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Critique de Masa


Masa
04 novembre 2016
Imajica * – Un pavé… Clive Barker, en plus d'être imaginatif est un grand bavard. Imajica fait en tout près de 1250 pages. L'éditeur n'a eu d'autres choix que de diviser en deux parties cette brique.

Bon alors, comment dire pour ne pas vexer l'un des écrivains qui m'a le plus impressionné dans le monde de l'imaginaire ? Je me suis profondément ennuyé sur ce premier tome qui est à mon sens bien trop gros.
Le rythme est très lent. Sur les deux cents premières pages, j'ai eu l'impression que ça n'avançait pas. le fait est dû à l'auteur qui a voulu développer tous les personnages, des principaux aux plus anodins. On y découvre les traits de caractère, leurs liaisons. C'est un peu comme les feux de l'amour avec au centre une jeune femme du nom de Jude qui a eu une histoire d'amour avec un premier personnage nommé Estabrook – un artiste, enfin un faussaire –, puis un second (Gente) pour enfin se retrouver avec un troisième homme. Rongé par un chagrin d'amour insurmontable, le peintre n'arrive pas à l'oublier et décide de faire appel à un tueur – qui s'avère être une créature (Pie) d'un autre monde – pour supprimer Jude. Bref, l'histoire est très fade.

J'arrive enfin à la force de Clive Barker : l'immersion dans des mondes imaginaires. Ici aussi le bât blesse. Si on fait un petit topo : dans « Le royaume des Devins » c'est un tapis magique, dans « Cold heart Canyon » il s'agit d'une fresque murale. Et là ? Hé bien ici, il suffit de s'étrangler et de réciter un murmure pour se retrouver matérialisé dans un autre lieu.

Ce premier tome pourrait être découpé en deux parties, les deux-cents premières pages sont un blabla interminable où il ne se passe pas grand-chose, davantage tourné vers l'aspect psychologique. le reste est une longue balade où Pie et Gente marchent, montent sur des créatures, rencontrent des êtres étranges, vivent trop peu de péripéties, mais dans quel but ? C'est flou. Il est question d'une sorte de Démon, d'un personnage qu'ils doivent rencontrer (mais qui n'est pas là, donc, ils doivent reprendre la route).

En fait tout ce chemin n'est qu'un seul prétexte, celui de la découverte de l'homosexualité de Gente. Pie qui est un être étrange ressemble plus à un homme et se qualifie lui-même d'androgyne. C'est parfois touchant, même drôle, d'assister à leur dialogue, mais on s'en rend bien assez vite compte qu'il s'agit d'une histoire d'amour naissante entre ces deux personnages. D'ailleurs, on assistera, à un peu plus de la moitié à leur mariage.

Et le style Barker ? Il est absent. C'est un récit au rythme très lent où les scènes d'horreur sont totalement absentes. Il y a bien quelques scènes torrides, mais rien à voir avec son dernier roman épouvantable « Les évangiles écarlates ». On est plus tourné vers la fantasy que vers le fantastique, un peu comme le misogyne Jack Vance. Je prend vraiment aucun plaisir à le lire.

On m'en avait dit du bien de ce livre. Je me pourléchais à l'idée d'avoir entre mes mains un livre capable de rivaliser avec « Le Royaume des Devins », au lieu de cela, il s'agit d'une brique sans saveur. J'ai eu beaucoup, beaucoup de mal à le lire. Ça même été un véritable supplice. J'ai lu en diagonale les dernières pages. Quelle déception ! Inutile de dire que je n'ai aucune envie de lire ce second tome.
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