AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,25

sur 119 notes
5
11 avis
4
3 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
0 avis
Gilgamesh est le livre d'une vie. Auquel on repense, et l'on revient périodiquement. Comme il est ouvert à toutes les interprétations, il donne nécessairement à réfléchir. En dehors des poèmes dont la beauté transparaît, malgré l'infranchissable mutisme d'une langue perdue depuis des millénaires, la grande morale reste éternelle: comment supporter l'insurmontable scandale de la mort? "Je veux aller bien loin par la plaine! Je ne sais comment me taire; je ne sais comment crier! Mon ami que j'aimais n'est plus que fange!" Ca ne touchera que ceux pour qui amitié a encore un sens, que ceux qui auront connu la mort et l'auront éprouvée durement, que ceux qui auront connu la guerre et son injustice foncière, que ceux qui ont compris par la révélation du néant qu'il n'y a pas d'au-delà et qu'une fois mort, on est foutu.

Mais au-delà du concret, l'amitié de Gilgamesh et d'Enkidu, c'est aussi la condition humaine elle-même, symboliquement tiraillée entre la volonté du surhomme inaccessible et le bonheur perdu du bon sauvage. Mais cela aussi, il faut avoir vécu pour le sentir vivement. Et c'est encore vrai des paroles de Gilgamesh en réponse aux avances d'Ishtar. La grande morale de ce récit d'avant les Temps, mais qui n'appartiendra jamais au passé parce qu'il parle de ce qui, justement, ne passe pas et ne passera jamais tant qu'il y aura des hommes - la grande morale de ce récit, c'est qu'il faut vivre. Se débarrasser de tout ce qui fait écran entre la vie et nous, parce que rien ne dure: "Est-ce pour toujours que nous bâtissons nos maisons, pour toujours que nous marquons de notre sceau ce qui nous appartient?" Non.

C'est pourquoi il faut profiter de la vie tant qu'elle dure, vivre en harmonie avec la nature, se consacrer aux siens, faire preuve envers les autres d'humanité et leur témoigner amitié et justice. Sans doute, les blasés trouveront que c'est bien médiocre et pas du tout pétillant. C'est parce qu'ils projettent leur propre médiocrité sur ce qu'il y a de plus beau et de plus fort en ce monde. Après tout, "blasé", n'est-ce pas l'appellation classique du no-life? "Il y a des hommes, O Roi, qui vivent une vie qui ressemble à la mort, et quand ils sont retournés à la boue, on ne voit pas la différence"...
Commenter  J’apprécie          410
Ce mythe est à lire à plus d'un titre. Non seulement il confirme l'idée que les textes bibliques et coraniques n'ont rien d'une parole révélée divinement, mais il montre aussi que dès le IIe millénaire avant J.C., l'humanité (du moins une partie d'entre-elle) avait soif de poésie, de beauté et de pensée. Même si cette épopée n'égale pas des passages de la Bible ou des poèmes de Baudelaire, la forme du récit pousse à la vocalise, au chant, donc au plaisir des mots.
Commenter  J’apprécie          60
Il se dégage une certaine émotion à la lecture de ces très anciens récits écrits en Babylonie du xviiie au xviie siècle av. J.-C. le terrible et cruel roi d'Uruk, Gilgamesh va découvrir la sagesse au travers de multiples aventures qui vont l'éloigner temporairement de son royaume ou il maltraite son peuple . Sa rencontre finale avec Uta-napishti, survivant du Déluge et immortel va lui faire comprendre qu'il ne pourra jamais être immortel et que le secret du bonheur réside dans la l'acceptation des bienfaits éphémères fournis par la vie.
Commenter  J’apprécie          30
Récit épique et poétique, aussi ancien que l'écriture même, cette version de l'épopée de Gilgamesh bénéficie du choix du traducteur: rien ne vaut finalement un poème pour redire la toute première épopée humaine.
Deux tiers dieux, un tiers homme, Gilgamesh règne et aime, se lie d'amitié, craint la mort, explore les grandes forêts de cèdres et terrasse des géants, et le lecteur est conquis. Ceci est l'un des textes fondateurs des mythes humains et il est toujours aussi sublime, des milliers d'années après avoir été raconté pour la première fois.
Commenter  J’apprécie          120
L'épopée se présente comme un long poème divisé en chapitres et qui se lit d'avantage comme un conte. Toutes les grandes questions de l'humanité y sont abordées et c'est en ce point que le mythe reste extrêmement actuel. Je ne suis pas née en Syrie, ni en Irak – pays correspondant à l'ancienne Mésopotamie - mais je suis pourtant héritière de cette mythologie au même titre que chaque être humain. L'amitié, l'amour, la femme en tant qu'initiatrice, les rêves, la guerre, le courage, la mort, l'immortalité sont au coeur du récit. Les motifs mythologiques font notamment échos aux mythes égyptiens, grecs, monothéistes, qui suivront : le dieu-soleil, le batelier du royaume des morts, l'homme-scorpion gardien de la montagne, le déluge, la traversée des ténèbres, etc. J'ai bien conscience du caractère extrêmement superficiel de ce billet au regard des vies passées à décrypter, traduire, interpréter ce texte. Je ne prétends pas le comprendre – quoique le conte en soi est largement accessible à tous -, mais j'espère a minima vous convaincre d'y jeter un oeil. Il fait partie des rares oeuvres communes à un très grand pan de l'humanité - si ce n'est à toute l'humanité – et il me semble nécessaire de l'avoir présent en arrière-plan de l'esprit, ne serait-ce que pour se remémorer nos origines et intégrer un tant soit peu la richesse des cultures qui se sont croisées jusqu'à produire nos société actuelles dans toute leur complexité.
Lien : https://synchroniciteetseren..
Commenter  J’apprécie          260
Le plus vieux texte littéraire de l'humanité. Une histoire fascinante, parce qu'elle paraît tellement archaïque, de par ses moeurs, mais à la fois tellement proche de nous, de par ses préoccupations : le pouvoir, l'amitié, la mort.

