant sur leur théorie.
Vous pouvez vivre en bonne entente avec une religion dont le principe est la tolérance. Mais comment est-il possible de vivre en paix avec une religion dont le principe est : « Je ne vous tolérerai pas » ? Comment allez-vous parvenir à réaliser l’unité avec ces gens-là ? Il est certain que l’unité hindou-musulmane ne peut pas se réaliser en partant du principe que les musulmans vont continuer à convertir des hindous tandis que les hindous ne convertiront aucun musulman. Il est impossible de bâtir une unité sur une telle base. La seule façon de rendre les musulmans inoffensifs est peut-être de leur faire perdre leur foi fanatique en leur religion...
La religion musulmane est née dans des circonstances telles que ses adeptes n’en ont jamais oublié l’origine.
Cela a été le résultat de la résistance passive qu’ils ont pratiquée. Ils ont souffert et souffert jusqu’à ce qu’ils soient assez forts, et alors, quand ils ont eu le pouvoir, ils se sont mis à persécuter les autres férocement...
Le point de vue de Gandhi, c’est qu’il ne se soucie pas d’éliminer la violence qui existe chez les autres ; ce qu’il veut, c’est observer lui-même le principe de non-violence.
C’est l’une des violences de celui qui pratique le Satyâgraha que de ne pas se préoccuper de la contrainte qu’il fait peser sur les autres. Ce n’est pas de la non-violence — ce n’est pas l’« ahimsâ ». La vraie « ahimsâ » est un état d’esprit ; cela ne consiste ni à agir physiquement ou extérieurement, ni à se garder d’agir. Toute contrainte dans l’être intérieur est une violation de l’ahimsâ.
Par exemple, quand Gandhi a jeûné au moment de la grève des filatures à Ahmedabad, pour régler le problème entre patrons et ouvriers, il y avait une sorte de violence exercée sur les autres. Les patrons ne voulaient pas être responsables de sa mort et c’est pour cela qu’ils ont cédé, sans être convaincus par sa façon de voir, bien évidemment. C’est une sorte de violence qui leur était faite. Mais dès qu’ils ont vu que la situation était normale, ils sont revenus à leurs idées d’avant. La même chose est arrivée en Afrique du Sud. Il a obtenu là-bas quelques concessions par la méthode de la résistance passive et quand il est reparti en Inde, c’est devenu pire qu’avant.
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Un disciple :) Avez-vous lu le discours de Malaviya à propos des émeutes de Multan, et savez-vous ce qu’en a dit aussi C. Rajagopalachari ?
(Sri Aurobindo :) Je regrette qu’ils soient obsédés par cette unité hindou-musulmane. Cela ne sert à rien d’ignorer les faits : un jour les hindous devront peut-être combattre les musulmans et ils doivent s’y préparer. L’unité entre hindous et musulmans ne devrait pas signifier la sujétion des hindous. À chaque fois c’est l’hindou, dans sa modération, qui a cédé. La meilleure solution serait de permettre aux hindous de s’organiser, l’unité hindou-musulmane se ferait alors toute seule ; cela réglerait automatiquement la question. Autrement, on se berce de l’illusion qu’on a résolu un problème difficile alors qu’en fait, on l’a seulement mis de côté.
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