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Citations sur La mer (18)

Mais d’ici l’ultime changement, le plus crucial, notre vie ne change-t-elle pas radicalement à chacun des moments qui nous sont donnés de vivre ? P 36
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Ils partirent, les dieux, le jour de la drôle de marée.
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Anna interdisait qu'on parle de sa maladie à quiconque. Les gens se doutaient qu'il y avait quelque chose mais, jusqu'en phase terminale, ils n'avaient pas soupçonné que ce qu'il y avait, c'était que, pour elle, la partie s'achevait. On avait même laissé à Claire le soin de deviner que sa mère se mourait. À présent que c'était fini, quelque chose de nouveau avait commencé pour moi : la délicate affaire d'être le survivant...

 " Tu es fou, s'était écrié Claire, tu vas mourir d'ennui là-bas" 

  Facile à dire pour elle, avais-je répliqué, elle s'était dégoté un nouvel appartement, très chouette - sans perdre de temps, n'avais-je pas ajouté.

  " Alors, viens vivre avec moi, avait-elle riposté, il y a assez de place pour deux."

  Vivre avec elle ! De la place pour deux ! Mais je m'étais borné à la remercier et lui avais dit non, que je souhaitais me débrouiller tout seul. Je ne supporte pas la façon dont elle me regarde à présent, toute en tendresse et en inquiétude filiale, la tête penchée exactement comme Anna autrefois, un sourcil arqué et le front plissé par la sollicitude. Je ne veux pas de sollicitude. Je veux de la colère, des vitupérations, de la violence. Je suis pareil à un type affligé d'une rage de dents qui, malgré la douleur, prend un malin plaisir à enfoncer encore et toujours le bout de la langue dans la cavité douloureuse. J'imagine un poing surgi de nulle part et me frappant en pleine poire, c'est tout juste si je ne sens pas le coup sourd, si je n'entends pas l'arête de mon nez se briser et cette idée me procure  un sentiment de satisfaction pitoyable. Après les funérailles, une fois les gens revenus à la maison - c'était affreux, presque insupportable - , j'avais serré un verre de vin si violemment qu'il avait cassé entre mes doigts. Gratifié, j'avais regardé couler mon sang comme s'il s'était agi de celui d'un ennemi que j'aurais tailladé avec sauvagerie...
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Peut-être la vie n’est-elle qu’une longue préparation au jour où nous la quitterons.
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Ici, au bord de la mer, le silence a une qualité particulière, la nuit. Je ne sais pas si j’y suis pour quelque chose, je veux dire si c’est moi qui influe ainsi sur le silence de ma chambre et de toute la maison ou bien s’il s’agit d’un effet circonscrit, dû au sel dans l‘atmosphère, peut-être, ou au climat de la côte en général.
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Ce fut le mouvement preste et brusque dont Chloé, toujours à genoux, se débarrassa de son cardigan qui m’incita, qui m’autorisa à poser la main sur sa cuisse. Sa peau était fraîche et elle avait la chair de poule, mais je devinais le sang chaud massé juste sous la surface. Elle ne réagit pas à ma caresse, continua à regarder ce qu’elle regardait – toute cette eau peut-être, ce flux lent et inexorable – et prudemment je risquai la main plus haut jusqu’à ce que je touche l’élastique tendu de son maillot de bain. Puis le cardigan, qui m’avait atterri dessus, glissa et tomba par terre, m’évoquant je ne sais quoi, une gerbe de fleurs qu’on aurait lâchée peut-être ou la chute d’un oiseau. Je serais resté ainsi, la main sous ses fesses, le cœur battant une mesure syncopée et les yeux rivées sur le trou dans le bois du mur d’en face, si elle n’avait pas, dans un bref mouvement convulsif, déplacé un tout petit peu son genou sur le banc et ouvert ses cuisses à mes doigts stupéfaits. L’entrejambe doublé de son maillot ruisselait d’eau de mer, laquelle me parut bouillante. […]
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En fendant la foule pour suivre Chloé jusqu’au Strand Café, je tâtais mes lèvres du bout des doigts, ces lèvres qui l’avaient embrassée, m’attendant à moitié à les trouver inchangées d’une façon infiniment subtile mais radicale. Je m’attendais à ce que tout ait changé, à l’image de la journée, sombre, humide et tendue de nuages pansus à notre entrée au cinéma en plein après-midi et vibrante de lumières fauves et d’ombres distendues, maintenant que le soir était venu, que les prêles ruisselaient de gemmes et qu’un voilier rouge dans la baie tournait sa proue vers l’horizon d’un bleu déjà crépusculaire au loin.
Le café. Dans le café. Dans le café, nous.
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Je m’étais versé une tasse de thé noirâtre que j’avais agrémenté d’une rasade de ma flasque – il ne faut jamais circuler sans un petit remontant à portée de main, c’est une chose que j’ai apprise durant l’année qui vient de s’écouler. La lumière de l’après-midi avait viré à la grisaille hivernale et un mur de nuages, denses, bleu de vase, barrait l’horizon. Sur la laisse de haute mer, les vagues griffaient le sable lisse pour tenter de s’y accrocher, mais leur initiative capotait chaque fois.
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Pouvait-il parler et choisissait-il de se taire, personne ne semblait le savoir. Etait-il muet ou taciturne, taciturne ou muet ?
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Tout le monde a l'air plus jeune que moi, même les morts.
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