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Citations sur Quand la parole attend la nuit (9)

Et il faut beaucoup d'humilité et la certitude d'exister pour admettre sans terreur que tout change.
(p. 33)
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Qui a écrit cela ? Solal donnait raison à son auteur : rien ne forge davantage un caractère que d'avoir eu à dissimuler un secret toute sa jeunesse.
(p. 50)
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Avec la rentrée universitaire de janvier allaient débuter les ateliers de dissection. Enfin on en venait aux choses sérieuses. C'est ce qui frissonnait dans les esprits. C'en serait fini des immersions abstraites dans les croquis scandés de précisions physiologiques, et que composait de cours en cours un triumvirat d'anatomistes (un cow-boy connu pour avoir mis au point les premières interventions in utero ; une vieille barbe qui avait fait taire les sifflements lors de son topo sur le sein, quand il avait expliqué comment il était passé à côté de la tumeur mammaire de sa défunte épouse ; et crâne d’œuf, spécialiste du système nerveux central et prosecteur en chef).
(p. 19)
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Il est difficile de s'imaginer quand on est jeune interne que les patrons aient parfois l'air de représentants de commerce, eux qui ont dû voir souffrir et mourir tant de gens, qui sont dépositaires d'innombrables confidences intimes, qui ont dû décider de choses douloureuses et se confronter à des drames, des familles et des êtres perdus, qui ont baigné leur corps et leur cœur dans le mercure de l'empathie médicale, qui ont écouté de leur oreille casquée, eux dont nous gardons des images un peu faussées par les descriptions des livres anciens, celle d'un Dieulafoy entrant dans la chambre de la grand-mère du petit Marcel, d’un Nélaton ou d'un papa Flaubert officiant à l'Hôtel-Dieu de Rouen, celle du réputé docteur Canivet humiliant le pauvre Bovary, ou encore les Vicq-d’Azir, Corvisart, Alibert et Cabanis, intimidants médecins de monarques, et devenus artères citadines ou orifices de métro, les Royer-Collard ou Esquirol, et plus loin les Harvey ou Ambroise Paré, qui ont touché et saigné des époques plus que des princes.
(p. 127)
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Quand tout se brise, on voudrait casser plus encore.
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Les fées sont cruelles, qui mettent au pied des amours naissantes des signes funestes.
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Une si méthodique retenue ne croulerait pas facilement. Ce genre d'édifice est fort solide. Il faudrait des voyages, des larmes, des deuils, des amours déçues, mais aussi l'émotion d'un certain petit matin d'été, où la réalité des livres était devenue très proche et attirante comme un petit serpent qu'on voit zigzaguer dans le lit d'un ruisseau.
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Vouloir connaître la réalité, c'est prendre le risque de s'y enfermer, c'est-à-dire d'accepter en préambule qu'il n'y a qu'elle, c'est en découvrir la complexité profonde et s'y enfouir, y étouffer au point de découvrir en son sein le lieu de notre échappement. C'est faire le choix de ne la voir que coupée du soleil artificiel de l'idéal et des idées pour se laisser engluer dans sa pesanteur, dans son excès, dans ses ruses. Et ainsi soupçonner ses mensonges. (page 121)
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Comme si, dans ce deuil, il découvrait ce qui habite tous les deuils, la conscience que quelque chose de très fragile, presque imperceptible et vulnérable, n'avait pu être entendu et avait disparu à jamais. Que ce qui créait tout lien était broyé : un mystère encore à dévoiler entre deux êtres, même si c'était un mystère très simple et bien qu'il échappe sans doute toujours aux mots. Et qu'ainsi le silence même était détruit sans avoir germé. Car les mystères n'ont d'intérêt que par l'enseignement qu'ils transmettent, moins par leur contenu que par ce que par leur présence nous force à chercher. (p. 114)
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