Par où commencer ? On a déjà tant écrit sur ce que la presse populaire du monde entier appelle le "massacre de Pangbourne" qu'il me paraît difficile de garder l'esprit clair en face de cet événement tragique. Depuis deux mois la télévision nous a littéralement bombardés d'émissions commentant l'assassinat des trente-deux occupants de cette résidence de luxe situé à l'ouest de Londres, et l'on a tellement spéculé sur l'enlèvement de leurs treize enfants qu'il ne semble guère possible d'échafauder une seule hypothèse nouvelle.
Les enfants frapperont-ils encore? Je parierais qu'ils vont maintenant s'en prendre à toutes les personnes qui symbolisent l'autorité en général et plus particulièrement celle des parents. C'est donc bien le régime de tendresse et de sollicitude instauré à Pangbourne Village avec les meilleures intentions du monde - modèle imité un peu partout dans les résidences de grand standing au sud de l'Angleterre, en Europe de l'Ouest et aux Etats-Unis - qui a engendré ces fils de la vengeance et les a envoyés défier le monde même qui les avait aimés.