résister commence par penser.
La science est une manière de faire un monde, parmi d'autres possibles. Elle est cohérente et convaincante, elle est belle et rationnelle, mais n'entretient pas nécessairement de lien privilégie avec la vérité, ou avec l'en-soi du réel.
La science est une praxis plus qu'un corpus.
La science est indéfinissable. La vérité est inaccessible. Mais elles partagent, au moins, cette capacité à générer cet état d'être si essentiel et si élégant que le poète Fernando Pessoa nomme l'intranquillité.
Il faut définitivement abandonner l’image trop souvent exposée aux enfants ou au grand public d’une science de la nature qui serait une suite de calculs rigoureux à partir d’une hypothèse bien claire menant à des prédictions testables sans ambiguïté.
Penser en scientifique, c’est d’abord accepter de se laisser surprendre : ce n’est pas enclore le réel dans ce que nous souhaitons qu’il soit, c’est vouloir penser au delà de nos fantasmes et croyances.
La science n’est qu’un mode d’accès au réel parmi beaucoup d’autres. Elle ne touche pas l’être ultime du monde parce que tout laisse penser qu’un tel être n’existe pas.
La science pense toujours contre l’opinion : elle cherche à dépasser les apparences et les évidences. Les découvertes vont souvent démentir le bon sens et l’intuition immédiate.
A propos de Bachelard
Son amour de la poésie et son intérêt pour le mythe participent à l'acceptation d'un monde "pluriel" que j'appelle de mes voeux.
Plus qu'un devoir, la vérité est une méthode.