AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,53

sur 214 notes
5
7 avis
4
12 avis
3
8 avis
2
2 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Courte mais intense nouvelle en deux tableaux tout en clair-obscur, l'un serti dans l'autre, dans laquelle Balzac met en scène les faux semblants d'une réalité à multiple facette à travers un personnage détonnant : Sarrasine.
Dans le premier tableau, nous le découvrons vieillard, jetant son ombre inquiétante sur les invités d'un bal éclatant donné par la mystérieuse famille de Lanty, scène que le narrateur observe tout en y opposant l'obscurité morbide des jardins alentour.
Dans le second tableau, le narrateur raconte à sa voisine de bal l'histoire édifiante de Sarrasine, artiste sculpteur en rébellion contre le conservatisme paternel, foudroyé par une passion trompeuse.
C'est tout, mais c'est gigantesque! tant la toile peinte par le maître Balzac irradie de tumulte et de lumières par ses mots ciselés, laissant sur la rétine le souvenir d'un personnage tranchant et brillant de noirceur.
Un bijou!

Challenge XIXème siècle édition 2018
Challenge Multi-défis 2018
Commenter  J’apprécie          420
Tension dramatique savamment construite. Trop rêver peut engendrer des conséquences fâcheuses, mais comme c'est beau! Pour Borges, l'ambiguïté était une richesse, idée que ne semble pas bête en lisant une nouvelle comme celle-ci. Texte dont on ne peut pas dire grand chose si l'on ne veut pas gâter le plaisir des futurs lecteurs.
Je ne sais combien parmi vous, à la fin de la nouvelle, ont eu une pensée pour le film M. Butterfly de David Cronenberg. Film où le même genre d'ambiguïté/'illusion est hissé à un autre niveau.
Commenter  J’apprécie          90
Le narrateur arrive dans un riche salon appartenant à une famille italienne les Lanty en compagnie d'une très jolie femme dont il s'est épris. Un vieil homme à l'allure sinistre s'assoit près d'elle. Il ressemble à un revenant. Effrayée, elle se réfugie dans une pièce attenante, un boudoir, pour lui échapper. Quelques instants plus tard, une jeune fille, Marianina, traverse la pièce en compagnie du vieillard et le fait disparaitre par une porte dérobée. Il lui tend une bague et la baise au front.
Dans le boudoir, la jeune amie du narrateur aperçoit un tableau de Vien représentant un adonis et reste en contemplation devant sa beauté. Elle provoque alors la jalousie de son compagnon qui lui propose de lui raconter l'histoire de ce bel inconnu le lendemain.

Cette histoire fait référence à une sinistre époque où les femmes n'avaient pas le droit de chanter dans une église, où on préférait mutiler des hommes plutôt que de changer la loi d'un iota. Elle permet à l'auteur de conclure par la bouche du narrateur. « En achevant cette histoire […], je puis vous donner une haute idée des progrès faits par la civilisation actuelle. On y fait plus de ces malheureuses créatures. »
Commenter  J’apprécie          60
Une lecture intéressante et prenante, cette nouvelle est racontée comme une peinture en clair-obscur : toute de contrastes et de détails saisissants éclatant de netteté dans la pénombre. La nouvelle débute par une scène de réception dans un somptueux hôtel particulier. Alors que la fête bat son plein, le narrateur reste en retrait et observe les contrastes qui se forment entre l'échauffement des corps richement parés dans la pièce et l'hiver nu à l'extérieur, la vie et la mort en filigrane. Tous se regroupent autour de Marianina, la belle jeune fille, dotée d'une si belle voix, benjamine de la très riche famille de Lanty, dont on ignore à Paris l'origine de l'immense fortune.

La famille de Lanty au complet veille jalousement sur un mystérieux vieillard, qui se glisse parfois parmi les spectateurs pour écouter chanter Marianina. Mais qui est ce vieil homme d'un aspect étrange, à la fois raffiné et décati ? Il faudra un tableau et la complicité d'une jeune femme qui plaît au narrateur pour raconter son histoire, qui se dévoile peu à peu à nous, ainsi que l'identité du vieil homme et sa relation avec les hôtes de la réception, ainsi que l'explication de leur richesse. C'est avec le jeune sculpteur surdoué Sarrasine que l'histoire prend sa source, et s'écoule peu à peu vers une irrésistible révélation, et une fatale issue. C'est aussi dans le chant qu'elle prend naissance, avec la passion subite de Sarrasine pour Zambinella, cette précieuse chanteuse italienne à la voix sublime…

Avec le titre de la nouvelle, je m'attendais à complètement autre chose : une femme du Proche-Orient, un harem, des histoires de piraterie… J'ai presque été déçue qu'il s'agisse d'un nom propre, comme si Balzac nous avait joué un tour. Il nous joue un tour, cela dit, mais ce n'est pas là qu'il réside. La nouvelle est d'un style plus marqué que d'habitude, riche en effets de miroirs, de reflets, de renvois thématiques, en paradoxes, complexe dans sa construction et subtilement maîtrisée. Balzac se révèle encore ambigu dans sa perception des femmes, montrant à la fois une forme de misogynie cynique, des généralisations souvent abusives, comme dans cette phrase : « C'était la femme avec ses peurs soudaines, ses caprices sans raison, ses troubles instinctifs, ses audaces sans cause, ses bravades et sa délicieuse finesse de sentiment. » - et toujours une finesse d'analyse, une sensibilité lui permettant d'évoquer à merveille ses personnages et leurs états...
Commenter  J’apprécie          50
Quelle lecture incroyable ! Je suis chamboulée ! Je m'attendais à une petite nouvelle tranquille, j'ai été renversée par un récit aux frontières avec le fantastique et qui pose mille questions sur l'art, l'amour, la sculpture, le chant, le théâtre. Sur le fond d'abord, on est complètement dans la fameuse comédie humaine. Ce qui était au départ "juste pour rire" aura des conséquences très lourdes sur les personnages. Sur la forme, j'ai adoré que Balzac s'essaye au fantastique, au baroque, ça change ! A relire pour en saisir toutes les nuances.
Commenter  J’apprécie          40
Cette très courte nouvelle De Balzac appartenant à l'immense ensemble de la Comédie Humaine se déroule en deux parties. L'une mettant en scène un vieux personnage (décrit comme un "cadavre ambulant") dénotant avec les splendeurs des fêtes organisés par la famille de Lanty et qui semble entretenir une relation secrète avec cette dernière, et l'autre, racontant la jeunesse de ce vieux personnage.
L'histoire se laisse très agréablement suivre et nous sommes très facilement transporté par le style de l'auteur nous décrivant à merveille les sentiments ressentis par Sarrasine.
Commenter  J’apprécie          20
Même si certains de ces romans passionnent moins (comme celui-ci), je ne peux m'empêcher d'être subjugué par le style, l'aisance littéraire....
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (537) Voir plus



Quiz Voir plus

Connaissez-vous La Peau de Chagrin de Balzac ?

Comment se comme le personnage principal du roman ?

Valentin de Lavallière
Raphaël de Valentin
Raphaël de Vautrin
Ferdinand de Lesseps

10 questions
1304 lecteurs ont répondu
Thème : La Peau de chagrin de Honoré de BalzacCréer un quiz sur ce livre

{* *}