- Je veux un parchemin officiel me donnant le droit royal de faire pipi partout où je veux.
- QUOI ?
- Pas de pipi, pas d'ananas.
- Bon, très bien, oui ! Je te signerai ton papier.
Ce qu’il y a de bien avec la vie de pirate, c’est que l’on a pas de voisins. En pleine mer, on peut faire tout le bruit qu’on veut sans déranger personne.
C'est plus beau que de l'or, et ça sent meilleur que le plus merveilleux des parfums. Rien ne vaut l'odeur de son urine personnelle ! Non seulement cette île sent désormais très bon, mais en plus elle est à moi, marquée par mon odeur unique.
Car je ne suis pas un simple pirate, je suis un pipirate. Je marque mon territoire, et celui-ci s'agrandit de jour en jour.
Le domaine est gardé par de drôles d’oiseaux : des poulets déplumés aux cous tordus. Ils nous regardent passer sans rien dire. Ils ont dû reconnaître mon navire, et savent que je suis une connaissance de la prêtresse. Des crocodiles jouent du banjo en mastiquant du tabac froid, accompagnés à l’harmonica par des poiscailles moustachus. Leur musique est lente, triste et visqueuse.
« Les îles qui ne portent pas ma bonne odeur de pipi commencent à se faire rares » (p. 33)
« Je ne veux ni travailler pour la Reine, ni poursuivre un ananas crétin. » (p. 50)