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3,71

sur 379 notes
Ce roman je l'ai lu un peu comme ça :
"Des choses arrivent, qui sont comme des questions. Une minute se passe, ou bien des années, puis la vie répond."

Au fil des pages, des morceaux d'histoires, des personnages étranges qui vivent dans la petite ville de Quinnipak.
À Quinnipak on cherche des notes invisibles, chacun la sienne. On rêve de locomotive qui partirait quelque part, sans savoir trop où. On construit du verre, pour voir au travers, pour que le monde n'étouffe pas. Comme dans un monde imaginaire. Léger, en effleurant à peine la tristesse.

C'est étrange et beau toutes ces métaphores sur la vie. Les rails, le destin. La quête d'une note, d'une couleur. Le verre et la légèreté, la transparence, le regard posé à l'infini. La tristesse qui s'écoule et passe par dessus bord quand le verre est trop plein...

"Sans tristesse, cependant. Il faut se l'imaginer dit sans tristesse."

Et puis il y a les dernières pages où on trouvera peut-être une réponse. Et si on se pose encore trop de questions, ou si on ne veut pas que la réponse soit ainsi, alors il faudrait peut-être recommencer la lecture à la première page...

Encore un roman de Baricco qu'il faut lire en se laissant voyager.

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Châteaux de la colère est le premier roman d'Alessandro Barrico, paru en 1995 et récompensé du Prix Médicis Etranger.
La petite ville de Quinnipak se résume à une rue toute droite, bordée de ses habitations, elles-mêmes peuplées de personnages un peu étranges. Ou est-ce l'écriture qui nous les rend étranges, tant elle est déjà imaginative.
Ayant déjà lu plusieurs livres de l'auteur, je m'attendais à être une fois de plus ensorcelée. La magie n'a opéré qu'à mi-chemin. Jusque là, je me suis accrochée pour, ensuite, retrouver la belle poésie familière à l'écrivain et des sujets qui prêtent aux rêves et aux arts, tels que la musique et la verrerie.

Les personnages ?
Mr Reihl, que l'on qualifierait d'inventeur fou, mais ne faut-il pas être un peu à côté pour concevoir des choses inexistantes et tout faire pour leur donner vie ?
La belle, la douce, la sensuelle Jun qui voit régulièrement partir son époux, sans savoir ni chercher à connaître le but, la durée et la destination de ces partances, et n'attendant ni lettre, ni appel, mais simplement son retour.
Le vieil Andersson, amoureux de la matière invisible qu'est le verre.
Pekisch, le rassembleur des âmes, avec sa musique, ses fanfares, que tous les habitants et même ceux des villages voisins viennent écouter religieusement.
Hector Horeau, un architecte novateur mais non reconnu, rêvant d'un palais de crystal.

Une palette de personnages que l'on a envie de rencontrer, des scènes que l'on visualise et qui offrent des émotions intenses. En définitive, une belle lecture malgré la difficulté à entrer dedans.


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Les Châteaux de la colère est le troisième roman de Baricco que je lis. le plus étrange. le plus déstabilisant. Trois livres, trois styles. Et je me dis, "wouaw, quel auteur".

Cela dit, j'ai le sentiment confus que je n'ai pas tout compris. Y avait-il quelque chose à comprendre, d'ailleurs? Je n'en sais rien. le dernier chapitre éclaire bien des choses. Et j'ai même eu la sensation qu'il aurait fallu que je reprenne la lecture depuis le début, afin de tout recoller.

L'auteur nous promène dans une grande allégorie fantasmagorique, dans un paysage poétique et surréaliste, décalé mais envoûtant, au rythme lent des existence atypiques qui s'écoulent. On suit tour à tour plusieurs destins, tous plus ou moins tragiques, désoeuvrés ou passionnés.

Pour nous saisir et nous emmener, Baricco utilise tous les artifices de l'écriture. Lettres. Narrateur omniscient. Dialogues... Toutes les ficelles y passent et sont utilisées à bon escient. C'est un véritable atelier d'écriture qu'il nous donne.

