AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,54

sur 70 notes
5
1 avis
4
4 avis
3
5 avis
2
2 avis
1
1 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Premier livre écrit par Balzac, 'Physiologie du mariage' est tout à fait déroutant : si on y retrouve avec plaisir l'immense capacité d'observation et la plume ironique et fine du grand écrivain dans cet essai sur le mariage, on se demande aussi sans arrêt si ce livre assez daté et misogyne relève du lard ou du cochon (de la femme honnête ou de la créature, dirait-on plutôt ici).

Car Balzac semble se plaire à brouiller les pistes, à coup de 'Statistiques conjugales' démontrant l'inéluctabilité de l'infidélité féminine, de pages imprimées avec des caractères aléatoires (non, ce ne sont pas des erreurs typographiques à l'impression), d'aphorismes, de conseils péremptoires sur le lit commun, la manipulation ou les méthodes d'espionnage... et d'un style souvent abscons. Malgré une lecture attentive et la notice très bien faite, notamment au sujet du mariage 'exemplaire' de ses parents, je ne sais toujours pas dans quelle mesure il était sérieux en écrivant, ni pourquoi il s'est finalement marié lui-même sans craindre la 'minotaurisation'.

Pour autant, la lecture est plutôt intéressante et amusante, ainsi sa théorie sur la 'force de la crécelle' (répéter sans fin la même chose jusqu'à obtenir gain de cause), les ruses déployées pour nouer ou déjouer un adultère, et tout le vocabulaire imagé de cette guerre amoureuse. Je recommande plutôt une découverte par petits bouts, pour éviter l'indigestion de la police assez désagréable ou de certains développements théoriques pesants, et apprécier tranquillement son humour mordant et juste.
Commenter  J’apprécie          470
Deux raisons m'ont principalement empêchée d'apprécier la Physiologie du mariage:
- Cet ouvrage a 160 ans et il ne parvient pas à le dissimuler. Il faut donc faire un effort très artificiel pour rire en choeur avec Balzac lorsqu'il dénonce l'hypocrisie religieuse et bourgeoise qui nourrit souvent le mariage –qui n'est même plus une institution importante chez nous.
- Les méditations De Balzac se réfèrent essentiellement à des exemples particuliers et ponctuels. Ceux qui aiment la profusion de l'anecdotique et la forme du fait divers seront ravis, mais le point de vue synthétique aurait été appréciable pour tenir la distance.


La physiologie du mariage trouve cependant grâce à mes yeux par l'alliance de sa fausse prétention didactique à son humour caustique. Honoré de Balzac avait intégré ce livre dans la dernière partie de sa longue série de la « Comédie humaine » : cette section devait regrouper des études analytiques englobant et résumant tous les types passés en revue au cours des romans précédents. Il s'agit du pendant théorique de la mise en scène pratique des situations et des catégories de personnages. Si les trois quarts de la Physiologie sont constitués par la description amusante mais laborieuse de scènes particulières, le quart restant, constitué d'aphorismes et de fulgurances à travers lesquelles Honoré de Balzac se révèle être un destructeur de tous les romantismes, bourreau des jeunes filles à qui il faut conter fleurette et des jeunes hommes proprets qui sont persuadés d'aimer l'amour pour l'amour, a ressuscité mon attention. La forme de l'étude analytique convient finalement bien à cette thématique puisque, de la séduction à la lune de miel en passant par l'enfantement, la lassitude, l'adultère et la vieillesse, Honoré de Balzac n'oublie pas une occasion de réduire la vie amoureuse à ses aspects les plus pragmatiques, qu'il recouvre de son rire graveleux. Et si vous pensez que l'amour ne devrait pas se réduire à des considérations que les plus veules trouveront tristes –alors que l'effet cathartique d'un bon parjure n'est plus à trouver-, Honoré de Balzac se réfère à son bon vieux pote Rabelais :


« Vous, tas de serrabaites, cagots, escargotz, hypocrites, caphartz, frapartz, botineurs, romipetes et autres telles gens qui se sont déguisés comme masques, pour tromper le monde !… arrière mastins, hors de la quarrière ! hors d'ici, cerveaux à bourrelet !… de par le diable, êtes-vous encore là ?… »


Cette affinité lui fait honneur.
Commenter  J’apprécie          235
Ce titre est le second dans l'ordre chronologique des oeuvres intégrées dans la Comédie humaine. Il a été publié en 1829 juste après « Les Chouans » premier roman qu'Honoré de Balzac signe de son patronyme.

J'ai toujours reculé le moment de lire ces premiers ouvrages qui ne sont pas des romans (« Les Chouans » est plus une étude historique qu'un roman, et la « Physiologie du mariage » est un essai de sociologie sur l'institution du mariage).

