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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Il l'avait marqué d'une croix rouge sur son bras numérisé, Charly Leers avait attendu ce jour toute sa vie. C'était le 2 janvier 2112 qu'il allait réaliser son plus grand rêve ~ celui de toucher le pactole, celui d'être riche. Il ne se doutait pas qu'après avoir tout gagné, il allait tout perdre au cours de cette même journée. Quand l'Homme le plus puissant du monde décide d'appuyer sur l'interrupteur, c'est toute l'humanité qui se retrouve plongée dans le noir.

Dans cette petite nouvelle on va suivre Charlie Leers. Il n'a rien du héros traditionnel bien au contraire en tant que lecteur nous avons du mal de nous attacher à son personnage.

Il est manipulateur, égoïste car il ne pense qu'à toucher le pactole, mais également car il délaisse sa petite famille... Et il réussit tout au long du roman à faire augmenter la rancoeur du lecteur à son égard ! Il veut réussir comme Dormund qu'on rencontre également dans ce roman.

Clairement c'est un personnage qu'aucun lecteur ne peut admirer. Mais je pense que c'est un choix stratégique de la part de l'auteur et au fil de la petite nouvelle j'ai totalement validé ce choix.

Cette nouvelle se lit rapidement, l'écriture est fluide et on a envie de voir ce qu'il va se passer, si Charlie va s'en sortir mais également les personnages secondaires !

Personnellement j'ai préféré la deuxième partie de ma nouvelle.

La première racontant le succès de Charlie, ses debauches et présentant rapidement son petit quotidien.

"Quand nous parlons de romantisme, l'idée de la rose rouge nous parfume aussitôt l'esprit. La rose, aussi charmante qu'un coeur qui palpite pour l'autre, aussi sanglante qu'un amour à sens unique. Avec le temps, elle sèche, noircit et perd sa robe dentelée. Pétale après pétale, elle ne devient plus qu'un sujet épineux."

La seconde présente lorsque tout bascule, les aspects néfastes de leur société actuelle qui pourrait être la notre... Les gens ne prennent plus rien à coeur, ils vivent avec la technologie, oubliant que leur vie est plus importante que tout le reste...

"Ton jouet, là, le monde, c'est de la camelote. Trop de gens ont déjà joué avec, il à perdu toutes ses couleurs, il lui manque des pièces, on ne peut plus rien faire avec si ce n'est de le faire tourner."

Ce roman fait vraiment réfléchir, j'ai annoté beaucoup de passages que j'ai lu et relu pour m'en imprégner. L'auteur fait preuve de poésie, il joue avec les mots pour attirer notre attention sur les problèmes de la technologie...

L'auteur faut également un point d'honneur sur le bonheur du personnage ! Je m'explique, quel est pour vous l'intérêt d'être heureux dans un monde où tout est contrôlé par les Hommes ? Tout est détruit par les Hommes. Et c'est bien pour ça que ce monde bascule ce 2 janvier 2112, la faute des Hommes, de leur technologie créé, de la surconsommation, de la pollution, du nucleaire... La fin du monde est les Hommes et nous en avons parfaitement conscience !

" Pendant que la société tombera et que l'Humanité s'autodétruira, nous resterons ici, entres ces murs [...] Regardez l'homme du vingt-deuxième siècle dans toute sa laideur, ce nuisible qui se reproduit dans la connerie plutôt que dans la conscience. Marchez sur ce monde pollué à cause de la surconsommation, plongez dans cette mer contaminée par le nucléaire. Regardez mes amis, regardez cette tristesse dzns laquelle l'Homme qui possède tout, ne possède rien."

Ce livre nous fait vraiment ouvrir les yeux sur cette horrible monde qui devient le nôtre car personne ne l'aide... L'entraide a disparu de ce monde et l'argent domine au détriment du reste.

" le problème avec ce monde, c'est qu'il est d'accord avec toutes les idées qui pourraient l'améliorer, mais quand celles-ci se relèvent de l'effort individuel, alors elles ne demeurent que des mots, des phrases, des livres..."

Je pourrais encore citer d'autres passages de cette nouvelle mais globalement j'ai sélectionné les passages qil m'ont le plus marqué !

Je ne peux que recommander cette nouvelle. Je pense que tout le monde devrait la lire, elle faut vraimernt réfléchir sur ce monde qui pourrait être le nôtre demain... Ce texte nous pousse à réfléchir, à agir et il est rempli de vrais messages !
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Il faut savoir que je suis toujours assez « sceptique » face aux préquelles et autres récits imbriqués dans l'univers d'un autre roman de l'auteur … Tout simplement parce que ces « histoires complémentaires » tombent généralement dans deux travers : soit elles présentent des incohérences avec le récit principal, soit, au contraire, pour coller parfaitement avec ce qui est raconté dans ce-dit récit principal, elles n'apportent absolument rien de nouveau. C'est un équilibre fort délicat à trouver pour les auteurs qui désirent se lancer dans ce genre de projet : raconter une histoire complète, autonome et nouvelle sans créer de contradiction avec le récit original … Je vais le dire tout de suite : Valentin Auwercx a parfaitement su trouver cet équilibre. La preuve en est qu'il n'est absolument pas nécessaire d'avoir lu le temps d'une étoile pour comprendre cette novella, qui est donc parfaitement indépendante et autosuffisante ! Mais quel plaisir pour le lecteur du roman de découvrir cet « avant », évoqué pour poser le contexte mais suffisamment peu développé pour laisser la possibilité à l'auteur de nous le raconter dans une autre histoire …

2 janvier 2112. Cette date, Charly Leers et Dormund Portef l'attendaient avec impatience … mais pas pour la même raison. le premier comptaient les jours qui le séparaient de son grand rêve, celui de devenir millionnaire, d'être Riche, d'être Important, d'être plus Grand que la populace qu'il regarde du haut de son immeuble. le second, quant à lui, exulte : dans quelques heures, l'avenir tout entier de l'Humanité sera bouleversé, grâce à lui. Lui qui sait que l'Humanité court à sa perte si personne ne se dévoue pour changer drastiquement les choses. Lui qui sait que le Grand Zéro est tout proche et que, très bientôt, toute la richesse du monde ne sera plus rien, une fois que les chiffres inscrits dans les comptes en banques ne pourront plus jamais s'afficher sur aucun écran. 2 janvier 2112. Pour Charly, ce qu'il pense être le début de sa nouvelle existence. Pour Dormund, ce qu'il sait être la fin d'une ère.

