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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ce roman est une étoile filante. Un cerf-volant voguant dans un ciel livresque majeur. Epoustouflant, maîtrisé jusqu'à l'ultime rare, il est une perle précieuse. L'écriture est aérienne, solaire. Elle affine sa maturité dans un souffle qui semble naturel pour l'auteure Leïla Bahsaïn. Douée et brillante, cette dernière offre une grâce littéraire. Et que ça fait du bien ! Ce récit a donc une double lecture. le lecteur en reste bouche-bée. Fabuleux et plaisant et sans compromis, il respire la liberté. L'incipit « J'ai l'amour maudit » donne le ton d'une émancipation dont la jeunesse est l'emblème d'une porte que l'on pousse du pied. D'emblée, le lecteur apprécie la narratrice jeune femme marocaine, libre, immensément libre. Son histoire de vie est un voile qu'elle trépigne du pied. Un refus des diktats sociétaux et religieux à outrance. Elle nage à contre- courant et, malgré tout arrive sur la rive de ses désirs. Honnête, intègre, battante, lumineuse, profondément intelligente, on s'attache à cette jeune héroïne en devenir. On admire la courbe de ses paroles et se délecte de ses bravoures. Mon perchoir est ouvert sur un morceau de rue. Hauts murs, cimes de ficus brodée dans une étoffe nuit noire. Ether sibyllin, imperméable aux voeux et aux étoiles qui préludent aux espoirs. »Les protagonistes sont des lianes liées, courageuses, défiant le conformisme, les traditions avilissantes. Elles s'élèvent en volonté. « Mère Officielle »est une métaphore dont on aime les traits et les convictions. « Tout se paye. Tout se paye jusqu'au plaisir de regarder un film au cinéma. » « le ciel sous nos pas » est un microcosme coloré, vif, politique, aux saveurs émancipatrices. « C'est décidé j'irai chercher ce qui jamais ne me sera offert. Oser moi aussi. »Ce roman est un délice. Une invitation à fouler les ruelles marocaines riches de cette fraternité qui joue à la corde à sauter en cachette. Les couleurs, regards, palpitations sont des voyages intérieurs. le lecteur aime cette ubiquité. Il sait et a compris que ce roman est universel, profondément vivant, et n'attise pas le mal. Cette jeune héroïne, rebelle part pour la France. « Je suis un cobra zébré de noir et de blanc qui prépare sa mue… » « Il y a des voyages dont on ne revient pas. Sociétés mêlées. Consciences impures. » Là où cette jeune déracinée pose le pied mesure 26 niveaux. Tour de Babel renversée, elle cohabite avec Barberousse un adepte sournois des forces du Mal. Néanmoins, elle devient invisible et se forge en combattante du Savoir où elle côtoie les valeurs républicaines en franchissant la frontière d'une citadelle littéraire et plus. « Je reviendrai, je repartirai. Je continuerai à flotter entre deux rives. » Ce roman est une pépite, un incontournable pour grandir en humanité. Publié par Les Editions Albin Michel, « le ciel sous nos pas » est en lice pour le Prix France Télévisions 2019 catégorie romans.
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Quelle belle perle du sud que ce livre. Très gros coup de coeur pour l'excellent 1er roman pétillant de Leila Bahsain, parfumé aux épices de Marrakech, le ciel sous nos pas, un livre mi récit, mi conte qui nous invite à un voyage entre le Maroc et la France.
Une écriture lumineuse, brillante, aérienne, un humour féroce, acerbe et caustique. Une quête de soi, recherche initiatique, le passage à l'âge adulte d'une jeune femme qui ne se trouve pas à sa place dans le monde qu'on lui propose et qui cherche sa voie. Une jeune femme en butte face à l'hypocrisie des traditions rencontrées dans les villages marocains. Une narratrice rêveuse, rebelle, éprise de liberté. Une femme déterminée, sincère, intègre et profondément intelligente, attachante et passionnelle. Elle aime la vie, pas celle qu'on veut lui dicter mais celle qu'elle veut vivre, choisir de vivre. du haut de "son perchoir", elle n'a qu'un mot à la bouche liberté d'être ce qu'elle est et ce qu'elle veut être.
Elle vit avec « sa mère officielle » et sa soeur Tifa, au-dessus de la place de la Dame Libre au Maroc. 3 femmes à la personnalité forte et irradiante de vie, des femmes qui revendiquent leur liberté contre le carcan masculin. Elle cherche à s'émanciper en multipliant les bêtises en secret. Accompagnée de son amie Kenza et de sa moto, elle rêve de garçons, de fêtes, d'indépendance.
Puis, sa soeur se marie et part vivre en France, à la mort de « sa mère officielle », la narratrice part rejoindre Tifa. La France, un paradis pense t'elle, une terre de modernité et de liberté.
Mais arrivée à Paris, la vie de sa soeur est loin d'être un conte de fée: elle a divorcé, elle s'est remariée avec un certain Jabar, converti à l‘islam et fondamentaliste. Ils vivent repliés sur eux-mêmes au 7ème étage d'une cité HLM
Elle va découvrir une vie miséreuse, froide, observer ces intégristes, elle va avoir à faire à la xénophobie, au racisme. Elle se réfugie dans les études, une soif de connaissance. Pour oublier que cette France n'est pas la terre d'idéale qu'elle croyait.
Leila signe un roman superbe, venez à la rencontre de cette femme que les épreuves de la vie vont faire grandir, jusqu'à devenir enfin CETTE FEMME LIBRE.
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La narratrice vit avec sa « mère-officielle » et sa soeur Tifa au Maroc. Son « perchoir », ce balcon qui lui sert de chambre, surplombe la Place de la Dame Libre, un nom évocateur pour cette famille de femmes qui revendiquent leur liberté contre le carcan masculin.

