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Citations sur Omerta à l'hôpital (9)

Des dysfonctionnements graves et institutionnels sont parfaitement décrits (...). Avec pour conséquences, la démotivation, le stress, les crises d'angoisse, les ruptures de parcours, etc. On a là une sélection non pas des meilleurs ou des plus doués, mais des moins sensibles, des plus clivés, de ceux qui supportent des "profanations de leur personnalité" (Goffman) et qui, pour la plupart, auront tendance à reproduire les mêmes dysfonctionnements les ayant adoubés par leur silence ou leur lâcheté. Ce sont là des formes d'autorisation de dévalorisation d'autrui graves, portant atteinte à la dignité de la personne et à la perception qu'il a de lui-même. Résultat: la dépression des étudiants, leur burn-out, leur découragement, leur somatisation extrême et leur décompensation, alors qu'ils ne sont pas psychologiquement plus fragiles que d'autres étudiants. C'est bien le dysfonctionnement collectif et l'ampleur de ce dernier qui les fragilisent à outrance.
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Un autre stage en maternité-grossesse pathologique: les infirmières n'aimaient pas avoir des étudiants et me l'ont dit dès mon arrivée. Cette fois-ci, elles me rabaissaient devant les patientes, m'obligeaient à faire les soins de manière ridicule comme purger une perfusion avec le bras le plus tendu en l'air, passer dans le poste de soin par la droite et surtout pas par la gauche,... Ce qui les faisait rire. Et si je ne m’exécutais pas, j'entendais alors que j'étais "nulle, débile", que je ne deviendrais "jamais infirmière", que je ne ferais "rien de ma vie". Les aides-soignantes m'ont soutenue, m'expliquant que c'était un jeu pour elles. J'ai pu voir par la suite une feuille avec les comptes de combien d'élèves elles faisaient craquer. Deux patientes ont écrit une lettre à la cadre pour lui parler de faits d'humiliation subis devant elles.
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Malheureusement, aujourd'hui j'ai mon diplôme. Je l'ai obtenu avec 18 de moyenne. Je suis infirmière mais une infirmière "détraquée". Je n'ai plus confiance en moi, j'ai perdu toute estime de moi. Je ressens un dégoût profond pour le métier. J'ai développé un trouble panique avec agoraphobie. Je ne peux pas travailler, je ne peux pas conduire, voir mes amis ou faire les magasins. Je suis suivie par un psychiatre. Ma vie professionnelle et personnelle est ruinée. Vous avez dit infirmière, un métier humain?
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Je pourrais écrire un livre avec tout ce que j'ai vécu et enduré durant ces deux années où mon rêve d'être infirmière a été brisé. J'ai décidé d'arrêter mes études pour protéger ma santé mentale. La pénurie n'est malheureusement pas due à la difficulté des études mais bien à la maltraitance des étudiants. Nous avons été sept dans ma classe à arrêter pour ces mêmes raisons. Ne serait-il pas temps que cela s'arrête?
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J'ai honte, si honte que je me tais et ne dis rien autour de moi. Même à un chien, on le lui parlerai pas comme ça. Et puis la souffrance devient étouffante les pleurs à la maison, le mal-être trop omniprésent alertent mon entourage. On me questionne, je réponds que c'est dur. Mais leur réponse est sans appel, ils ne comprennent pas: "Allez courage, il ne te reste que quelques semaines, ça passe vite tu sais".
Mais je dégringole au fond du trou. Je perds toute confiance en moi, toute estime de ma personne. J'y vais en pleurs, je rentre en pleurs, je me cache aux toilettes dans le service pour étouffer mes sanglots. J'en viens à faire des cauchemars, des insomnies, des réveils nocturnes. L'appréhension de la violence du lendemain me poursuit chaque jour et chaque nuit. Sur la route, je m'arrête, les larmes m'empêchent de voir la route correctement, les crampes d'estomac me broient le ventre. A plusieurs reprises, à l'aller comme au retour, je m'arrête pour vomir. Je suis oppressée par ce stage qui me détruit à petit feu et qui détruit ma vie à petit feu
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Subir des violences verbales permanentes et des humiliations devant des patients ou le reste de l'équipe soignante fait perdre pied à l'étudiant. Il se déconcentre, ne réfléchit plus aux soins et aux tâches à effectuer mais cherche des stratégies pour échapper aux agressions. Plutôt que de se concentrer sur ses tâches au travail, il se protège de son bourreau en passant la plupart du temps à échapper à de nouvelles violences, comme le ferait la femme victime de violence avec son mari agresseur.
Conséquence: l'élève fait des erreurs médicales. Sans compter l'impact que ces agressions répétées ont sur l'apprentissage de son futur métier. Les témoignages dans ce livre montrent que les étudiants n'osent même plus s'exprimer. Ils osent à peine poser des questions à leurs pairs pour comprendre, par exemple, l'histoire d'un patient, améliorer leurs connaissances scientifiques ou réaliser un geste technique. Il devient alors impossible pour eux d'apprendre, de se rendre disponibles pour les patients et de se former aux enjeux humains de soins avec les patients et leur famille.
Le cercle vicieux s'installe et l'étudiant est considéré aux yeux de toute l'équipe comme quelqu'un d'incompétent. Le sort s'acharne sur lui. Il redoublera d'erreurs. Sa prétendue "incompétence" justifiera les violences de ses agresseurs.
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Commentaires racistes, enfermement dans les stalles de stockage de matériel, vols de repas avec impossibilité de manger pendant des gardes de douze heures, obligation d'effectuer parfois plus de quatre heures supplémentaires sous la menace, critiques et insultes devant les patients, etc. Les exemples sont nombreux. Ces brimades répétées m'ont poussée à abandonner la carrière d'infirmière que je souhaitais entreprendre depuis plusieurs années.
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Dans ce genre de stage, on oublie complètement le reste du monde. Seuls ces soignants qui nous tyrannisent comptent. Je me rappelle qu'une stagiaire d'un autre IFSI m'avait confié: "Tu sais, le matin à 5h dans ma bagnole, je me dis, un simple coup de volant et j'aurai une excuse pour ne pas y aller... Et je pèse le pour et le contre".
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Voyant que je ne pleurais pas devant elles, elles ont dit que j'avais la "tête dure", elles sauraient "comment mater la petite pute snobinarde" que j'étais. Malgré les alertes auprès de la cadre et de l'IFSI, rien n'a été fait pour me sortir de là ou pour calmer l'équipe. Ce stage a été un tel cauchemar que, sept ans après, je ne sais toujours pas m'exprimer avec du recul et je ne suis toujours pas capable non plus d'ordonner mes idées.
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