(…) elle passait son temps à découper le temps – ses journées s'étaient métamorphosées en minuscules fuseaux horaires quadrillant une existence trop libre pour être sérieuse.
Mais vois-tu, ce qui me frappe, c'est que quand je revois certains moments d'autrefois, je me revois dedans, évidemment, sauf que celle qui m'apparaît est une sorte de témoin passif. C'est comme s'il m'avait fallu du temps pour être enfin l'actrice de ces réminescences. (…) Mais la Sonia de l'époque est comme une poupée morte. Je sais vaguement ce que j'ai pu éprouver alors mais je ne le retrouve pas ; les sentiments que je retrouve sont ceux que j'éprouve par déduction aujourd'hui...