Ce titre est le second dans l'ordre chronologique des oeuvres intégrées dans la Comédie humaine. Il a été publié en 1829 juste après «
Les Chouans » premier roman qu'
Honoré de Balzac signe de son patronyme.
J'ai toujours reculé le moment de lire ces premiers ouvrages qui ne sont pas des romans («
Les Chouans » est plus une étude historique qu'un roman, et la «
Physiologie du mariage » est un essai de sociologie sur l'institution du mariage).
Ce livre est assez copieux (411 pages dans l'édition France Loisirs) et quelque peu indigeste. Je n'ai pas apprécié cette lecture et ce constat est assez douloureux, car je suis un grand lecteur et admirateur de l'oeuvre
De Balzac. Mais il est vrai que
Balzac déploie mieux son talent dans le roman que dans l'essai philosophique. Malgré cela j'ai été par moment emporté par la verve et le génie
De Balzac qui excelle à tirer de simple observation des jugements et des idées pertinentes. N'oublions pas qu'il n'a que 29 ans lorsqu'il publie cet ouvrage. On y décèle déjà tout le talent
De Balzac pour analyser les faits sociaux et nous décrire dans le détail les ressorts qui animent les comportements humains.
Cependant son propos est parfois ambigu, mêlant observations perspicaces, mais aussi sexistes et misogynes sur la femme. Il défend le statut de la femme (mais semble admettre sa nécessaire soumission) et se moque des maris (auxquels il donne des recettes pour ne pas se faire cocufier).
On peut donc, selon l'humeur et les circonstances de lecture être un peu perturbé par ce texte qui n'est pas toujours clair, car écrit à la manière des « guides des relations humaines » du début du XIXe siècle.
Voici quelques-uns des conseils prodigués par
Balzac aux maris :
La politique maritale consiste à appliquer trois principes :
a — ne jamais croire ce qu'une femme dit
b — de toujours chercher l'esprit de ses actions sans vous arrêter à la lettre
c — de ne pas oublier qu'une femme n'est jamais si bavarde que quand elle se tait, et n'agit jamais avec plus d'énergie que lorsqu'elle est en repos.
Plus loin il recommande aux époux de ne pas permettre à leur femme de lire « Vous devrez essayer de reculer le plus longtemps possible le fatal moment où votre femme vous demandera un livre ».
Balzac utilise beaucoup l'humour pour exprimer ses opinions et il faut parfois comprendre qu'il pense l'inverse de ce qu'il dit. Mais c'est justement cette difficulté d'interprétation qui rend cet ouvrage un peu indigeste, même si je ne regrette pas de l'avoir lu. Il est possible que je n'étais pas dans une disposition idéale pour l'apprécier.
— « La
physiologie du mariage » d'Honoré de
Balzac, France loisirs (1988), 411 pages.