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Dans ce récit cadre et enchâssé (procédé cher à Balzac), il nous introduit chez la mystérieuse famille de Lanty. Personne ne sait d'où vient leur opulence. Un vieillard élancé, d'une nature anthropomorphe, que d'aucuns disent être Cagliostro ou le comte de Saint-Germain, surgit parfois parmi les invités lors des soirées données par la famille. Il y est traité avec une grande déférence.

Qui est-ce ? Que veut ce spectre d'un autre siècle ? Les rumeurs vont bon train.

Le narrateur révèle à la marquise de Rochefide, intriguée par le vétuste personnage, l'histoire de cet homme suranné.

Cette révélation nous ramène au siècle révolu des perruques et des paniers, du monde flamboyant de l'Opéra italien à Rome, et du terrible secret de ce vieillard qui chantait alors les plus beaux airs de soprano dans l'éclat de sa jeunesse, au nom de Zambinella.
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Une lecture intéressante et prenante, cette nouvelle est racontée comme une peinture en clair-obscur : toute de contrastes et de détails saisissants éclatant de netteté dans la pénombre. La nouvelle débute par une scène de réception dans un somptueux hôtel particulier. Alors que la fête bat son plein, le narrateur reste en retrait et observe les contrastes qui se forment entre l'échauffement des corps richement parés dans la pièce et l'hiver nu à l'extérieur, la vie et la mort en filigrane. Tous se regroupent autour de Marianina, la belle jeune fille, dotée d'une si belle voix, benjamine de la très riche famille de Lanty, dont on ignore à Paris l'origine de l'immense fortune.

La famille de Lanty au complet veille jalousement sur un mystérieux vieillard, qui se glisse parfois parmi les spectateurs pour écouter chanter Marianina. Mais qui est ce vieil homme d'un aspect étrange, à la fois raffiné et décati ? Il faudra un tableau et la complicité d'une jeune femme qui plaît au narrateur pour raconter son histoire, qui se dévoile peu à peu à nous, ainsi que l'identité du vieil homme et sa relation avec les hôtes de la réception, ainsi que l'explication de leur richesse. C'est avec le jeune sculpteur surdoué Sarrasine que l'histoire prend sa source, et s'écoule peu à peu vers une irrésistible révélation, et une fatale issue. C'est aussi dans le chant qu'elle prend naissance, avec la passion subite de Sarrasine pour Zambinella, cette précieuse chanteuse italienne à la voix sublime…