Cela me donne encore davantage l'envie de découvrir le reste des oeuvres de l'auteur.
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Milieu du XIX °me siècle : dans une petite ville imaginaire de Quinnipak vit une population aux rêves étranges, aux talents multiples et, Alessandro Baricco dans un conte " fantasy " va nous raconter les destins farfelus de :
Monsieur Reihl, directeur d'une fabrique verre et grand voyageur qui rêve de trains, de voies ferrées droites, il y a sa femme : la belle Jun qui sait quand il va revenir de voyage car il lui envoie toujours auparavant un bijou jusqu'au jour ou il lui ramène un jeune métis : Mormy né d'une maîtresse !
Monsieur Reihl est aidé par le vieil Anderson, amoureux et spécialiste du verre.
Pekish est un musicien qui a inventé l'humanophone et a attribué à chaque habitant une note, il dirige aussi la fanfare locale et loge chez Madame Abegg, pseudo veuve d'un militaire qui a adopté le jeune Pehnt enveloppé dans une grande veste ! Pekish sert de père adoptif à l'orphelin et lui a transmis le gout des sons et de la musique .
Un jour, arrive Hector Horeau, architecte passionné par les édifices de verre et d'armature de fer : il veut construire le Palais de Crystal et a besoin de la verrerie de Monsieur Reihl, de l'habileté d'Anderson..
Sur ces entre-faits Monsieur Reihl a acheté une locomotive : Elizabeth, une machine merveilleuse qui, faute de financement pour la construction de rails restera dans un pré à faire l'admiration des habitants !
Premier roman du jeune Baricco ( Prix Médicis étranger 1995 ) : une allégorie surréaliste, poétique, décalée ou l'auteur alterne les dialogues, les lettres, les répétitions pour raconter la beauté du monde, les prodiges de la technique, les pouvoirs de l'imaginaire et l'espérance des hommes !
Certes, après "Novecento", "Soie", "Océan mer", le roman de cet écrivain, philosophe, musicologue et homme de théâtre est un peu décevant ! Mais il rete un mélange de jubilation narrative, de joie d'être au monde mais aussi l'expression de son pressentiment de la fatalité et du destin !
L.C thématique de Juin 2023 : l'auteur est un HOMME.
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Un tableau brueghelien, avec un tas de petits personnages qui gravitent autour du directeur d'une fabrique de verre qui rêve de construire une voie ferrée, pour lequel il a déjà acquis une locomotive, qui trône dans sa propriété, sur les premiers mètres de voie. Premier roman de Baricco, pas le plus abouti, mais celui que je recommanderais pour découvrir la langue magique de cet auteur hors du commun.

Plusieurs fois, j'ai déjà chanté ici les louanges d'Alessandro Baricco. C'est un auteur que j'apprécie beaucoup pour le plaisir de lecture qu'il me procure mais aussi parce qu'il ne ressemble à aucun autre. Il est musicologue et il est remarquable par le rythme, ou plutôt les rythmes, qu'il parvient à imprimer à ses textes.

« Châteaux de la colère » est son premier roman. Je ne saurais mieux vous donner l'envie de le découvrir qu'en citant le premier paragraphe de la quatrième de couverture: Composé à la manière d'une fugue, servi par une écriture tout à tout lyrique, épique, dramatique ou burlesque, « Château de la colère » est un livre jubilatoire qui célèbre d'un même élan la beauté du monde, les prodiges de la technique, les pouvoirs de l'imaginaire et l'indéfectible espérance des hommes « toujours penchés sur le bord des choses, à chercher l'impossible ».

Peu importe ici l'intrigue. L'intérêt du livre réside principalement dans la langue. le rythme du texte m'a fait penser à un bal populaire lors d'une nuit d'été: chaque chapitre est comme un nouvel air entraînant sur lequel on se met à danser et que l'on termine essoufflé d'avoir tournoyé, mais heureux de s'être laissé entrainer dans la danse. Petite pause, et le chapitre suivant commence, on retourne en piste. Vous sentez ce que je veux dire ?

Certes, ce premier roman n'est pas le plus abouti. Il n'est par exemple pas à la hauteur de « Soie ». J'ai ressenti quelques longueurs dans les derniers chapitres (mais peut-être ne suis-je pas très objectif: j'ai par malchance terminé le texte dans des conditions de lecture pas très confortables). Néanmoins, parmi tous les livres d'Alessandro Baricco que j'ai lus jusqu'à présent, c'est dans celui-ci que j'ai trouvé le plus de variété dans le style et dans le rythme; on sent une passion qui, tout naturellement, produit des effets remarquables (un contraste total avec le côté « cérébral » ou « construit » que j'ai subi dans « Le club des miracles relatifs » de Nancy Huston dont j'ai récemment posté une critique).

Outre la langue, « Châteaux de la colère » m'a également procuré un fort agréable moment d'évasion en me plongeant dans un univers dont je dirais qu'il est à la limite entre conte et fantasy.

Bref, amis d'Alessandro Baricco, découvrez vite ce roman. Oubliez ses imperfections de premiers romans et laissez vous emporter par sa langue extraordinaire ! Et encore bravo à la fidèle traductrice, Françoise Brun.

PS: (1) Je suis preneur de vos impressions si jamais vous avez lu Alessandro Baricco en italien. (2) Je ne sais pas d'où vient le titre de ce livre…
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Cela fait une quinzaine d'années que j'ai acquis ce roman. Adolescente, j'avais adoré l'écriture musicale de Baricco. « Soie », « Océan mer », « Novecento », « Sans sang », « City », … autant de romans que j'avais dévorés. Lecture de midinette, sûrement.

