AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,6

sur 67 notes
5
1 avis
4
8 avis
3
8 avis
2
1 avis
1
0 avis
Brésil, années 1930. Deux frères jumeaux naissent dans une famille libanaise. Rongé par la jalousie, à l'adolescence, le cadet, Omar, agresse Yaqub, qui en garde une cicatrice au visage. L'aîné est alors envoyé cinq ans au Liban, dans l'espoir d'apaiser les tensions.

Deux Frères, histoire d'une lutte fratricide, s'inspire d'un roman contemporain de l'écrivain brésilien Milton Hatoum, lui-même originaire de Manaus, la ville qui sert de cadre à cette tragédie. Après Daytripper et L'Aliéniste, Fábio Moon et Gabriel Bá changent une nouvelle fois de style et optent pour un noir et blanc très graphique, pas toujours facile à lire, mais qui met en exergue la force et la violence de l'intrigue. de la première à la dernière page, on est agrippé par la puissance de ce roman graphique, ce portrait d'une famille dysfonctionnelle, hantée par les secrets, où chaque personnage est chargé d'ambiguïté.

Une très belle adaptation d'un roman en bande dessinée. À découvrir.
Commenter  J’apprécie          30
Histoire d'un amour fraternel inexistant entre deux frères jumeaux, entretenue par la mère qui montre une réelle préférence dès la naissance. Un thème assez intéressant sur la fratrie, illustré en noir et blanc avec des personnages très anguleux. Un graphisme surprenant par sa simplicité mais qui se révèle très efficace sur certaines planches (notamment celles du patriarche de toute beauté).
Commenter  J’apprécie          20
Depuis leur incontournable « Daytripper », Gabriel Ba et Fabio Moon se sont fait une belle petite place dans le monde du neuvième art. Après l'adaptation d'une nouvelle brésilienne de Machado de Assis avec « L'Aliéniste », les frères jumeaux revisitent un livre de Milton Hatoum intitulé « Dois Irmãos », datant de 2000.

« Deux frères » raconte l'histoire d'une famille libanaise dans le Brésil du XXième siècle. le récit se concentre sur Yaqub et Omar, deux frères jumeaux aux caractères diamétralement opposés, qui se haïssent depuis la plus tendre enfance. C'est une séparation durant près de cinq années, à l'âge de treize ans, qui est à la base de cette animosité réciproque qu'ils se vouent. Yaqub fut en effet envoyé au Liban, sur ses terres d'origine, tandis qu'Omar put rester au Brésil, dorloté par une mère qui l'a toujours considéré comme son favori.

C'est Naël, le fils de la bonne de la famille, qui raconte l'histoire de cette famille de Manaus, de la rencontre des parents, Halim et Zana, jusqu'à la mort de cette dernière. Au fil des pages et des années, les nombreux personnages évoluent, tout comme cette tension latente entre les deux frères, qui pèse visiblement sur les autres membres de la famille et qui atteint son paroxysme en fin d'album. Cette saga familiale qui met en avant une guerre fratricide tragique ne manque pas de rebondissements et parle d'amour, de rivalités, de trahisons, de secrets, d'ambitions, d'immigration, d'abandon, de non-dits et de haine… bref, une oeuvre riche en personnages et en émotions…

Puis, visuellement, le duo brésilien nous gratifie d'un dessin noir et blanc et d'un trait anguleux qui siéent parfaitement au récit et qui sont mis en valeur par le grand format de cet album.
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
Commenter  J’apprécie          20
Ne connaissant pas le roman de Milton Hamoun, je ne pourrais vous dire si cet album y est fidèle. Cependant, l'adaptation graphique de Moon et Bá comportant autant de pages que le roman de Hamoun, je peux supposer que les auteurs ont pris le temps d'aller au fond de l'histoire et de rendre fidèlement la densité du récit original. Et c'est effectivement ce que j'ai ressenti à la lecture de cet album. le texte est riche, la construction aussi complexe que peut l'être un roman, avec des retours en arrière pas toujours facile à suivre, des changements de points de vue et de perspectives... Certaines choses sont également sous-jacentes, à peine exprimées. La lecture de ce récit n'est pas toujours aisée. J'ai pas exemple parfois eu du mal à bien identifier les personnages, Yaqub et Omar étant des jumeaux que peu de choses distinguent, au moins dans leur enfance. Mais loin d'être une faiblesse de l'album, cette difficulté, alliée au nombre de pages, invite le lecteur à se plonger pleinement dans le récit. Il ne peut simplement rester en surface comme cela m'arrive parfois avec les BD, les terminant sans même m'en rendre compte.
Côté dessin enfin, si je suis toujours un peu déçue par le noir et blanc, il faut reconnaître ici la force du trait. Très anguleux, le dessin témoigne de l'énergie et du caractère affirmé des protagonistes. Il me semble que le dessin resitue aussi parfaitement l'ambiance d'une Amérique latine d'après-guerre.
[...]
Une belle histoire, forte et dense, que je vous conseille de découvrir.
Lien : http://itzamna-librairie.blo..
Commenter  J’apprécie          20
J'ai mis du temps à me procurer et à lire cette série, mais en définitive je ne regrette pas mon achat ! Déjà, parce que j'aime beaucoup ce que les auteurs ont déjà produit avec "Daytripper" ou L'Aliéniste, dans des scénarios réfléchis et qui prenaient leurs temps pour développer une histoire complexe.