Avec le titre de la nouvelle, je m'attendais à complètement autre chose : une femme du Proche-Orient, un harem, des histoires de piraterie… J'ai presque été déçue qu'il s'agisse d'un nom propre, comme si Balzac nous avait joué un tour. Il nous joue un tour, cela dit, mais ce n'est pas là qu'il réside. La nouvelle est d'un style plus marqué que d'habitude, riche en effets de miroirs, de reflets, de renvois thématiques, en paradoxes, complexe dans sa construction et subtilement maîtrisée. Balzac se révèle encore ambigu dans sa perception des femmes, montrant à la fois une forme de misogynie cynique, des généralisations souvent abusives, comme dans cette phrase : « C'était la femme avec ses peurs soudaines, ses caprices sans raison, ses troubles instinctifs, ses audaces sans cause, ses bravades et sa délicieuse finesse de sentiment. » - et toujours une finesse d'analyse, une sensibilité lui permettant d'évoquer à merveille ses personnages et leurs états...
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Nouvelle (ou court roman), racontée à la première personne, racontée en deux temps : d'abord une soirée chez les Lanty, une famille fortunée et mystérieuse, où le narrateur et son amie découvrent un vieil homme, protégé par les membres du foyer. Un vieil homme si vieux qu'il ressemble à un spectre qui effraie l'amie du narrateur. Puis le lendemain, ce dernier va raconter l'histoire d'un sculpteur, Sarrasine, un jeune homme fougueux, talentueux et passionné qui tombe passionnément amoureux d'une chanteuse italienne lors d'un voyage d'étude à Rome. Sarrasine, malgré plusieurs avertissements de proches, décide de séduire la dame au péril de sa vie. Un dernier rebondissement va éclairer l'histoire d'un jour nouveau et révéler l'origine de la fortune des Lanty.
Écrit en 1830, ce conte sera intégré tardivement dans La comédie humaine et de façon plutôt artificielle, tant la thématique et le traitement diffèrent de ses autres écrits. Il n'en reste pas moins une intéressante curiosité, voire un autre aspect de cet immense écrivain.
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Etrange texte dans l'oeuvre De Balzac que cette nouvelle qui parfois frôle le fantastique (comme avec l'apparition de cette "momie vivante" devant la salle de bal) l'histoire d'un jeune sculpteur qui va être littéralement subjugué par une bien étrange chanteuse...
On est loin ici du regard social au scalpel de la Comédie Humaine, les petites bassesses de chacun pour "s'élever", les farandoles narcissiques ; on surnage en surface sur une aventure "tambour battant" quand en faible profondeur dessous se côtoient questionnements psychanalytiques sur le qui ont est, sur le féminin et le masculin, le vivant et le mort... Plus proche des nouvelles torturés d'un Maupassant, de l'univers fou et mathématique d'un Lewis Caroll que des textes amples et politiques de la Comédie Humaine. II y a là assurément bien plus de profondeur que ne le laisserait imaginer cette histoire "à tombeau ouvert".
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Quelle lecture incroyable ! Je suis chamboulée ! Je m'attendais à une petite nouvelle tranquille, j'ai été renversée par un récit aux frontières avec le fantastique et qui pose mille questions sur l'art, l'amour, la sculpture, le chant, le théâtre. Sur le fond d'abord, on est complètement dans la fameuse comédie humaine. Ce qui était au départ "juste pour rire" aura des conséquences très lourdes sur les personnages. Sur la forme, j'ai adoré que Balzac s'essaye au fantastique, au baroque, ça change ! A relire pour en saisir toutes les nuances.
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Honnêtement, je ne sais plus comment ce livre est arrivé dans ma PAL. Cette nouvelle a été écrite par Balzac alors qu'il n'était pas encore connu comme romancier: journaliste, la publication lui a été commandée par la "Revue de Paris" dans laquelle elle a paru sous forme de feuilleton. C'est donc un écrit de jeunesse, ce qui explique peut-être pourquoi j'ai si peu adhéré.
C'est une nouvelle et pourtant le récit, à la différence d'un Maupassant qui excellait dans le genre, manque de rythme, de tension et d'une chute digne de ce nom. Les descriptions trop longues, le style aux références datées, l'absence de réel suspens (il se réduit à cette question: qui est le vieillard décharné ("Il sent le cimetière") à la présence incongrue au bal de madame Lanty?) rendent le texte poussif, et je l'aurais abandonné s'il n'avait été si court (55 pages).