Avec le temps d'une étoile, Valentin Auwercx nous proposait une magnifique histoire d'amour, teintée d'espérance. Avec Demain les hommes, il nous propose de vivre « en direct » une terrible apocalypse programmée : celle d'une Humanité dopée à la technologie, droguée à l'argent, qui ne sait plus ce qu'est la vie. Il nous invite à faire la rencontre de deux hommes, liés par une transaction économique, mais que tout oppose. Charly est ce que j'appellerais un « homme infect ». Sa seule préoccupation au monde, c'est son compte en banque. Car il est persuadé que l'argent fait le bonheur, qu'il sera le plus heureux des hommes une fois qu'il fera partie du cercle des millionnaires. Il trompe sa femme, mais ce n'est pas sa faute, c'est elle qui ne lui consacre pas assez d'attention et ne comble pas suffisamment ses attentes insatiables. Il est égoïste et hypocrite, mais ce n'est pas sa faute, c'est la société qui l'a modelé ainsi. A ses yeux, rien n'est jamais de sa faute, il n'est responsable de rien, ce sont toujours les autres ….

Mais ne serions-nous pas un peu comme Charly, au final, lorsque nous haussons les épaules quand quelqu'un évoque le réchauffement climatique et les mesures écologiques, en disant que « c'est inutile, il faudrait que tout le monde le fasse, pas uniquement moi ». On se dédouane en insinuant que ce sont les autres, les méchants, les autres qui refusent de faire des efforts, les autres, toujours les autres. On refuse d'admettre que l'on est tout autant coupable qu'eux … Car le gros problème, c'est que personne n'a le courage de montrer l'exemple, de faire le premier pas, d'aller à contre-courant en se détournant du mode de vie « à la mode ». A la fois parce que c'est tellement plus facile, de demander sa route au GPS saturé d'électricité nucléaire (qui n'a absolument rien d'une énergie propre comme on veut le croire … vous savez que dans plusieurs départements français, vous marchez littéralement sur des déchets radioactifs ? ou vous ne voulez pas le savoir ?) que de regarder sur une carte routière. Et parce que c'est mal vu, de ne plus être un petit mouton docile qui suit le troupeau sans se poser de question. Dans un monde où le conformisme est roi, où l'argent est souverain, où la technologie est une divinité, difficile d'être la brebis galeuse qui revient à la terre et tire la sonnette d'alarme.

Dormund, lui, a choisi l'option radicale. Tout raser pour reconstruire. Tout détruire pour recycler. Puisque personne ne veut se salir les mains, il prend sur lui la décision de mener l'Humanité vers une nouvelle ère, qu'elle n'aura pas choisi mais qu'il estime être nécessaire. C'est un homme fort complexe, difficile à cerner, que l'on perçoit tantôt comme un homme qui se prend pour un dieu, tantôt comme un homme qui sait qu'il n'est rien. La moralité de ses choix est discutable, mais il a le mérite d'agir, de ne pas rester les bras croisés à regarder le monde s'éteindre à petit feu dans l'indifférence général des Hommes abrutis par l'hyperconnexion. Bien qu'il ne soit pas le narrateur, on sent une certaine complicité, une certaine connivence, entre Dormund et ce dernier, qui ne se contente pas de raconter objectivement une histoire mais laisse transparaitre son opinion – et, je le pense, celle de l'auteur – dans ses propos. On retrouve ici le style très poétique découvert dans le temps d'une étoile, mais il s'est teinté d'une bonne dose de cynisme et d'ironie qui met le doigt sur les choses qui fâchent … Ce court récit est bien plus engagé, bien plus contestataire que ne pouvait l'être le premier roman de l'auteur. Dans cette ambiance de fin du monde imminente, il interpelle vivement le lecteur : il n'est plus temps d'hausser les épaules en repoussant la faute sur autrui, mais bien de changer de comportement. Ici et maintenant. Avant qu'il ne soit définitivement trop tard. Car peut-être que ce jour est le dernier …

En bref, vous l'aurez bien compris, avec Demain les hommes, Valentin Auwercx nous propose un récit bref mais percutant. Au lecteur du roman le temps d'une étoile, cette novella apporte un éclairage nouveau sur un événement relaté dans le roman : Dormund, on le connaissait déjà … mais pas de la même manière. J'ai trouvé cela très intéressant, de voir qui était réellement cet homme, comparé à la vision que les générations futures ont de lui. Mais comme je l'ai déjà dit, nul besoin de connaitre le roman pour comprendre et apprécier cette histoire ! Aux côtés de Charly et Dormund, qui n'ont rien de héros louables et attachants mais qui sont bien humains – au plus grand dépit du lecteur qui doit bien admettre avoir des points communs avec eux, même si ce n'est guère flatteur –, le lecteur se retrouve embarqué dans la plus cruelle des histoires : celle qui pourrait bien être un jour la nôtre si nous ne faisons rien. Un vrai électrochoc, à lire et faire lire !
Lien : https://lesmotsetaientlivres..
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