Rêveuse, rebelle, elle cherchera à tout prix à s'émanciper du joug familial en multipliant les bêtises en secret. Elle pique en douce du parfum et des friandises dans le stock professionnel de mère-officielle, revendeuse de produits de contrebande. Accompagnée de sa meilleure amie Kenza et de sa mobylette MBK swing, elles rêvent de garçons, de fêtes et d'indépendance. Mais les traditions et la religion l'empêcheront de vivre librement sa vie d'adolescente et elle sera contrainte d'expérimenter seule.

Le soir, dans son perchoir, elle imagine une vie loin de ces traditions oppressantes et hypocrites. Loin de la Place de la Dame Libre.

Lorsque Tifa se marie avec le fils Zimigri, elle part vivre de l'autre côté de la petite mer, en France, synonyme de modernité et de liberté.

Notre jeune marocaine va alors connaître plusieurs drames, dont celui de la mort de mère-officielle, et devra rejoindre Tifa en France.

Arrivée à Paris, la vie de sa soeur est loin d'être un conte de fée : divorcée, elle s'est remariée avec un certain Jabar, converti à l‘islam et fondamentaliste. Ils vivent reclus au 7ème étage d'une cité HLM et passent leurs journées à distribuer des « kits de conversion express ». Avec son regard naïf d'adolescente, elle observe ce beau-frère étrange scander à tout va qu'« Il y a un guerrier en chacun de nous »…

De son nouveau perchoir, notre héroïne découvre le vrai visage de ce pays qu'elle idéalisait : racisme, violence, radicalisme. Les femmes sont obligées de sortir complètement voilées pour ne pas être agressées dans la cité. La France ne sera finalement pas ce pays de libertés qu'elle espérait tant.

Elle passe son temps entre la fac d'économie et la médiathèque pour fuir le petit F3, devenu lieu de réunion de son beau-frère intégriste. Elle se réfugie dans les études, la connaissance étant devenu le seul moyen pour elle de ne pas tomber dans le radicalisme religieux qui lui tend les bras.

Dans ce premier roman, Leïla Bahsaïn nous livre un magnifique conte moderne sur une jeune fille rêveuse, pétillante et fougueuse en quête d'identité et d'indépendance. Confrontée à la réalité, elle n'aura d'autre choix que de sortir de cette bulle de rêves dans laquelle elle imaginait une vie idyllique. Elle va grandir par la force des épreuves et devenir une femme libre de ses pensées et de ses actes. Une femme forte. Une femme libre, enfin !
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Premier roman d'une jeune auteure, lauréate du prix de la nouvelle de Tanger en 2011, voici l'histoire d'une jeune fille qui ruse pour échapper à la pesante surveillance de la société marocaine, de sa mère et du voisinage. Elle rêve de liberté, transgresse allègrement les tabous : elle s'habille parfois en garçon, elle « couche », elle sort la nuit… La mort de sa « mère officielle », une contrebandière à la petite semaine, la conduit à Paris – en banlieue plus exactement – où vivent sa soeur et son beau-frère happés par le fondamentalisme religieux.

La force de ce roman réside dans une écriture puissante, imagée, puisée dans la traduction de ces mots arabes qui servent à évoquer ce dont on ne doit pas parler, la sexualité par exemple (pour le sperme, on dit les « poissons d'argent). Et cette phrase qui revient comme un leitmotiv tout au long du livre : « Tout se paye et s'achète au supermarché. » C'est le Maroc des petites villes ou de la banlieue de Casa, où toutes les déviances existent mais doivent demeurer cachées. Où les filles se font refaire une virginité avant le mariage. le Maroc qui accède à la société de consommation. Qui s'émerveille de la boîte à billets dans le mur de la banque, des néons qui brillent dans la nuit.

Et la triste cité des Petits Nègres, si proche et si éloignée du « Beau Nombril du monde », ainsi qu'est nommée Paris, n'est finalement pas si différente. Il faut un cache-poussière pour s'y balader et c'est seulement à l'approche de la fac que l'héroïne peut l'ôter. La médiathèque qu'elle devra apprivoiser avant de pouvoir y pénétrer, la lecture qu'elle a découverte au Maroc, la fac… autant d'ingrédients qui la mèneront vers l'émancipation, non sans chaos.

Un livre puissant qui démarre ainsi : « J'ai l'amour maudit. »
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Une très belle histoire qui se lit comme un conte moderne, un hymne à la liberté. Ecrite dans un style nouveau et splendide.
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