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Quelques jours après la mort de sa grand-mère, Lina foule le sol de Tanger où Manelle a brièvement vécu au début des années 1950 à tout juste 20 ans. Une première fois qui a le goût étrange d'un retour à la maison : « Ici, j'arpente chaque rue et je pense : oui, je sais. ». Munie d'une photo longtemps cachée dans un tiroir et de lettres jamais ouvertes écrites par un certain Tahir, Lina tente de percer le mystère de ces quelques mois de la vie de son aïeule et va trouver ce qu'elle n'était pas venue chercher : son autre part.

C'est un roman plein de murmures, ceux des femmes à qui on refuse le droit de crier leurs rêves d'indépendance dans un pays qui lutte pour la sienne. En mélangeant le souffle de deux époques – hier les réunions secrètes dans des cafés pour revendiquer ses droits à la veille de la révolte, aujourd'hui les associations pour protéger les victimes de la tyrannie d'un père ou d'un mari - Morgane Az nous fait entendre un émouvant choeur de femmes qui puise dans l'amour et l'amitié la force de clamer leur liberté.

« L'autre part » a le charme de ces premiers romans qui veulent tout dire dans leurs élans fougueux, mais l'écriture à fleur de peau de Morgane Az crée des moments suspendus lorsqu'elle nous fait sentir le pouls de Tanger au son des contes récités à voix haute dans la rue et dans le chatoiement des couleurs de la médina.
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Comme je vous l'ai expliqué précédemment j'ai rencontré l'autrice ce matin et mon ressenti déjà très positif n'a fait qu'être  renforcé après cette rencontre.

Construit sur une double temporalité, ce récit nous emporte dans les ruelles de Tanger et sur les routes du passé se croisant avec le présent.

Lina vient de perdre sa grand-mère Manelle, celle-ci est toujours restée très évasive sur le temps passé dans sa jeunesse dans les années 50 dans cette ville du Maroc.

A la lecture d'un carnet, il lui faut se rendre sur place comme un hommage à sa grand-mère pour tenter de retrouver ce passé qu'elle ne connaît pas.

J'ai adoré cette écriture très poétique qui nous conduit vers Tanger personnage central de ce récit, ville mystère parée de parfums d'Orient, ses ruelles ombragées, ce bleu, ce blanc, ses voiles légers emportés sous la douceur d'une brise, les bougainvilliers tâche éblouissante qui nous invitent à parcourir toutes les émotions d'une ville chaleureuse et fascinante, ses rues grouillantes de vie, la magie des plats marocains qui juste par leurs noms sont déjà des promesses de voyage.

Le temps qui prend la pause et incite à la réflexion sur les souvenirs d'une vie.

Elle raconte les mots d'amour enfouis qui ne meurent pas malgré le temps qui passe, l'héritage que l'on porte consciemment ou inconsciemment sur les non-dits, la vie et les choix de nos ancêtres.

En bref, j'ai été transportée par ce récit qui m'a fait voyager au-delà des réflexions sur la transmission, les cultures, la résilience, le deuil, la mémoire, l'émancipation des femmes, la famille et les amours impossibles. 

Une très belle histoire de femmes comme je les aime.

Avez-vous lu ce roman? Êtes-vous tentée ?
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Mai 1953. Après un drame familial et la mort de son frère, Manelle, 20 ans, quitte la France pour Tanger. Elle est accueillie dans une famille amie de ses parents qui y tiennent un hôtel. Durant plusieurs mois, elle y découvre une ville bouillante, grouillante, avant de revenir en France pour se marier. de cette période sur laquelle elle restera très discrète toute sa vie, elle couchera seulement dans son journal ses sentiments.
A sa mort, Lina est intriguée par une photographie qu'elle a trouvé. Dessus, sa grand-mère pose avec un jeune homme qu'elle ne connaît pas, à Tanger. Pourquoi Manelle n'a jamais évoqué son voyage au Maroc ? Pourquoi n'a-t-elle jamais évoqué ce garçon ? C'est alors que la jeune fille va tomber sur un paquet de lettres envoyé par ce jeune homme, prénommé Tahir. Pleine d'interrogations, elle s'envole alors pour le Maroc afin de revenir sur la trajectoire de son aïeule, avec pour seul guide une vieille photo en noir et blanc et son carnet intime. Comme elle, au début des années 50, elle fait ses premiers pas à Tanger sur les traces de sa grand-mère adorée.

Pour son premier roman, Morgane Az signe un récit familial entre journal, lettres intimes et voyage initiatique. de son écriture fine et ciselée, l'écrivaine nous plonge dans le Maroc des années 50 où se confondent la mer, le soleil, les couleurs, les odeurs d'une ville en pleine ébullition. Mais derrière ces images de carte postale, c'est une toute autre ville qui tente de survivre. Une ville dans laquelle Français et Marocains cohabitent et qui abrite la rébellion d'un peuple qui rêve de liberté. Construit sur l'alternance des voix, dans un récit entre deuil et transmission, Morgane Az livre un premier roman émouvant où il est question de famille, d'amour, d'amitié mais aussi d'indépendance.
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