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EAN : 9782070143535
176 pages
Gallimard (09/01/2014)
3.5/5   21 notes
Résumé :
«Il n’avait plus un sou ; il n’avait plus accès à un distributeur automatique (les transactions laissaient des traces). Une fois éteint, le petit téléviseur bombé fixé au bout d’un bras articulé à la corniche du plafond ressemblait à une caméra de surveillance. Le froid faisait craquer les canalisations. C’est peut-être à ce moment que l’idée lui est venue ; il a fait jouer l’idée du lac parmi d’autres hypothèses, une fois qu’il aurait fait ce qu’il avait prévu ; c’... >Voir plus
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Qui est cet homme qui arrive tard à l'hôtel du col, réclame une chambre calme, puis commande un bon dîner sans quitter des yeux les lumières qui brillent dans la vallée ?
Qui est-il, cet homme énigmatique ?
Hum hum, ça sent le fait divers cette histoire…
Et ça fait quoi, un fait divers, dans la vie des gens ?
Par exemple, dans la vie d'une personne qui connaît tout des villages, des routes, des habitants : l'infirmière du coin ?
Ou dans la vie de ses patients, qui n'ont parfois rien d'autre à faire que d'observer de leur fenêtre ?
Une intrigue délicieusement construite, avec ce qu'il faut de mystère et de suspense.
Mais le personnage principal... c'est la montagne.
Pas la grandiose vision des sommets, non, mais la montagne vécue en hiver par la population : le soleil qui disparaît si tôt dans l'après-midi ; la neige, les routes en lacets, verglacées, interminables, au travers des oppressantes forêts de sapins.
L'autrice nous fait entrer brillamment dans cette vie en marge, ce quotidien inconnu de beaucoup (pour ma part j'habite à 60 mètres au-dessus du niveau de la mer), et nous raconte aussi comment se transforme cette ancienne petite ville industrielle, avec les lotissements et les immeubles, le centre commercial qui draine toute l'animation…
C'est dépaysant, et de plus c'est très bien écrit : une agréable découverte.

Challenge Solidaire 2023
LC thématique septembre 2023 : "Première rencontre"
Challenge gourmand (Pain d'épices : Se déroule pendant la période de Noël)
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Passage à l'an 2000.

Un homme mystérieux vient d'arriver dans cette petite ville de montagne à quelques jours de l'an 2000. Il se prétend représentant de commerce ou ingénieur, mais qui est-il réellement ?

Sympathique découverte d'une auteure qui m'était inconnue. Qui est Richard Embert ? Beaucoup d'habitants l'ont croisé à la nuit tombée. La vie est morne et sans surprise dans cette petite ville. Ce n'est pas le passage à l'an 2000 qui changera cet état de fait.

Nous suivons le parcours de Richard Embert au travers des yeux de mademoiselle Verny, l'infirmière de la ville. Ils ont évolués proches l'un de l'autre sur cette courte période. Les couleurs dominantes sont le noir et le gris avec quelques touches de blanc. L'ambiance est feutrée mais quelque chose dissone. Cette dissonance va se faire de plus en plus présente au fil du récit.

L'excellente plume de l'autrice permet de s'immerger totalement dans le récit. Que ce soit dans le temps présent ou les souvenirs de la narratrice, les lieux et les personnages ont une vie propre. Il ne s'agit pas de simples éléments de décors ou de figurants. Tout est important.

Bref, une bonne première lecture de Dominique Barbéris.
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Il fait froid cet hiver de passage en l'an 2000. La neige ne cesse de tomber sur cette petite ville frontalière du Jura. Ce pourrait cependant être une fête que de célébrer ce passage d'un siècle au suivant… Mais non, hormis quelques rares lampions par-ci par-là seulement derrières leurs carreaux quelques regards de curieux épiant les rares passants, l'atmosphère n'y est pas, triste à pleurer. Quasiment pas âme qui vive dehors lorsque Richard Embert arrive à l'hôtel du col.
Curieux aussi que ce Richard Embert qui, c'est selon,… tantôt va se prétendre représentant de commerce, tantôt ingénieur d'EDF… Il ne fera qu'une halte ici pour prendre le bus qui le lendemain le mènera près du lac de Megey et de la frontière Suisse, Bièves, où il logera dans une chambre au-dessus du café du coin.
Il a une idée derrière la tête ce Richard Embert. Il cherche quelque chose on se demande quoi… Toujours est-il qu'il n' pas un sou et par crainte d'on ne sait quoi, des traces de son passage sans doute il n'accédera même pas au distributeur automatique !... Il en aura pourtant vu des gens de cette petite ville où la neige avait cessé de tomber !
En fait, il cherche quelqu'un Richard Embert. Elle s'appelle Michèle Cormier, une ancienne relation sentimentale. Seule information que lui révélera Melle Verny conteuse de cette histoire, un article dans le journal local a mentionné la disparition de la belle et de … la caisse de la bijouterie où elle travaillait ! Seule trace laissée derrière elle : son sac à main retrouvé en pleine forêt !
Une intrigue de Dominique Barbéris bien écrite dans une atmosphère digne du style d'un bon Georges Simenon qu'un Claude Chabrol aurait bien pu porter à l'écran avec le talent qu'on lui connaissait.