On sent aussi chez les hommes de cette époque une inquiétude, un manque de contrôle évident vis-à-vis de la nature et des éléments, une crainte colossale des dieux auxquels ces phénomènes étaient attribués.
Commenter  J’apprécie          100
Un roi appelé « Jeune Ancêtre » régnait sans partage et avec brutalité sur la plus grande cité de la région. Il était le successeur d'un roi qui avait inventé l'écriture et fusionné deux antiques villages et le fils de divinités ayant régné des siècles sur la cité état. le jeune était tellement fort et brutal que les dieux s'en indignèrent et lui envoyèrent un être de leur création, sauvage et aussi fort que lui. Après s'être battus pendant une éternité, n'ayant pas pu se départager, ils devinrent les meilleurs amis du monde. Ils ne se quittaient plus et pouvaient accomplir tous les exploits qui seraient repris après par d'autres mythes. Les merveilles accomplies par les deux êtres aux relations affectives ambigües énervaient les dieux qui provoquèrent la mort du compagnon du « Jeune ancêtre ».
le chagrin le prit le roi et il repartit pour trouver une possibilité de devenir immortel auprès du fils d'un homme qui avait survécu à un déluge divin. Cet homme avait suivi les recommandations des dieux lassés des hommes qui faisaient trop de bruits et qu'ils voulaient supprimer de la surface de la planète. Ils lui avaient demandé de construire une embarcation et d'y mettre un couple de chaque être vivant et sa famille pour échapper aux eaux. Pour le remercier, ils donnèrent à son fils l'immortalité à condition qu'il ne vive pas avec eux. le roi après d'autres exploits rencontra l'immortel qui lui désigna une épine réservée aux dieux supprimant la peur et pouvant donner l'immortalité. Il repartit, goûta à peine la plante et la déposa pour se reposer. Un serpent lui déroba avant que le roi n'ait pu la consommer en entier. le « Jeune ancêtre » compris alors que ce n'était pas le sort des hommes que de devenir immortels et qu'il fallait profiter du présent. En fonction des versions, il repartit pour administrer son royaume sagement ou s'enfonça dans le désert pour devenir un ermite.
Ce premier récit écrit sur des centaines de pages contenait l'essence des mythes à venir. Repris, mis au goût des populations, réinterpréter à loisir, il devint la base de récits mythologiques polythéistes et des écritures sanctifiées dans les religions monothéistes. D'autres s'en inspireraient aussi en fonction de leurs affinités et de récits indigènes. Tout y était ou presque, le déluge, le combat du bien et du mal, le serpent, des dieux indicibles, des dieux anthropomorphiques, des demi-dieux, des héros, la mort, la peur, la force, l'amour. La religion pouvait régner sur la vie des hommes et leur faire faire ce que les religieux désiraient.
Extrait de : le cosmos musicien sur le lien
Lien : http://www.atramenta.net/lir..
Commenter  J’apprécie          40
Magnifique texte, fabuleuse histoire que celle de Gilgamesh en quête d'immortalité, écrit en sumérien, traduit en babylonien, en assyrien, en hittite, en hourite et qui chemina jusqu'à nous gravé sur des tablettes d'argile.
Commenter  J’apprécie          100



Lecteurs (364) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3247 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}