3 récits, 13 longues nouvelles ventilées en deux parties.
Pour la première :
Alkhan-Iourt
Nouvel An
L'assaut
L'Homme du bon dieu
Igor
Frets speciaux
Pour la seconde :
La piste d'envol
Mozdok-7
L'été 96
Argoun
Le songe d'un soldat
Mensonge de campagne
Récits de Guerre, témoignage sans dimension esthétique ou grandiloquente. Précis, net brutal. Un coup de poing d'une violence inouïe.
Arkadi est ici Antiome, un soldat qui n'a pas 20 ans. Plongé dans l'enfer tchétchène, une guerre rebaptisée opération de maintien de l'ordre constitutionnel. Une guerre « vendue , du début jusqu'à la fin » où l'Armée, pauvre, désorganisée, politisée, n'en est plus une, laissant les hommes qui la composent livrés à eux-mêmes, à leurs démons, et minée par des trafics de toute sorte.
Quelle est
la couleur de la guerre ? Celle de la boue où croupissent les soldat jours après jours et qui envahit le moindre recoin de vie ? Celle des marais où l'attente, interminable, rongent les nerfs ? Celle des sacs argentés dans lesquels sont stockés les cadavres ? Celle des yeux vides et désemparés de ces gosses de la bleusaille, pour lesquels plus rien n'a d'importance ?
Le jour de l'an autour d'un boite de lait concentré fait penser au Noel des soldats allemands de « A l'ouest rien de nouveau », la vodka et le désespoir sont ceux que l'on retrouve dans «
La soif » de
Guelassimov. Désolation digne « d'un automne allemand » ou de « sous les bombes ».
La lutte n'est pas seulement celles menée contre Bassaev et ses hommes, c'est aussi celle menée pour rester debout, droit, humain. Drame des camarades qui tombent et dont les corps s'enlisent tout autour de soi.
Pour la petite histoire
Jonathan Littell («
Les bienveillantes », «
le sec et l'humide : une brève incursion en territoire fasciste ») a dit beaucoup de bien de
Babtchenko, découvert à l'occasion de ses propres travaux pour la rédaction de son nouveau livre «
Tchetchenie, an III »
Un très grand récit de guerre, hyper réaliste, cruel et touchant.
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