Un petit peu déçue par ce roman. Il y a de bonnes choses, je l'avoue, mais certains points m'ont un peu dérangée. le début et la fin du livre notamment. J'ai d'ailleurs eu un peu de mal à entrer dans l'histoire… mais j'ai persévéré. Je n'aime pas laisser une lecture de côté, et en un sens, je ne regrette pas d'avoir « insisté » car les trois quarts du roman m'ont bien plu, malgré quelques éléments discutables.
Ayant beaucoup aimé Six Of Crows et le personnage de Wonder Woman, lorsque j'ai vu que
Leigh Bardugo écrivait un roman sur l'Amazone, je n'ai pas pu résister. Ce n'était pourtant pas un projet facile à mener. Diana Prince est une icône avec un « passif » plus que détaillé, sans compter le film, sorti récemment. le public visé était aussi, à priori, assez jeune et l'auteur a décidé de nous présenter une Diana adolescente. Je m'attendais à suivre une adulte, disons le clairement. Cela n'a pourtant pas été une déception, le personnage est d'ailleurs très bien réussi, mais voilà, notre héroïne entre dans un monde humain d'adolescents du XXIème siècle.
Si vous êtes fan des comics et puritain, je ne suis pas sûre que vous apprécierez. On perd un peu du charme retro de l'époque où la jeune princesse débarque normalement parmi les humains. Ce à quoi je m'attendais. du coup, étrangement, et même si je suis bien une lectrice du XXIème siècle, j'ai été déconcertée, et tout particulièrement face à Alia, la Warbringer qui se montre au tout début très (trop) familière. Un comportement normal avec des réactions compréhensibles, mais le choc des cultures est à ce moment-là tellement grand que je me suis sentie comme Diana : totalement perdue. Pas certaine que cela était le but de l'auteur.
Leigh Bardugo prend cependant le temps de nous décrire le monde et la vie de Diana sur Themyscira, pour ensuite nous plonger dans celui des humains. Si le premier m'a beaucoup plu, la transition entre les deux est longue et démotivante. Des tergiversions qui durent, une Alia qui n'en fait qu'à sa tête. Moment de doutes pour moi. Continuer ou pas. Puis, les choses se décoincent. Enfin. le périple commence vraiment, on rencontre d'autres personnages pour la plupart sympathiques, il y a de l'action, des relations qui se dessinent, un objectif qui tient en haleine avec un road-trip style montagnes russes.
Entre légendes anciennes, mythologie, génétique, réflexions sur notre monde et notre approche des conflits et de la guerre, j'entre enfin dans le roman pour l'apprécier pleinement. Un grand ouf pour moi. le road-trip est un plaisir, nous apprenons à connaître les proches d'Alia : Nim, sa meilleure amie, Théo, son béguin de jeunesse, et Jason, son frère aîné. Un petit groupe qui fonctionne très bien avec de vraies interactions et des caractères bien différents et appuyés.
Leigh Bardugo maîtrise la dynamique des groupes, et elle le prouve encore ici. L'aventure est bien menée qui plus est. On ne s'ennuie plus une seconde. Il faut dire qu'elle a de sacrés phénomènes à gérer.
Diana est telle qu'on peut se l'imaginer. Forte, courageuse, intelligente, naïve mais aussi à la recherche de reconnaissance. Ses troubles sont légitimes et j'ai beaucoup aimé les voir se développer. Elle parvient à faire son bout de chemin avec humilité et candeur. Alia est une autre paire de manches. Je ne l'ai pas vraiment apprécié même si elle s'améliore au fur et à mesure. Nim, sa meilleure amie, ressort à contrario beaucoup plus alors qu'elle est censée être un personnage secondaire. Plus pétillante, plus libre, avec de la répartie et sans ce côté trop écrasant. Tout comme Théo avec son humour et sa nonchalance, ces deux-là sont des petits rayons de soleil. Jason… trop lisse, trop beau gosse, trop parfait, trop grand frère protecteur, trop « j'ai raison ». Je n'ai pas adhéré et cela dès qu'Alia commence à nous parler de lui. Il a cependant son utilité à plusieurs niveaux que je tairais pour ne pas spoiler mais disons qu'il est un personnage charnière qui permet aux autres de se dépasser.
Parlons maintenant de la fin… Mitigée… Avec un retournement de situation que je n'avais pas vu venir et qui restera trop « étrange » pour moi. Je n'arrive toujours pas à comprendre le pourquoi du comment. L'auteur nous donne une explication, mais elle ne suffit pas. Sans compter que certains points restent obscurs, voire même certains sont passés à la trappe. C'est assez confus. Fort heureusement, Diana sauve la mise à de nombreux niveaux. Il n'y a rien de pire qu'une fin désastreuse. Les meubles sont saufs même si le tout reste un peu bancal. J'aurais aimé en savoir d'ailleurs plus sur certains faits. Notamment sur les milices qui poursuivaient Alia.
Je ne sais pas si il y aura une suite, la fin restant ouverte. le roman se suffit bien entendu à lui-même, et dans l'ensemble j'ai tout de même passé un bon moment. Par contre, je ne pense pas lire d'autres romans de la collection.