Ici, c'est le même cas, puisque partant de l'histoire d'un roman, les auteurs vont prendre le temps de nous présenter la déchéance d'une famille à travers le combat que se livrent les deux frères. Cette famille est dysfonctionnelle, mais surtout elle représente un état d'esprit d'un certain moment. le père qui n'a pas voulu avoir d'enfants, la mère qui en voulait après la disparition de son père et en surprotège un, la fille qui ne se marie pas, le fils aimé par la mère et le fils qui réussit tout. Avec la servante d'origine amérindienne, le tout vu par le fils de cette servante, on obtient plusieurs personnages marquants et marqués, dont le déroulé de vie ne sera pas heureux, semble-t-il.

Le scénario s'enfonce dans un marasme progressif, suivant ces deux frères opposés qui se haïssent et se mettront chacun en travers du chemin de l'autre. Même si l'histoire est surtout une histoire de vengeance familiale, j'ai eu l'impression de vivre la disparition de certains membres de la population brésilienne. Ces immigrés qui sont arrivés avant la seconde guerre mondiale et dont les enfants seront déchirés jusqu'à leur mort semble un constat amer sur la population et les transformations de l'après-guerre. La maison qui finit par être transformée en casino en est un autre exemple assez parlant, à mon goût. Bref, on sent que l'auteur parle d'un changement sociétale et de rupture générationnelle : les parents ne comprennent pas leurs enfants et leurs querelles, mais ils sont aussi en décalage avec leur monde qui change.

Le dessin est fort sympathique, même si les jumeaux ont été assez souvent difficile à distinguer (volontairement d'ailleurs) en dehors de la cicatrice sur la joue. Mais il joue aussi avec quelques le noir et le blanc, donnant des ambiances à chaque page. On sent la folie, la violence, le mépris, la haine qui traversent les planches. Les décors ne sont pas très chargés, mais retranscrivent bien l'atmosphère de l'Amérique du Sud, avec ses maisons très reconnaissables. D'autre part, j'ai beaucoup aimé la façon dont le dessin transmet une grande partie des intentions des gens et de leurs échanges. C'est dans les regards transmis par les cadres, notamment, que toute l'animosité entre les deux frères passent. Comme sur la couverture, qui donne le ton de l'intérieur.

Bref, ce récit sombre et tragique, aux accents de tragédie grecque, est une très bonne BD. Je ne pourrais dire trop de choses dessus par peur de dévoiler les rouages de l'histoire, mais c'est le genre de lecture que je recommanderais !
Commenter  J’apprécie          10
Après le génial Daytripper, le duo Moon et Bà nous surprennent avec cette adaptation magnifique en noir et blanc d'un roman brésilien de Milton Hatoum. Leur découpage du scénario (le narrateur extérieur, les flash back) et leur empreinte graphique met parfaitement en valeur ce récit dramatique de deux frères jumeaux dont la haine viscérale détruira leur famille sur plusieurs générations. Gros coup de coeur !
Commenter  J’apprécie          10
On retrouve dans la bande-dessinée le même schéma narratif que dans le roman : l'histoire nous est racontée du point de vue de Naël, le fils de Domingas, la bonne de la famille. Il nous raconte l'histoire des jumeaux Omar et Yaqub en complétant ses observations des témoignages de sa mère Domingas et de Halim, le père des jumeaux.
Séparés à l'âge de treize ans, Yaqub est envoyé au Liban, terre des origines, alors qu'Omar reste au Brésil. Zana, leur mère, n'a jamais caché sa préférence pour le second, faisant de lui un enfant-roi. Lorsque Yaqub revient, cinq ans plus tard, elle est forcée de mesurer la conséquence de ses actes.

