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Critique de Aela


Nous retrouvons ici, pour la quatrième fois, le fameux commissaire Georges Dupin, Parisien d'origine jurassienne, qui est en poste à Concarneau depuis tout juste cinq ans. Entre son adjoint le Ber et Nolwenn, la secrétaire du commissariat, Dupin a pu s'initier à l'Histoire et aux coutumes bretonnes. Son autre adjoint, Labat, va avoir ici de gros problèmes car il a enquêté officieusement sur des vols de sable commis sur les plages de la région.
Alors que la compagne de Dupin, Claire, vient d'obtenir un poste de chef de service en cardiologie pour le rejoindre en Bretagne-Sud, une nouvelle enquête démarre. Un cadavre a été repéré sur le parking de Port Bélon, par une octogénaire. Cette dame n'est autre que Sophie Bandol, ancienne star de cinéma que Dupin admirait. le corps ayant entre-temps disparu, l'enquête s'avère difficile.
Dès le lendemain, la découverte d'un autre corps va entraîner Dupin loin de la ria du Bélon, vers le sommet des Monts d'Arrée (384 mètres).
Grâce à des tatouages, dont l'un fait référence aux Shelter Houses (les équivalents des Abris du Marin), le cadavre des Monts d'Arrée est bientôt identifié. Il s'agit d'un ostréiculteur écossais, qui a voyagé depuis chez lui avec un compatriote, Seamus Smith. Un second tatouage représente un Tribann, symbole druidique (à ne pas confondre avec le Triskell) cher aux populations celtes.
En Écosse, la police n'obtient guère de renseignements utiles expliquant le voyage de l'ostréiculteur, ni sur ses rapports exacts avec Seamus Smith.
L'enquête va être l'occasion pour Dupin, d'approfondir ses connaissances sur la culture celtique et de découvrir le monde de l'élevage de l'huître. A cet égard le roman est très bien documenté: on découvre les tenants et les aboutissants de ce marché porteur, l'huître ayant été un plat très recherché depuis la nuit des temps : déjà Jules César appréciait ce plat et Henri IV avait l'habitude, paraît-il, d'en consommer 400 avant de se consacrer au reste du repas!!
On découvre aussi que l'Irlande est le deuxième plus gros producteur d'huîtres après la France; des huîtres qui ne restent pas forcément sur place avant d'être commercialisées puisque l'affinage d'huîtres représente aussi un marché important.
Ce roman est encore l'occasion pour Jean-Luc Bannalec, qui n'est pas Celte mais Allemand, de son vrai nom Jörg Bong, de s'étendre longuement sur les aspects touristiques, de décrire la région, de développer les racines de certains us et coutumes bretons et plus précisément celtes en concordance avec les puristes qui ne reconnaissent que six régions celtiques, c'est à dire, l'Ecosse, l'Irlande, le Pays de Galle, l'île de Man, la Cornouaille et la Bretagne.
Ce roman, très bien documenté, témoigne de l'amour de l'auteur pour cette région du Finistère Sud, où il réside trois mois par an ( à Névez) aux fins de faire ses repérages pour ses futurs romans. La série a été adaptée par la télévision allemande (qu'attend-on pour les diffuser en France?) adaptation très réussie, paraît-il.
En tombant, à 23 ans, raide dingue de la Bretagne, l'auteur et éditeur allemand Jörg Bong a réussi à prolonger les récits des grands écrivains comme Georges Simenon, maître dans l'art de dépeindre l'atmosphère unique de la région et, plus particulièrement, de Concarneau. « J'ai choisi le patronyme de Bannalec parce que je connaissais ce village du Finistère et que sa sonorité est selon moi typiquement bretonne » dit-il.
Pour prolonger l'ambiance culinaire de ses romans, l'auteur a voulu écrire avec ses amis du café-restaurant L'Amiral, Arnaud et Catherine Lebossé, un ouvrage intitulé « La cuisine bretonne du commissaire Dupin ». Un mélange de recettes, de photographies, dédié à la cuisine de Bretagne. Livre qui rencontre aussi beaucoup de succès.

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