... Je suis un rêveur.
Je ne pourrais pas dire quel âge j'ai, seulement que je suis trop jeune pour me demander si j'ai posé les bonnes questions et trop vieux pour espérer que le futur me donne toutes les réponses.
Dans mes rêves, je suis l'auteur de ma propre histoire, même si je n'ai jamais écrit sur moi-même.
Ceux qui aimaient le livre pensaient également aimer l'auteur.
Ils pensaient le connaître, lui.
Ils pensaient être ses amis.
Je vis mon quotidien au jour le jour.
Ce bébé sera le nouveau maître de ta vie.
L'unique raison de ton existence.
Tu lui abandonneras ta vie. Tu lui abandonneras ton cœur et ton âme parce que tu voudras qu'il soit fort...
et assez courageux pour prendre toutes ses décisions sans toi.
Pour que lorsqu'il sera assez vieux, il n'ait plus besoin de toi.
C'est parce que tu sais, qu'un jour, tu ne seras plus là pour lui.
Quand tu accepteras qu'un jour tu mourras...
tu profiteras vraiment de la vie.
C'est ça le grand secret.
C'est ça le miracle.
Nous vivons dans une société peuplée d'inconnus.
Chaque jour, nous nous sentons plus distants des autres. Plus seuls. Tout en vivant au milieu de millions de gens.
Chaque jour nous regardons notre ville devenir un désert dans lequel nous sommes perdus... à rechercher cet oasis qu'on appelle "l'amour". Plus nous attendons et plus les choses et les personnes ressemblent à des grains de sable entre nos doigts emportés par le vent.
En voyageant pour faire la promotion de son très plébiscité premier livre, Bras remarqua que les gens l’abordaient comme s’ils le connaissaient déjà. Ils ne passaient pas par les étapes préliminaires pour entamer la discussion. Le livre l’avait déjà fait. Il avait souri et convaincu tout le monde.
Le jeune ouvre le journal pour oublier la vie en lisant les pages.
Le vieux le fait pour oublier la mort en lisant les nécros des autres.
Mon conseil : n’ouvre pas le journal et vis ta vie.
Joyeux anniversaire.
Ton ami, Jorge
J'appellerais bien toutes les minutes pour entendre ta voix sur le répondeur. Là, j'ai vu un couple dans la rue avec deux enfants et un petit chien. Ils semblaient heureux. C'était comme regarder dans un miroir. Je serai de retour dans quelques jours et on ira se promener...
... Et nous aussi on reflètera le bonheur.
Bras de Oliva Domingos était de passage à Salvador en ce jour d'Iemanja, le 2 février. Avec des milliers de personnes, il était allé sur la plage de Rio de Vermelho pour apporter des offrandes à la reine de la mer. Mais cette fois, elle a pris plus que ce qui lui était offert.
Chaque année, le nombre de morts par noyade augmente au moment des festivités tout comme le nombre d'enfants conçus sur les plages de Salvador. De tout évidence, Iemanja peut aussi bien donner la vie que la prendre.
Bras avait 21 ans.
p.36.
Nous sommes tous nés égaux, mon pote. Moins nous portons de vêtements, plus nous ressemblons à ce que nous étions à la naissance. Les corps n’ont pas de classe sociale... et après la baignade, je vais rester bronzer jusqu’à te ressembler.