Petit bémol, certains mots-clés diffèrent du roman à la bande-dessinée ; Omar, appelé « Petit dernier » dans le roman, est désigné sous le nom de « cadet » dans la BD. le « poulailler des vandales », l'école à réputation modeste fréquentée par Omar et Naël, devient de même la « basse-cour des vandales ». Quelques phrases de la bande-dessinée m'ont même parues assez peu élégantes : le « Néanmoins, les enfants s'étaient installés dans la vie de Halim et jamais il ne se fit à cette idée. Néanmoins c'étaient ses enfants et il apprit à vivre avec, il leur racontait des histoires » me fait une impression bizarre et est pourtant très beau dans le roman de Milton Hatoum« Les enfants s'étaient immiscés dans sa vie conjugale, et Halim ne s'y était jamais fait. Mais c'étaient ses enfant, malgré tout. Il s'efforça donc de vivre avec eux : de temps en temps, il leur racontait des histoires (...) ».J'ai trouvé dommage que certains mots phares ne soient pas repris dans la BD (je trouve sympathique de les retrouver d'un format à l'autre, et les premières expressions étant pertinentes, les modifications semblent assez inutiles) mais je me demande si ce n'est pas ici à l'initiative du traducteur de la bande-dessinée.

Tous les éléments du récit original se retrouvent dans la bande-dessinée. Les frères (jumeaux eux aussi) Gabriel Ba & Fabio Moonont fait un travail incroyable pour concentrer les trois cents pages du roman de Milton Hatoumen 230 planches et tout en restant fidèle à la trame du récit original. Evidemment, des choix ont été faits pour que l'adaptation soit compréhensible -le personnage de Rânia, la benjamine de la famille, est moins développé que dans le roman par exemple, mais le rythme et l'atmosphère si particuliers au roman se retrouvent bel et bien dans la bande-dessinée ! Les dessins de Gabriel Ba sont parfaits, j'ai été assez étonnée de remarquer que l'image que je m'étais faite des paysages de Manaus et de la maison des jumeaux était particulièrement ressemblante aux dessins de la BD. A l'inverse de Daytripper, les dessins sont ici en noir et blanc mais cela n'enlève rien à leur charme.

Dans cette bande-dessinée, les auteurs ont définitivement rendu justice au roman de Milton Hatoum: la complexité de l'intrigue est rendue avec justesse et la tension entre Omar et Yaqub se fait bien ressentir. Elle croît tout au long de la bande-dessinée, puisant ses sources dans leur séparation et la fatalité qui entoure leur naissance, et atteint son paroxysme à la fin du récit. La fin est tragique mais est d'autant plus intéressante qu'elle nous permet de prendre conscience de la complexité du récit et des personnages : les choses ne sont ni blanches ni noires, les personnages ne sont pas soit bons soit mauvais.
Lien : http://ulostcontrol.blogspot..
Commenter  J’apprécie          10
« Deux frères » offre à Zana la possibilité d'accueillir le lecteur juste avant qu'elle n'abandonne sa maison ; quel drame s'est produit ici et qui aboutit à ce dénouement inévitable ? Son mari (Halim) et son père décédés, elle se retrouve seule. Pourtant cette femme a vu sa maison remplie des rires de ses trois enfants. Mais aujourd'hui, tous sont partis.

Ce n'est pas elle la « pièce centrale » de ce récit… quoi que, en tant que mère, il est inévitable d'éluder de fait que c'est grâce à nos mères que tout se fait et se défait, que les personnalités se tissent et qu'un enfant peut quitter, serein, le domicile où il a grandi.

Mais alors que la lecture commencée à peine, nous découvrons Zana tiraillée par les souvenirs et affectée par les décès, inquiète des choix de ses fils Yaqub et Omar (dit « le Cadet »). Des jumeaux qui, précocement, ont été séparés durant 5 ans afin d'apaiser leur animosité réciproque qui allait en croissant. Lorsque Yaqub est parti au Liban, ils n'avaient que 13 ans. Son frère quant à lui est resté au Brésil, conformément à la décision de Zana. Au retour de Yaqub, toute la famille est transcendée à l'idée des retrouvailles, notamment celles des jumeaux. Mais les rivalités qui les opposent se sont ancrées au plus profond d'eux et le fossé qui les sépare semble impossible à combler.

Noir. Blanc.

Deux couleurs nous accompagnent pour cette lecture. Radicalement différentes. Inévitablement complémentaires. Indissociables. A l'instar de la personnalité de ces jumeaux. Loin de l'image du couple fraternel inséparable, Yaqub et Omar se haïssent. Un ressentiment viscéral. Les quelques souvenirs de leur complicité d'antan, alors qu'ils étaient de très jeunes enfants, ne suffisent pas. Cette harmonie-là n'existe plus, ses réminiscences se noient sous un flot d'amertume.

