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Citations sur Une façon d'aimer (73)

..,Meme position que la veille, il fixait le point qui correspondait A l'endroit où Madeleine était restée assise, à proximité de la grille d'entrée. C'était une partie du jardin où des lianes et des végétaux résistaient à tous les effor
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J'ai oublié les trois quarts de l'intrigue, mais pas la scène où Fortunati examine sœur Luc atteinte de tuberculose, et ils sont tous deux - elle, de dos, penchée, dégageant à peine son épaule, lui, l'auscultant - terriblement concentrés, silencieux, attentifs, aux aguets, à l'écoute des manifestations invisibles d'un sentiment auquel ils renonceront, qui ne sera jamais dit. Partisans du silence.
Je n'ai pas oublié non plus les mises en garde de la mère supérieure : « Méfiez-vous, seur Luc, c'est un génie, c'est le diable; c'est un homme, c'est un célibataire. »
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Les enfants sentent la solitude des adultes. Elle les touche parce qu'elle les rend plus proches. J'étais venue près de mon oncle; il avait posé sa main sur ma tête: "C'est toi, ma grande ? Regarde les nuages; il va faire beau demain." Après, je n'avais plus osé bouger; nous étions restés un moment, moi, avec sa main sur ma tête, fière et émue (j'avais six ou sept ans), et lui fumant sa cigarette; il ne fumait que quand il était énervé, des Craven A, je revois encore le paquet rouge, avec une tête de chat noir. Leur odeur âcre est restée pour moi celle de l'Afrique.
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Les boys en blanc, sous la surveillance de Bogart qui affichait toujours la même lassitude, le même léger mépris, circulaient entre les convives avec des plateaux et des verres. On buvait sec aux frais de la République, les plats se dégarnissaient comme si les gens n’avaient pas mangé depuis quinze jours. Des types groupés parlaient entre eux de leur carrière, des planteurs de passage donnaient la « température du pays » ; on disait en hochant la tête : C’est inquiétant, très inquiétant ; on déplorait les progrès des « upécistes », on critiquait l’armée, le gouvernement, les décisions de la métropole (Ils ne comprennent rien à Paris), on disait du mal du haut-commissaire. Des Pères blancs incongrus et buveurs de whisky parlaient de la vie de leur mission, du catéchisme, des cérémonies de baptême. Et finalement, à ces détails près, quand les couples tournaient sur « La java bleue » ou improvisaient à petits pas pressés, à petits déplacements d’avant en arrière, à gauche et à droite, les évolutions syncopées d’une rumba ou d’un tango très décent et très ralenti, je crois qu’à la délégation de Douala, on aurait pu se croire en France par un été chaud, à n’importe quel bal de village. On y jouait les succès qui passaient à la radio :

« Bambino » de Dalida,

Mouloudji : « Un jour tu verras / On se rencontrera »,

Guy Béart : « Si tu reviens jamais danser chez Temporel / Un jour ou l’autre… »
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(Mais je me le demande, mois, ce soir, en écrivant, qu’est-ce que c’est : sacrifier sa vie ?
Sauver sa vie ?)
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Ces promenades en silence le long de la mer, c’est un de mes souvenirs. Peut-être que le silence est une façon d’aimer – c’est une phrase que j’ai lue, ou que j’ai entendue. Je ne sais plus.
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Sophie a bu une gorgée de tisane. Elle a dit : D’une certaine manière, ma mère est l’héroïne d’un roman que personne n’écrira.
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Peut-être qu’elle se disait que le silence efface les choses, qu’il les annule. Vois-tu, c’est une question que je me pose aujourd’hui : si on ne parle pas, s’il ne reste aucune trace, est-ce qu’on ne peut pas douter de ce qu’on a vécu ?
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Madeleine est mince, avec des épaules presque maigres, un décolleté discret, des cheveux blonds ondulés par une mise en plis. C’est son allure, surtout, qui frappe, soignée, tenue un peu raide avec cette taille plate et sanglée, si foncièrement anachronique. Inimitable – c’est le mot qui me vient. Je ne sais pas à quoi tient cette allure : la démarche, le port de tête, une manière de se découper sur le ciel. Elle avait, paraît-il, à l’époque, « quelque chose de Michèle Morgan » dans la blondeur et le maintien. On le disait dans la famille.
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Incipit :
En faisant la vaisselle, ma mère chantait souvent « Le vie conjugale » :
Les histoires sages
finissent souvent
par un beau mariage
Et beaucoup d’enfants.
Guy Béart. On avait le disque à la maison, un 45 tours. Les disques, à cette époque, c’était fragile. Il fallait les manipuler avec précaution en les sortant de leur pochette pour ne pas laisser de traces de doigt. On les essuyait avec une petite brosse de velours bleu électrostatique. Malgré tout, il restait toujours de la poussière sur la piste, l’invisible poussière du temps. Je me souviens de l’odeur du plastique.
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