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Nous sommes en montagne, dans les derniers jours de 1999. Il neige, la Suisse n'est pas très loin, les gens se connaissent tous. La narratrice est infirmière à domicile, elle connait bien les villages du coin, les gens. Elle nous raconte a posteriori, elle mêle évidemment sa propre vie aux évènements, ce qu'elle a vécu avant, quand elle était jeune, ce qu'elle sait des gens chez qui elle entre, comment elle a reconstitué après coup tel ou tel minuscule moment, ce que ça lui a évoqué, pourquoi, comment une chose infime prend tout à coup sens, ou pas. Tout ceci est bien mystérieux, on se demande en permanence où on va, l'ambiance est à la tristesse, pas la vilaine qui plombe mais celle qui sonne juste, celle qui sent la vraie vie, les vrais gens, ce moment où on allume les lumières même si ce n'est pas encore l'heure parce que l'obscurité a un poids, une odeur et une présence et que ça nous dérange, qu'on refuse cette sensation de dimanche soir. le suspens est latent et notre curiosité grandit. On admire l'apparente contradiction, comment peut-on ressentir à la fois la proximité la plus quotidienne avec ce récit et les sensations qu'il communique et se mettre à bouillonner lentement, avide de savoir, de comprendre, d'avoir le fin mot ? C'est la grande réussite de ce roman, dont on apprécie – en plus – l'épilogue parfait.
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En marge de la frontière suisse, en marge du changement d'année, en marge du reste du monde isolé par la neige, un homme inconnu s'arrête quelques jours. La narratrice, infirmière, revient sur ces quelques jours et sur cet homme qu'elle a croisé sans le voir et sur le "destin" qu'il modifie.
Deux personnages qui se croisent sans se rencontrer, deux récits, deux vies dont nous ne connaîtrons que ces quelques jours, ces quelques heures, comme les morceaux d'un puzzle incomplet dans un paysage à la fois sombre et blanc.
Toutes les actions semblent étouffées par la neige, surtout les plus inavouables. le récit se déroule sans surprise, sans heurts et pourtant bien au-delà de la trivialité, comme pour adoucir l'inconcevable. Tout y prend le goût fade et froid de la neige, un bref sursaut avant d'être dissout, laissant au lecteur une légère impression de perplexité.
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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
Les bulletins météorologiques annonçaient tempête après tempête : toutes les rues en pente étaient verglacées et les bus peinaient dans les côtes, notamment dans les quartiers neufs dont les constructions s’étagent sur les hauteurs. Les saleuses passaient dès trois heures, bien avant le lever du jour. Les trains avaient du retard, le trafic ferroviaire avait du mal à se rétablir. L’hypermarché était en rupture de lainages et de radiateurs d’appoint, je me souviens qu’on l’avait dit.
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Elle pensait à ce qui peut arriver dans le noir, à ce qui peut arriver dans le temps (le temps et le noir, c’est pareil), et la peur lui coupait le souffle. Elle respirait difficilement. Elle s’était posé les questions qu’on se pose dans le noir : il y avait des gens qui prédisaient la fin du monde ; elle avait vu un reportage à ce sujet à la télévision. Des illuminés, certainement, mais quand même ! Les illuminés ont-ils toujours tort ? Au dernier millénaire, c’était le Moyen Âge. Il y avait des serfs et les hommes mouraient à trente ans. Pourtant, avait pensé Agnès Declercq, c’étaient des hommes comme nous. Maintenant, ils n’étaient que de la terre.
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Ils se disaient aussi : certains sont responsables de ce qui leur arrive, tous ceux qui manquaient d’énergie, qui laissaient faire, qui se laissaient déborder par la vie. La vie est dure. Mais il y a aussi ce terrible manque d’énergie devant elle (ce déplorable manque d’énergie devant les durs combats). Eux-mêmes avaient mené ces durs combats. Ils se sentaient pleins d’énergie, ils sortaient des supermarchés avec des sacs remplis de choses nourrissantes : des volailles surgelées, du foie gras. Ils avaient des maisons, des enfants, ils risquaient d’être en retard ; leur vie avait un sens.
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... et, juste avant que la photographie ne se déclenche, quelqu'un disait pour rire : "Cheese", ou : "Ouistiti."
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Remarquez, quand on a un problème, un vrai problème, on se raccroche à n’importe qui. Ma sœur est allée voir un guérisseur, il y en a un, ici, dans un village au-dessus de la scierie, dans une ferme isolée, un radiesthésiste, un type qui aurait des pouvoirs ; il a une barbe comme le Christ ; ça impressionne. Les gens se passent l’adresse. Il soigne les verrues, l’eczéma, le feu. Ma sœur, elle y croit dur comme fer. Elle avait de l’eczéma, ça l’a guérie. Il vous passe les mains sur le corps, paraît-il, sans vous toucher ; ça fait une onde de chaleur.
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Vidéo de Dominique Barbéris
Dominique Barbéris a reçu le Grand Prix du roman de l'Académie française pour son 11e roman "Une façon d'aimer", paru chez Gallimard. L'autrice embarque les lecteurs dans la France coloniale des années 50 et déroule l'histoire à travers les souvenirs reconstitués de Madeleine, jeune femme simple et sans histoire jusqu'à ce que....
Photos, coupons de journaux, vêtements, la narratrice remonte le fil de cette vie à la fois discrète et mélancolique. Elle est l'invitée de Géraldine Mosna-Savoye et Nicolas Herbeaux.
#littérature #souvenir #memoire
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