Les illustrations de Fábio Moon et de Gabriel Bá ne cessent ne faire exister cette inimitié et même lorsque les frères sont à distance, elle subsiste et influence les rapports familiaux. La tension est latente, elle ne peut se dissoudre totalement et se voit ravivée à chaque visite de Yaqub, qui a pris son parti et décidé de prendre son indépendance très jeune, sitôt sorti de ses études.

La guerre fratricide que se vouent les jumeaux les construit, malgré eux. C'est certainement dans leurs premiers mois de vie que la rivalité entre eux s'est cristallisée ; Omar tombant gravement malade, sa mère l'a gavé d'amour maternel, laissant Yaqub aux soins de Domingas, fille adoptive du couple.

Chronique sociale, « Deux frères » décrit également la passion amoureuse, celle qui unit Zana et Halim. Une passion vorace où l'envie de l'autre, le plaisir de goûter à sa peau, est intarissable. de cette union sont nés les jumeaux puis, quelques années plus tard, Raina, benjamine de la fratrie. Il est aussi question d'ambitions, d'érudition, de dépravation et d'immigration (Zana et Halim sont libanais), le tout sur fond de guerre (Seconde Guerre Mondiale) puis de dictature militaire. Sans interférer pour autant sur le microcosme familial et sa dynamique, ce contexte sociétal les marque de son empreinte. le narrateur en tient compte dans son témoignage. Un narrateur humble, attentif, sensible et dont nous ne connaîtrons le prénom que dans les toutes dernières pages, comme s'il souhaitait s'effacer totalement derrière le drame familial qui n'a cessé de se jouer sous ses yeux.

La chronique intégrale sur le blog :
Lien : https://chezmo.wordpress.com..
Commenter  J’apprécie          10
(NB971) Les plans d'ensemble sont incroyables. L'album est très exigeant. Mais je me suis parfois perdue dans cette adaptation. Difficile pour moi de le mettre en sélection pour le Prix, à voir..

(CL97) Non pour le prix.

(IK971) Très belle adaptation d'un récit qui revisite un classique de la littérature. Très exigeant effectivement, perso, j'ai bien aimé cet univers assez sombre mais Pas adapté pour le Prix.


Commenter  J’apprécie          10
Cette Bd est adaptée d'un roman de Milton Hatoum que je n'ai pas lu. C'est donc avec un regard neutre que j'ai abordé l'histoire de ces deux frères jumeaux qui vont passer leurs vies à se haïr et se détruire l'un et l'autre.

Au début du récit, on assiste aux retrouvailles, au Brésil, des deux frères, Yaqub et Omar, après cinq années de séparation. Les parents des deux jeunes garçons les ont séparés suite à une querelle amoureuse et ils mettent tous leurs espoirs dans une réconciliation avec le retour de Yaqub.

Mais, ces jumeaux aux caractères diamétralement opposés, l'un très sanguin et l'autre beaucoup plus posé, vont s'affronter et leur haine réciproque aura des répercussions dramatiques sur toute la famille.

J'ai beaucoup aimé certains des personnages secondaires comme Zana, la mère possessive des jumeaux ou encore Naël, le fils de la domestique de la famille, qui est le témoin de cette perpétuelle rivalité. C'est à travers le point de vue de ce dernier que nous est racontée cette histoire.

J'ai eu quelques difficultés à me laisser embarquer par les illustrations en noir et blanc à mon goût un peu trop brouillonnes par moments mais qui reflètent totalement l'ambiance pleine de tension du récit et dont je ne peux nier la qualité indéniable.

De plus, la construction narrative est réussie car elle est ponctuée de retours en arrière qui rendent l'histoire dynamique.

Un roman graphique sombre, dense et rythmé sur une famille qui vole en éclats et qui m'a permis de découvrir un duo d'auteurs talentueux.
Lien : https://mesechappeeslivresqu..
Commenter  J’apprécie          00




Lecteurs (119) Voir plus



Quiz Voir plus

Comics : Les héros de Marvel

Elle peut se dématérialiser, et ainsi traverser les objets solides, les murs, les plafonds ... Il s'agit bien sûr de ...

Kate Winslet
Kitty Pryde
Hello Kitty
Katy Perry

10 questions
242 lecteurs ont répondu
Thèmes : comics , super-hérosCréer un quiz sur ce livre

{* *}