Il parait qu'un jour, un de ses amis, le croisant dans la rue, l'interpella et lui demanda pourquoi il parlait tout seul. Pris en défaut, mon papouchka marqua un temps de réflexion puis lâcha : "Parce que ça fait plaisir de parler avec quelqu'un d'intelligent."
j'ai été finalement très touchée par cette histoire un peu déroutante au début. C'est très bien écrit ; un très chouette livre qui vaut vraiment le détour.
Mamie m'avait inculqué la distance et le devoir, c'était une femme de distance et de devoir. Papa m'avait donné les premiers rudiments de pudeur : il ne m'avait jamais serré dans ses bras. Mon frère m'avait montré la délation, la trahison et la veulerie. Ma mère s'était chargée de m'aimer c'était le plus beau des cadeaux.
Dans "le petit Poucet" déjà, des parents très pauvres perdaient leurs enfants dans la forêt. Après la lecture de ce livre, je regardai mes parents avec beaucoup d'attention. Est-ce qu'ils avaient l'intention de nous laisser quelque part, mon frère et moi, et de nous abandonner, nous aussi ? Ou bien est-ce qu'ils m'avaient adopté ? J'étais le portrait craché de mon père, disaient les amis, mais moi, je ne trouvais pas. Il était quand même nettement plus vieux que moi. Il avait des rides et plus beaucoup de cheveux. Ca me faisait bien sûr un peu peur mais la perspective d'être peut-être un enfant trouvé me mettait dans des états délicieux. Je ne rêvais plus que de ça : avoir des parents différents de ceux que j'avais.
Il parait qu'un jour un de ses amis, le croisant dans la rue,l'interpella et lui demanda pourquoi il parlait tout seul.Pris en défaut,mon Papouchka,marqua un temps de réflexion puis lâcha:"Parce que ça fait plaisir de parler avec quelqu'un d'intelligent".
"Je me suis résolu à ne plus subir la parole de l'autre, surtout la mienne..."
Gaucher contrarié,dyslexique,dyscalculique, dysorthographique: tous ces dys- pour un zéro programmé.
L'ommegang belge : ça n'existe pas en France ; c'est joyeux, c'est belge !
Papa m'avait donné les premiers rudiments de pudeur, il ne m'avait jamais serré dans ses bras.
Je n'ai plus la force de parier sur l'erreur de diagnostic. Je n'en peux plus. j'ai abdiqué. Puisque je suis comme les autres, j'attends que ma folie se manifeste, qu'elle sorte de moi pour me montrer son visage. Je suis prêt à l'accueillir.