Jamaiplu

La semaine suivante, Abel offrit à Clémence une pouce d’une taille honorable où pointait déjà un semblant de bourgeon. Elle le remercia sans grande conviction, notant au passage que cela ressemblait vaguement aux noyaux d’avocats qu’elle faisait pousser quand elle était gamine.

Le silence des chemins vicinaux qui longent les prairies, rempli de chants d'oiseaux, du bruissement du vent dans les haies et les bouleaux bordant la rivière, ce silence ponctué par les choeurs des grenouilles et des crapauds, par le crissement des insectes l'été et le bétail beuglant au loin. Ca valait largement quelques suées. Bien-sûr, quand l'hiver arrivait, je regrettais parfois de ne pas avoir de voiture, mais c'est une autre histoire.

Le lendemain, j'ai eu droit à la Grande Balade sur le boulevard, celui avec plein d'arbres. Il sifflotait en marchand, il m'a même détaché, j'ai piqué un petit sprint, pas long, une douzaine de troncs aller-retour, en marquant le territoire au passage, ça j'aime bien, arroser en courant, pas lourd, trois gouttes, une carte de visite, quoi.

Être maté par un tas de feuilles alors qu'on va faire l'amour à la femme de ses rêves le perturba un instant, et puis emporté par le désir il passa à l'acte. Tout habillé, curieusement, avec son pantalon ridiculement moulant et ses bottes d'équitation. Et ce fut cosmique.

En somme, vous vous êtes tapé un vieux con avec du fric, résuma Violette.