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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Roi Barbiche (ou Barbe-bleue), dans son château lugubre, aux pièces froides et murs suintants, mène son épouse, choisie discrète et fragile, qualifiée de sotte et trouillarde avec laquelle il joue. Apeure. Contrôle. Maltraite et mate. Voici le conte. Que de noir, comme le chien aux pieds d'Eugénie, aussi sombre que l'ébène, doux et violent, dans ses bras, son ombre, ses pas.
Si le château est obscur, les âmes le sont davantage.
Ce court roman – conte gothique aux pages redoutables, histoire universelle de la violence faite aux femmes, ne peut laisser indemne. le noir est noir, empli de haine, de corps disloqués, de cauchemars, de sévices, jusqu'à l'écoeurement. On abuse. On écrase. Et nous, lecteurs, frissonnons, voyeurs de l'abomination, impuissants dans nos fauteuils, de ce qui se passe parfois juste à côté.
L'écrit percute sur l'air de rien d'un conte connu et reconnu, aménagé pour l'heur, juste pour (re)dire, avec ses phrases de ton classique, ses mots chantants, l'inacceptable.
Une belle découverte.

Lien : https://aufildeslivresbloget..
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C'est dans le cadre du 8ème prix des lecteurs de ma bibliothèque que j'ai eu l'occasion de lire "Le chien noir", le premier texte de fiction de Lucie Baratte. Il a été publié en 2020 aux éditions du typhon. La sélection a été faite dans le but de soutenir les petites maisons d'édition parce que leur survie est en jeu en ces temps de crise.
J'ai donc commencé par ce conte, parce que j'adore les histoires et aussi pour sa belle couverture.
Tous les ingrédients étaient là pour que je passe un bon moment de lecture et pourtant cela n'a pas fonctionné. Peut-être parce que la référence à barbe bleu est trop évidente.
C'est l'histoire d'Eugénie, la fille du roi Cruel, dont le méchant père (bien nommé) veut se débarrasser en la mariant. Elle a seize ans et tombe mal avec le roi Barbiche. Il va la séquestrer sur une île qui semble maudite. Heureusement, en chemin, elle sauve un chien noir blessé qui va devenir son compagnon. La jeune reine le nomme Chasseur. Elle se trouve moins seule quand Barbiche le tyran (malgré son nom rigolo) part pour une année en lui laissant la clé d'un lieu interdit. Avant, il l'avait violée et lui avait montré des choses épouvantables que je ne dévoilerai pas.
Il faut dire que ce texte est un conte gothique contemporain, avec beaucoup de sang, de boue et un peu de sexe. On comprend que l'autrice veut jouer sur nos peurs et nos perversions mais j'ai trouvé cette lecture parfois laborieuse et surtout sans surprise.
Et puis, je n'ai pas apprécié la postface d'Élisabeth Lemirre qui nous fait une explication de texte. le lecteur n'a pas besoin qu'on lui décode tout, ni de justifier que ce roman s'inscrit dans la littérature féminine parce que la jeune fille ne va pas se résigner. Certes, elle proteste contre un mari pervers et meurtrier mais sa rébellion tient sur une demi-page.
Heureusement, il y a une grande bibliothèque avec des livres magiques. Mais si Eugénie a des draps de la couleur de l'oubli, moi aussi.


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Dans cette réécriture du conte de Barbe Bleue, on suit Eugénie qui pense être sauvée de son père le roi Cruel (c'est son nom) lorsque l'étrange Barbiche l'épouse et l'emmène vivre avec lui sur son île. En chemin, elle va trouver et adopter un chien noir, pas très en forme. Une fois arrivée dans le château de son nouveau mari, elle va découvrir de nouvelles facettes de sa personnalité...

Le livre commençait plutôt bien puisque j'ai complètement adhéré à l'écriture. Pour le coup, le roman est vraiment écrit comme un conte (chaque chapitre commence par « il était une fois ») et la plume est vraiment bien travaillée et agréable. En plus de ça, l'ambiance est vraiment bien maîtrisée même si l'on ressent parfois quelques longueurs.

Là où j'ai été gêné, c'est au niveau de certaines scènes un peu trash par moments que j'ai trouvé parfois gratuites ou traitées bizarrement. Par exemple, on a des scènes de viol qui ne sont pas incohérentes dans l'histoire, mais ce qui m'a gêné c'est de voir qu'elles semblent presque anecdotiques : comme si c'était désagréable pour le personnage sur le coup mais qu'une fois le moment passé, c'était presque aussitôt oublié.

Pour continuer dans les scènes douteuses, on a une scène de zoophilie qui a (plus ou moins) une explication à la fin du roman mais qui est quand même assez gratuite, et surtout jamais remise en question ni même mentionnée par la suite. Sur le coup, c'est juste raconté comme si c'était normal. Par la suite, on a aussi une scène de violence/torture particulièrement sordide qui ne m'a pas vraiment semblé justifiée.

J'ai plutôt apprécié la fin mais malheureusement ça n'a pas suffit à me faire oublier tous les points qui m'ont gêné pendant ma lecture. Dommage parce que l'ambiance et l'écriture étaient vraiment sympa !
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