Mon incapacité à reconnaître l'évidence, partagée avec presque toutes les personnes concernées, donne la mesure de la véritable énigme du massacre de Pangbourne.
Dans une société totalement saine, la folie est la seule liberté
A Pangbourne Village, le temps pouvait passer dans un sens ou dans l'autre. Les habitants avaient éliminé le passé et l'avenir. Malgré leur hyperactivité, ils existaient dans un monde civilisé et sans évènements. En un sens, les enfants avaient remonté les horloges de la vie réelle.
La seule chose étonnante chez ces gens, c'est qu'ils aient trouvé le temps de se faire assassiner.
Incapables d'exprimer leurs émotions ou de répondre à celles des gens qui les entouraient, suffoquant sous un manteau d'éloges et d'encouragements, ils étaient à jamais pris au piège dans un univers parfait. Dans une société totalement saine, la folie est la seule liberté.
Ils avaient besoin de parents qui ne s'intéressent pas à tout ce qu'ils font , qui ne craignent pas d'être irrités ou ennuyés par eux, qui n'essaient pas de gérer chaque minute de leurs vies avec la sagesse de Salomon.
D’un autre côté, la chaussure portait des traces de terre de Kensington Gardens, où l’on se mit à fouiller et creuser impitoyablement comme si Peter Pan, devenu grand, s’était mué en psychopathe style Ian Brady et était revenu pour attirer les enfants dans son rêve maléfique.
Toutefois, parvenu à la dernière séquence... je fus frappé par la manière dont Pangbourne Village restait étranger à ce jour de mort ? (p17)
La sécurité comptait énormément ici, ça m'obsédait manifestement. La maison relaie donc les images des moniteurs de l'entrée ?
- Chaque maison de Pangbourne Village. Le ton de Payne était bizarre, mais très sérieux. Au rez-de-chaussée comme à l'étage. Au moins, on sait pourquoi il n'y avait pas d'adultère ici. Mais pensez aux enfants épiés à toute heure du jour et de la nuit. Alcatraz junior version affectueuse... (p 49 - 50)
Les enfants voulaient à tout prix la rudesse des émotions réelles, des parents qui ne sont pas toujours d’accord avec eux, sont agacés, impatients, ou même ne les comprennent pas. Ils avaient besoin de parents qui ne s’intéressent pas à tout ce qu’ils font, qui ne craignent pas d’être irrités ou ennuyés par eux, qui n’essaient pas de gérer chaque minute de leurs vies avec la sagesse de Salomon.
Les chiens et les caméras tiennent les gens à l'écart, mais ils les bouclent aussi chez eux.