C'est un récit du narrateur enchâssé dans le récit principal qui lève le mystère après avoir détaillé la vie de cet ancien sculpteur appelé Sarrasine. Au coeur du secret, une histoire d'amour pour une chanteuse italienne, Zambinella. C'est cette partie la plus intéressante. Mais je n'aurai pas bien compris le dénouement sans l'aide de l'annexe de mon édition... C'est dommage car le thème des castrats est fascinant et aurait pu donner lieu à une histoire bien plus sensationnelle (même si elle l'était peut-être à l'époque).
En tout cas j'ai compris maintenant pourquoi je n'ai jamais entendu parler de cette nouvelle pendant mes études de lettres...
Lien : https://www.takalirsa.fr/sar..
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Cette très courte nouvelle De Balzac appartenant à l'immense ensemble de la Comédie Humaine se déroule en deux parties. L'une mettant en scène un vieux personnage (décrit comme un "cadavre ambulant") dénotant avec les splendeurs des fêtes organisés par la famille de Lanty et qui semble entretenir une relation secrète avec cette dernière, et l'autre, racontant la jeunesse de ce vieux personnage.
L'histoire se laisse très agréablement suivre et nous sommes très facilement transporté par le style de l'auteur nous décrivant à merveille les sentiments ressentis par Sarrasine.
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Sarrasine est une nouvelle d'Honoré Balzac. La lecture de ce récit fut, pour moi,mitigée tellement j 'eus du mal à entrer
dans l'univers romanesque. Ce que j'ai saisi c 'est qu' il s'agit du jeune, Ernest-Jean Sarrasine issue d' une famille, les Lanti.
Cette dernière est fortunée. Sarrasine n'est intéressé ni par les études ni par aucune carrière. Il aime surtout sculpter.Il va apprendre et se perfectionner chez un grand artiste sculpteur .
C' est en fréquentant l 'opéra qu 'il fera la rencontre de la grande artiste, Zambinella.C 'est le coudre de foudre pour lui et son amour pour Zambinelle, est sans limites.La chanteuse ne peut répondre à son amour brûlant.
le pourquoi et l' issue de ce récit vous les saurez au cours
de la lecture du récit.
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Je ne connaissais pas ce titre De Balzac et suis tombée dessus par hasard.

Je ne le regrette pas, car au delà de la superbe écriture De Balzac et du plaisir de la retrouver, ce texte est intéressant par l'histoire et surtout les questions qu'il soulève.

Il s'agit, pour faire court, d'un artiste, un sculpteur, qui tombe éperdument amoureux d'une chanteuse d'opéra qui s'avèrera être en fait ....un castrat...
Cela pose les questions de la beauté, de la création artistique et du droit d'aimer.
Cela m'a permit de me rappeler que les si belles pages d'Orphée, dans Orphée et Eurydice de Gluck, étaient initialement écrites pour des castrats...
Et le genre dans tout ca ??? et bien ..... c'est bien la question !
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Bon ben désolé, j'ai pas accroché.

C'est purement, totalement subjectif. Cette façon d'employer un style descriptif baroque – je l'entends comme « surchargé » – sur la moindre phrase m'a fait l'impression d'être face à l'entrée d'une boîte de nuit sans pouvoir passer l'obstacle du profileur à l'entrée (« toi tu rentres pas »). Je n'ai pas arrêté de me forcer à pénétrer dans le récit pour en être aussitôt éjecté ; une vraie balle de jokari. Chaque fois, je renâclais comme si je devais écarter un voile d'orties avant d'accéder à l'histoire.
Baste, ce style, aussi objectivement brillant soit-il, ne me convient pas.

L'histoire elle-même est intéressante. J'ai apprécié la construction en boîte imbriquées, l'histoire de Sarrasine et de la chanteuse d'opéra Zambinella racontée à l'intérieur de l'histoire du narrateur cherchant à séduire une belle lors d'une soirée de la bonne société. J'ai goûté la chute – qui est malheureusement, dans cette édition Livre de Poche, divulgâchée par le titre de l'annexe dans la table des matières. Il est en effet intéressant de découvrir ce qui pouvait passer pour limite scandaleux, voire obscène, en cette première partie de 19ème siècle. J'ai été impressionné par l'érudition du texte destiné à une revue parisienne – la Revue de Paris – plutôt grand public publiant des « anecdotes sémillantes ». le public visé était-il si cultivé ? de nos jours on préfère lui offrir Closer ou Voici.

Je ne sais pas si ce style est caractéristique de l'oeuvre De Balzac. Si c'est le cas, je vais le laisser définitivement de côté. Mais j'avais apprécié le chef d'oeuvre inconnu donc j'aurais tendance à vouloir lui redonner une chance… un autre jour.
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