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Citations sur Les amochés (17)

La femme de Malraux, Clara, raconte comment avec André ils ont vécu selon leur fantaisie et l'inspiration du moment parce que, issue d'une famille très riche, elle avait hérité d'une belle fortune. Ils ont voyagé à travers le monde sans jamais se soucier d'avoir à gagner leur pain quotidien mais, Malraux menant grand train, ils avaient tout dépensé. Elle lui a alors dit: "Il va être temps de travailler."
"Travailler? Jamais!" lui avait répondu Malraux.
Il a eu l'idée d'aller au Cambodge, d'y voler des pierres sculptées au temple d'Angkor et puis de les revendre. Il s'est fait prendre, a fait de la prisons là-bas, etc. Moi, ce qui m'intrigue dans tout ça c'est qu'il soit ensuite devenu ministre de la Culture. Il ne s'est donc jamais rendu et il est parvenu aux plus hautes responsabilités dans son pays. J'ai toujours fait le lien entre le refus de travailler sous certaines conditions et le fait de s'adonner entièrement à la culture. La phrase de Malraux rappelle quelque part le graffiti de Guy Debord sur le mur du Quartier latin: Ne travaillez jamais! Mais malheureusement en 1968 Malraux n'était plus le rebelle qu'il avait été, il était devenu une vieille baderne qui aurait jeté sans remords Guy Debord en prison.
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Malheureusement, malgré leur taille les stades de foot sont très largement insuffisants, avait dit l'écrivain, le sport est un pansement sur une jambe de bois en ce qui concerne la récidive. Une petite bibliothèque vingt fois moins grande qu'un stade, avec un bon éducateur, serait cent fois plus efficace. Le savoir, c'est le pouvoir, donc il n'y a aucun hasard au fait qu'on vous tienne culturellement la tête sous l'eau. C'est une asphyxie volontaire. Vous n'êtes pas né au bon endroit, celui où l'on devient riche et intelligent. On peut parler de population sacrifiée sur l'autel du fric...
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Dans M, l'impression de solitude totale de vie complètement vidée de tous ses occupants pesait très lourde et une sourde inquiétude commençait à me ronger les sangs. Déjà que je n'aimais pas la ville avec ses 8villages imbriqués inextricablement les uns dans les autres, avec sa banlieue Nord misérable, le fameux " Plessis " à l'odeur de désespérance, aux couleurs de faux ghettos de province.
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Je n’avais jamais terminé le roman, j’en avais ébauché le plan avec beaucoup de difficulté. Pourtant c’était un bon départ et je connaissais la phrase de Racine : « Quand mon plan est fait ma pièce est écrite. » Eh bien mon plan était fait mais je n’avais jamais écrit le roman. C’est pour ça que je ne croyais plus aux « super-idées pour écrire un roman ». Je tenais mon journal et c’était déjà assez difficile. Il fait aujourd’hui environ mille deux cents pages. Il contient la recette du börtchi, le couscous lapon, et j’y raconte pourquoi les frites, inventées il y a très très longtemps au Tibet, ne sont arrivées qu’au XIXe siècle en Belgique. »
« On dit que pour bien connaître son pays il faut passer par ses prisons. J’avais en permanence sous les yeux une population gravement amochée, des cassos à la pelle, des marginaux, des drogués, des gens incultes au dernier degré, des analphabètes, beaucoup, des alcooliques, des jeunes au bord de la démence, des cas psy. Quand j’allais à la bibliothèque j’y étais seul. Un détenu s’en occupait. Il essayait de motiver les jeunes mais il n’y parvenait pas. On avait reçu la visite d’un écrivain, un ex-détenu qui s’en était sorti grâce à l’écriture. Le bibliothécaire avait tout fait pour qu’il ait un peu de monde mais nous n’étions que trois lors de sa venue. Il était resté stoïque, nous avait parlé de son livre avec enthousiasme. Quand le détenu l’avait sorti des rayonnages pour en lire des extraits l’écrivain avait été déçu. Il manquait la moitié de la couverture cartonnée. Il ne comprenait pas pourquoi les détenus avaient abîmé son livre.
– Les filtres monsieur, les bouts de carton, pour les joints…
À part moi les deux autres, des jeunes qu’on avait presque sortis de force de leur cellule, dormaient sur leur chaise.
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… j’aimais bien ma jambe et que je me demandais toujours ce qu’ils allaient en faire s’ils m’amputaient. Je la voyais mal finir dans une poubelle ou aux objets trouvés en compagnie des cannes et des parapluies. 
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« Le champs gravitationnel d’une seule corde cosmique est l’espace plat, dont un angle a été retranché, avec la corde à son sommet » 
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Donc pour moi pas d’enlèvement généralisé de la population aspirée dans un entonnoir géant émettant régulièrement un son de frigo. Je penchais plutôt pour une fuite, ou alors une folie de ma part.
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On est dans une époque de merde où tout s’est déglingué entre les hommes et les femmes. Vous pouvez plus les aborder dans la rue sans vous retrouver au poste. Quand j’étais plus jeune, quand tout avait commencé à tourner vinaigre, j’avais inventé une stratégie. Je m’étais mis à la rédaction d’un petit carton que j’avais fait photocopier en vingt exemplaires. Mon intention était simple. Afin de ne pas avoir d’ennuis je voulais le donner à lire aux femmes que je croisais pour que les choses soient claires d’emblée.
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Et puis plus rien. De la poussière, du silence, l’indifférence absolue de toutes choses, avec le soleil qui devient noir et une tristesse sans nom qui se met à couler dans vos veines. On devient gris d’un seul coup, plus rien ne brille, la vie a pris soudain des yeux de taupe à l’agonie et on sait que désormais tout va devenir plus dur, plus amer. On le sait. Alors on rentre chez soi et on tombe dans les bras d’un vieux fauteuil. C’est peut-être seulement trois jours plus tard qu’on se rend compte qu’on n’a pas bougé, qu’on est resté là comme assommé. On se lève, on monte se coucher tout habillé, on a plus goût à rien et on s’endort. On ne rêve pas, on est comme un vieux sabot que personne ne portera plus jamais.
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Peu avant de mourir, Gertrude Stein sort d’un profond coma et demande à sa compagne Alice Toklas : « Alice, Alice, quelle est la réponse ? – Il n’y a pas de réponse » dit sa compagne. « Dans ce cas, quelle est la question ? » réplique Gertrude Stein avant de retomber morte.
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