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Critique de daniel_dz


Un petit livre qui confirme le talent d'Alessandro Baricco, cette fois sur le thème de la vengeance. Trois hommes viennent tuer un médecin parce qu'il a été tortionnaire au service du pouvoir pendant une guerre. Ils tuent également son jeune fils. Sa fille se cache; un des hommes la découvre mais il décide de lui laisser la vie sauve. Plus tard, devenue une femme d'âge mûr, elle le retrouve. Va-t-elle venger son père et son frère ou pardonner à celui qui l'a sauvée ?

Alessandro Barrico fait incontestablement partie des auteurs que je recommande très chaleureusement. Jusqu'à présent (et je n'imagine pas que cela puisse s'arrêter) il m'a procuré un réel plaisir de lecture, tant par son style fluide que par son imagination, sa poésie et les thèmes qu'il aborde. J'avais envie de lire « Novecento: pianiste » que plusieurs amis m'ont conseillé sur Babelio, mais les hasards de disponibilité dans ma bibliothèque m'ont plutôt fait patienter avec « Sans sang » et je ne l'ai pas regretté !

Comme je l'ai évoqué plus haut, le livre se structure en deux parties qui racontent deux époques de la vie de Nina: celle où, petite fille, elle assiste impuissante aux meurtres de son père et de son frère et celle où, bien plus âgée, elle retrouve un des meurtriers, Tito, qui l'avait épargnée elle.

La première partie est dynamique, prenante par sa froide cruauté. La deuxième partie est plus lente. Lente comme deux personnes fatiguées par la vie. Tito est vieux et las. On le sent tiraillé par des pensées contradictoires à propos des combats qu'il a menés: on sent encore brûler en lui le feu des révolutionnaires qui n'hésitent pas à tuer si c'est pour faire advenir un monde meilleur, mais d'autre part, au fond de lui, on le sent regretter d'avoir tué. le souvenir de Nina le hante, on croirait qu'il a passé des années à l'attendre, à attendre qu'elle vienne exercer sa vengeance. Elle arrive comme à bout de souffle. Elle prend le temps de le regarder, d'apprendre à le connaître, et puis… Lisez !

Ce livre mérite d'être lu pour la finesse des portraits des deux personnages principaux, mais aussi pour d'autres belles pages. Ainsi par exemple, dans la première partie, j'ai noté ces très beaux paragraphes où l'on voit que, même s'il a pu être un médecin tortionnaire, cet homme n'en a pas moins été un père aimant pour ses enfants, qui le défendront en temps que tel. Un des tueurs explique au frère de Nina ce que son père a fait et puis il lui demande s'il avait compris. « L'enfant rassembla tout ce qu'il savait et qu'il avait compris de la vie. Il répondit: - C'est mon père. » Magnifique force de quatre petits mots ! Et dans la seconde partie, j'ai noté de très belles pages sur l'absurdité de la guerre; voyez la longue citation que j'en ai postée le 2 mars 2019.

Découvrez Alessandro Barrico, si ce n'est déjà fait ! Et si vous avez aimé l'ambiance de ce livre-ci, essayez donc « Le peintre de batailles » d'Arturo Pérez-Reverte.
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