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Critique de YvPol


Quatrième enquête du commissaire Georges Dupin depuis cinq ans en Bretagne, en provenance directe de Paris. Après le très bon Un été à Pont-Aven, le Étrange printemps aux Glénan de même niveau et le un peu moins bon Les marais sanglants de Guérande, Dupin revient pour un bon cru. Si la Bretagne cherche un laudateur, un amoureux fou de cette région capable d'en faire une publicité très élogieuse, qu'elle ne cherche plus Jean-Luc Bannalec (écrivain allemand) est là. En bon chauvin (bon d'accord, je suis Nantais, mais quand même Breton), je suis évidemment tout à fait en accord avec tout ce qu'il écrit sur la région, sur les paysages à couper le souffle, sur la gastronomie -qui ne se limite pas aux galettes de sarrasin-, sur les Bretons gens étranges aux caractères bien trempés que semble bien aimer l'auteur : "Un point, cependant, était décisif : en règle générale, les Bretons étaient indifférents à l'eau du ciel. Une conduite très sage, selon Dupin. Ils n'étaient pas pour autant habitués à la pluie. Cette attitude reposait sur deux raisons essentielles : d'une part, il ne s'agissait tout de même que de météo. Il existait des choses plus importantes : la vie par exemple. Il ne serait venu à l'esprit de personne, ici, d'annuler l'une ou l'autre des nombreuses festivités traditionnelles à cause de quelques gouttes. D'autres part, les Bretons détestaient se laisser dicter quoi que ce soit par un élément extérieur, qu'il s'agisse du temps ou de mesures prises par un gouvernement centralisé. Une réplique était très populaire, quand on se plaignait du climat : "En Bretagne, il ne pleut que sur les cons."" (p.22). On frise parfois le dithyrambe, mais comme c'est dit par un non-Breton -qui mériterait d'être naturalisé ou au moins fait citoyen d'honneur- il faut le croire sur parole. le contexte étant placé et formidablement décrit, qui prend une place très importante dans les romans de JL Bannalec, intéressons-nous aux personnages et à l'enquête. Georges Dupin est omniprésent et sa vie privée qui change est assez largement décrite. C'est bien, j'aime lorsqu'une série policière dresse des portraits assez forts et minutieux des personnages récurrents. On pourrait attendre un peu plus sur les collègues du commissaire, mais peut-être dans d'autres épisodes.

Pour l'enquête, elle avance doucement, toutes les pistes sont minutieusement suivies jusqu'à ce qu'elles débouchent sur des informations ou qu'elles soient abandonnées. Quatre jours d'enquête pour Dupin et son équipe dont sa fidèle et précieuse collaboratrice, puits de science bretonne, Nolwenn. Son adjoint le Ber est assez calé également, et l'on apprend plein de choses sur les huitres, l'élevage, l'affinage, les différences entre les plates et les creuses, les différentes crises parfois très graves lorsque les exploitants sont vraiment menacés à cause d'une bactérie qui tue les mollusques. Vous ressortirez de ce roman en en sachant beaucoup plus sur l'ostréiculture et surtout avec l'envie de manger des huitres de Bretagne -mais pas que, il y a aussi tous les fruits de mer et toutes les spécialités qui font le bonheur des protagonistes. Finalement, ma seule -très relative- déception vient de la résolution de l'intrigue qui ressemble un peu à des choses déjà vues ou lues -ou alors c'est l'habitude de lire des polars et donc d'être moins surpris-, mais comme elle arrive en toute fin et que tout le reste est très bien, j'aurais tendance à pardonner au romancier. Néanmoins, s'il pouvait trouver des énigmes un peu plus pêchues, mon plaisir serait décuplé.

Un petit voyage en Bretagne vous tente ? Laissez-vous faire, Jean-Luc Bannalec et Georges Dupin vous guident.
Lien : http://www.lyvres.fr/
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