AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de daniel_dz


Un tableau brueghelien, avec un tas de petits personnages qui gravitent autour du directeur d'une fabrique de verre qui rêve de construire une voie ferrée, pour lequel il a déjà acquis une locomotive, qui trône dans sa propriété, sur les premiers mètres de voie. Premier roman de Baricco, pas le plus abouti, mais celui que je recommanderais pour découvrir la langue magique de cet auteur hors du commun.

Plusieurs fois, j'ai déjà chanté ici les louanges d'Alessandro Baricco. C'est un auteur que j'apprécie beaucoup pour le plaisir de lecture qu'il me procure mais aussi parce qu'il ne ressemble à aucun autre. Il est musicologue et il est remarquable par le rythme, ou plutôt les rythmes, qu'il parvient à imprimer à ses textes.

« Châteaux de la colère » est son premier roman. Je ne saurais mieux vous donner l'envie de le découvrir qu'en citant le premier paragraphe de la quatrième de couverture: Composé à la manière d'une fugue, servi par une écriture tout à tout lyrique, épique, dramatique ou burlesque, « Château de la colère » est un livre jubilatoire qui célèbre d'un même élan la beauté du monde, les prodiges de la technique, les pouvoirs de l'imaginaire et l'indéfectible espérance des hommes « toujours penchés sur le bord des choses, à chercher l'impossible ».

Peu importe ici l'intrigue. L'intérêt du livre réside principalement dans la langue. le rythme du texte m'a fait penser à un bal populaire lors d'une nuit d'été: chaque chapitre est comme un nouvel air entraînant sur lequel on se met à danser et que l'on termine essoufflé d'avoir tournoyé, mais heureux de s'être laissé entrainer dans la danse. Petite pause, et le chapitre suivant commence, on retourne en piste. Vous sentez ce que je veux dire ?

Certes, ce premier roman n'est pas le plus abouti. Il n'est par exemple pas à la hauteur de « Soie ». J'ai ressenti quelques longueurs dans les derniers chapitres (mais peut-être ne suis-je pas très objectif: j'ai par malchance terminé le texte dans des conditions de lecture pas très confortables). Néanmoins, parmi tous les livres d'Alessandro Baricco que j'ai lus jusqu'à présent, c'est dans celui-ci que j'ai trouvé le plus de variété dans le style et dans le rythme; on sent une passion qui, tout naturellement, produit des effets remarquables (un contraste total avec le côté « cérébral » ou « construit » que j'ai subi dans « Le club des miracles relatifs » de Nancy Huston dont j'ai récemment posté une critique).

Outre la langue, « Châteaux de la colère » m'a également procuré un fort agréable moment d'évasion en me plongeant dans un univers dont je dirais qu'il est à la limite entre conte et fantasy.

Bref, amis d'Alessandro Baricco, découvrez vite ce roman. Oubliez ses imperfections de premiers romans et laissez vous emporter par sa langue extraordinaire ! Et encore bravo à la fidèle traductrice, Françoise Brun.

PS: (1) Je suis preneur de vos impressions si jamais vous avez lu Alessandro Baricco en italien. (2) Je ne sais pas d'où vient le titre de ce livre…
Commenter  J’apprécie          194



Ont apprécié cette critique (18)voir plus




{* *}