Ce livre est assez copieux (411 pages dans l'édition France Loisirs) et quelque peu indigeste. Je n'ai pas apprécié cette lecture et ce constat est assez douloureux, car je suis un grand lecteur et admirateur de l'oeuvre De Balzac. Mais il est vrai que Balzac déploie mieux son talent dans le roman que dans l'essai philosophique. Malgré cela j'ai été par moment emporté par la verve et le génie De Balzac qui excelle à tirer de simple observation des jugements et des idées pertinentes. N'oublions pas qu'il n'a que 29 ans lorsqu'il publie cet ouvrage. On y décèle déjà tout le talent De Balzac pour analyser les faits sociaux et nous décrire dans le détail les ressorts qui animent les comportements humains.

Cependant son propos est parfois ambigu, mêlant observations perspicaces, mais aussi sexistes et misogynes sur la femme. Il défend le statut de la femme (mais semble admettre sa nécessaire soumission) et se moque des maris (auxquels il donne des recettes pour ne pas se faire cocufier).

On peut donc, selon l'humeur et les circonstances de lecture être un peu perturbé par ce texte qui n'est pas toujours clair, car écrit à la manière des « guides des relations humaines » du début du XIXe siècle.

Voici quelques-uns des conseils prodigués par Balzac aux maris :
La politique maritale consiste à appliquer trois principes :
a — ne jamais croire ce qu'une femme dit
b — de toujours chercher l'esprit de ses actions sans vous arrêter à la lettre
c — de ne pas oublier qu'une femme n'est jamais si bavarde que quand elle se tait, et n'agit jamais avec plus d'énergie que lorsqu'elle est en repos.

Plus loin il recommande aux époux de ne pas permettre à leur femme de lire « Vous devrez essayer de reculer le plus longtemps possible le fatal moment où votre femme vous demandera un livre ».

Balzac utilise beaucoup l'humour pour exprimer ses opinions et il faut parfois comprendre qu'il pense l'inverse de ce qu'il dit. Mais c'est justement cette difficulté d'interprétation qui rend cet ouvrage un peu indigeste, même si je ne regrette pas de l'avoir lu. Il est possible que je n'étais pas dans une disposition idéale pour l'apprécier.

— « La physiologie du mariage » d'Honoré de Balzac, France loisirs (1988), 411 pages.







Commenter  J’apprécie          20
Surprenant si on ne connaît De Balzac que le romancier :cet essai consacré aux « joies » matrimoniales pose souvent les bases de futurs romans . Il est (relativement) féministe dans la mesure où il prône une amélioration de la loi mais marque tout de même une très « mâle » obsession du cocufiage et de l'art de s'en prémunir. A noter que ce fut son premier grand succès.
Commenter  J’apprécie          10
La Physiologie, Madame, fut un livre entrepris dans le but de d??fendre les femmes. Ainsi le sens de mon livre est l'attribution exclusive de toutes les fautes, commises par les femmes, ?? leurs maris. C'est une grande absolution - puis j'y r??clame les droits naturels et imprescriptibles de la femme. Il n'y a pas de mariage heureux possible si une connaissance parfaite des deux ??poux comme moeurs, caract??res, etc., ne pr??c??de leur union, et je n'ai recul?? devant aucune des cons??quences de ce principe. Ceux qui me connaissent savent que j'ai toujours ??t?? fid??le, depuis l'??ge de raison, ?? cette id??e, et pour moi, la jeune fille qui fait une faute est bien autrement sacr??e que celle qui reste ignorante et grosse de malheurs pour l'avenir, par le fait m??me de son ignorance. Aussi ne veux-je ??pouser qu'une veuve. Recueil d'aphorismes et d'anecdotes, la Physiologie du Mariage se veut un manuel ?? l'usage du futur mari?? pour ??viter de se faire minotauriser : connaissance des sympt??mes, connaissances des armes de l'??pouse, connaissances des tours du mari tromp??, ... Premi??re partie des ??tudes analytiques, la Physiologie du Mariage est une oeuvre de th??orie et d'analyse o?? l'esprit positif proc??de par bilans, s'exprimes par aphorismes. le tout est in??galement broch?? d'anecdotes, dont l'abondance, ?? mesure que le livre avance, tout en mettant en danger l'??quilibre de l'ensemble le rend moins aride ?? lire. Un parti pris comique rel??ve cet ensemble, mais les intentions n'en sont pas toujours claires, ce qui en att??nue parfois le sel.
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (300) Voir plus



Quiz Voir plus

Connaissez-vous La Peau de Chagrin de Balzac ?

Comment se comme le personnage principal du roman ?

Valentin de Lavallière
Raphaël de Valentin
Raphaël de Vautrin
Ferdinand de Lesseps

10 questions
1310 lecteurs ont répondu
Thème : La Peau de chagrin de Honoré de BalzacCréer un quiz sur ce livre

{* *}