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Critique de Charybde2


De secrets fragments quantiques pour prétendre, en beauté, évoquer l'absurde et ce faisant, en poésie, dévoiler le réel.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2020/12/16/note-de-lecture-catastrophes-pierre-barrault/

Sous le signe mystérieux d'une catastrophe ultraviolette (qu'un inspecteur aux allures de Derrick ou un commissaire de chez Falco confirmera bien en UV-Katastrophe – le moment venu, ce sera au tour du narrateur de trouver un assassin), évoquant des marins ivres dans un port qui n'est pourtant pas celui d'Amsterdam, identifiant le pouvoir des clichés grâce à des choucroutes et à des tartes flambées, oscillant par moments dans d'ineffables décors de dessin animé, croisant régulièrement Patrick McGoohan dans son personnage du « Prisonnier » (Est-ce que « le parfum du jour est fraise » ?) et devant se méfier bien plus souvent des sosies de François Berléand, dont on sait depuis un certain épisode de « Dix pour cent », et même sans canard géant, à quel point, paradoxalement, les piscines ici presque inaccessibles et les baignoires ici presque omniprésentes peuvent les attirer, résolvant comme on le peut le problème des miroirs (qui ne se limitent pas à la création de sourires terrifiants), repérant d'étranges boucles temporelles lorsque, par exemple, une scène se répète, et observant trop souvent des bugs dans la matrice (pardon, des dysfonctionnements holographiques), « Catastrophes » évolue dans un continuum espace-temps à part entière, adjacent par moments à ceux de Philippe AnnocqueMémoires des failles ») ou de Frédéric FiolofLa magie dans les villes »), un lieu mobile et métamorphe où évoluent à l'occasion des animaux-bogue (comme en témoigne la superbe illustration de couverture conçue par Hugues Vollant), des éléphants mécaniques empruntés aux Machines de l'Île, ou une très borgésienne preuve par les passagers du bus Ejecutivo 033 de l'existence de Dieu. Et c'est bien en compagnie des physiciens théoriques Paul Ehrenfest et Bernard d'Espagnat (dont certains fragments de philosophie de la mécanique quantique surgissent en rappel à la dernière page de l'ouvrage) que Pierre Barrault apporte ici son précieux atome de sagesse paradoxale, dissimulé dans de lumineux protocoles fantômes, à la recherche d'un réel diablement voilé.
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