Cela fait donc une quinzaine d'années que ce roman traine dans ma bibliothèque. Plusieurs fois j'ai entamé sa lecture. A chaque fois j'ai abandonné. Mais cette fois-ci j'ai tenu bon ! Car il faut bien l'avouer, il faut vraiment s'accrocher pour suivre Baricco dans ses délires. Et au final, je l'avoue, je n'ai absolument rien compris à ce roman. Mais y a-t-il vraiment quelque chose à comprendre ?
J'espérais qu'à la fin tout s'éclaire mais non. Il y a bien, dans les toutes dernières pages, une tentative d'explication, mais franchement après cette lecture harassante j'étais trop lasse pour fournir un effort supplémentaire.

Alors, oui, certes, l'écriture est originale, on peut même dire expérimentale par endroit. Et on peut déceler çà et là quelques passages comiques, à la façon des burlesques du cinéma muet des années 30.

Mais ici point de personnage principal, point d'intrigue. Des noms de personnage biscornus, des noms de lieux saugrenus, des dialogues embrouillés. Et au beau milieu du livre, des pages presque blanches, sans que je comprenne la signification d'un tel graphisme, de tels silences. Des passages qui se répètent et s'amplifient à chaque passe, comme des boules de neige. Et puis de longues digressions absurdes, ou d'autres énigmatiques ou que l'on devine philosophiques …

Tout ça pourquoi ? Pour en arriver où ? Mystère pour moi …

Voilà un livre que je m'en vais de ce pas abandonner sans aucun remords dans la boite à livres du quartier …
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Après Soie, voici le 2ême livre de Barricco que je lis. Ce roman m'a plu pour sa folle liberté et créativité, bien plus extravagant que Soie, mais une extravagance qui a un brin de sérieux adorable, comme le jeu d'un petit garçon concentré sur son monde imaginaire. D'ailleurs, le plaisir palpable que prend l'auteur à parler des trains, des inventions ou de toute autre chose sortie de son imagination , bref ce plaisir est définitivement celui d'un tit gars qui joue. L'imaginaire autour de la musique et du son m'a particulièrement séduite, l'humanophone est un concept délirant de chorale à ficelle (!!!) où chaque choriste joue une note et une seule = la sienne sur la commande d'une ficelle tirée sur son poignet :-))))
À mon tour de succomber à un brin d'excentricité et d'ajouter ici dans cette critique la vidéo de Bjork, a t elle lu Barricco ? qui m'est immédiatement revenue en mémoire à la lecture du passage sur l'humanophone = http://www.youtube.com/watch?v=igOWR_-BXJU, pour ceux qui veulent s'y risquer hihi !!!
PAr ailleurs, j'ai pu constater que le thème de la liberté dans le couple et l'amour inconditionnel , très présent dans Soie, est ici repris, sans forcément être le main topic de l'histoire, avec un immense et généreux talent par l'auteur, avec une grande liberté d'esprit et beaucoup beaucoup de délicatesse aussi...Laissez-vous envouter par les lèvres de la belle Jun, et la transparence du palais de verre ...Une lecture qui chatouille l'imaginaire tout en faisant réfléchir sur les relations humaines, le couple, le travail, la réalisation de soi.
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Après mon coup de coeur pour Océan Mer, j'avais peur de ne plus jamais retrouvé un si beau Baricco. J'avais lu Soie qui m'avait moins marqué. Mais avec ce roman, la magie a encore opéré. L'auteur nous fait découvrir de nombreux personnages tous loufoques, poétiques et tellement attachants. Chaque chapitre nous fait découvrir un style d'écriture différent. Baricco joue avec les mots en véritable virtuose et toutes les petites histoires s'imbriquent parfaitement les unes dans les autres jusqu'à la dernière ligne. Je referme le livre à l'instant et j'ai une impression mélancolique de rentrer de voyage.
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Premier ouvrage de cet auteur italien bourré de talent, j'ai été quelque peu déçu par le foisonnement de personnages, de détails, d'actions dans lesquels j'avoue m'être un peu perdu. Cet partition jouée à une multitude de mains a le pouvoir de nous embrouiller plus que de nous captiver. Néanmoins, on lui pardonnera volontiers puisque ses romans suivants sont, à mon avis, nettement plus aboutis (l'excellent "Novecento : pianiste", et le non moins excellent "Soie"). Par contre, indépendamment du contenu foisonnant, on bénéficie d'une écriture au style flamboyant, à une sorte de poésie presque musicale, qui reste malgré tout, un enchantement de lecteur.
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Etonnant, burlesque, poétique... Cet ouvrage ne peut laisser indifférent. Bourré de trouvailles, de talent, d'imagination délirante, il pose de bonnes questions. Ne serait-ce pas tout simplement un livre sur le désir et ses limites folles? Situé dans une ville imaginaire au 19è siècle, on assiste à une surprenante quête vers la modernité par le son et la voix , la vitesse, l'usage du verre... Les personnages surprennent par leurs rêves, leurs relations, leurs histoires. A savourer.
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