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EAN : 9782374910512
112 pages
Quidam (19/08/2016)
4.15/5   17 notes
Résumé :
Tout près et très loin de lui, il y a sa femme, ses enfants, sa peur, ses morts, un ange intermittent et une vieille fée à bout de souffle. Saisi d’étonnement perpétuel, il flotte entre ses souvenirs, ses rêves éveillés et l’âpreté de la vie.

La Magie dans les villes parle de ce qu’il reste lorsqu'on a renoncé à tout. C’est aussi le portrait d’un homme désaccordé, banal et extravagant, qui porte la vie comme un costume mal taillé.
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Le saviez-vous ? La magie est partout. Sur les trottoirs, sous la pluie, sur les regards, sous les murs gris.

Mais si, faites moi confiance. Suivez cet homme étonnant et regardez. Il s'est défait de son envie de voyager, est parti toucher le fond, et a continué à plonger. Et de là, il regarde la vie qui reste en poésie. Entouré de ses morts et d'une fée fatiguée, de sa femme et de ses enfants, il se détache et recule, juste assez pour voir autrement.

Allez, venez. La balade vous emmènera. Où ? Ne cherchez pas à savoir. Vous irez du cimetière à la vie en vrai, ou pas. Il vous faudra alors accepter de lâcher, de décoller les pieds. Un peu Vian, un peu fou, Fiolof écrit en rêve. Alors, bien sûr, tout est faux, tout est vrai. Et puis, on saute-mouton, on lit en morceaux. Récit décousu ? Bien sûr. Ce sont des carrés de vie, des instantanés hallucinés. Cousez-les puis tirez la couverture. Elle saura vous emmener là où les gens trop sérieux ne vont pas, en fantaisie. Alors oui, il faudra avoir gardé le rythme de son coeur d'enfant je crois, pour se réchauffer sous ce plaid-là. Et il faudra savoir l'écouter pour goûter la poésie et l'absurde. Mais si vous êtes équipés, si vous avez l'ouïe assez fine, foncez.

J'ai découvert ce livre en épluchant le catalogue de Quidam Editeur pour participer au challenge #varionsleseditions sur Instagram et j'en suis ravie. Parce que j'ai lu ce que j'aime, un peu de folie, beaucoup de poésie. Un peu de légèreté sous les chaussures lestées du quotidien. de la magie dans les pages. Ce qu'il me fallait, assurément.
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Ce roman lu dans le cadre de Masse critique est une jolie surprise.
La Magie dans les villes c'est avant tout un livre sur la magie des mots. Frédéric Fiolof aime les mots et ils le lui rendent bien. On entre dans ce roman intimiste comme chez soi et en cela rend très attachant l'histoire de cet homme un peu perdu dans sa vie et tout autant lucide dans laquelle gravite une famille à son image. Un homme au passé voyageur qui en fin de compte continue ses voyages au cœur de sa vie. C'est un roman atypique et subtil à la prose onirique, plein de finesse narrative où même les moments extravagants ne sont que le reflet de notre aptitude à vivre avec les autres et avant tout avec soi-même.
Merci à Quidam éditeur et à Babélio pour la découverte.
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Une petite lecture très agréable !
Ça coule tout seul, l'écriture est travaillée, on n'a pas envie que ça s'arrête. L'imagination est au coeur de "La Magie dans les villes", on bouge, on découvre et on ouvre le robinet de notre imagination qu'on n'aimerait ne jamais refermer pour rester dans ce voyage perpétuel...
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Un extraordinaire et paradoxal réenchantement du quotidien par la plume de l'imagination.

Sur mon blog : https://charybde2.wordpress.com/2016/08/06/note-de-lecture-la-magie-dans-les-villes-frederic-fiolof/
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Il est incroyable ce livre, je m'y replonge à peine quelques instants afin de retranscrire certaines citations que voilà ma petite voix interne ne s'encombrant même pas de mots, juste des « rhoooooo… ». Et le coeur qui s'emballe… Et cette beauté paisible qui m'envahit… Oui vraiment, il est incroyable ce livre… Alors quand l'auteur conclut :
« Ton truc, ce n'est pas un roman… A peine un hoquet de l'âme. »
Ma petite voix rajoute : « oui d'accord ce n'est pas un roman, mais quel hoquet et quelle âme !!! Et quel talent pour nous le transmettre… nous le faire vivre !!! ». Pour sûr, il m'a définitivement convaincue de l'importance de la poésie, de son pouvoir de connexion. Je me suis sentie tellement proche du narrateur… ou plutôt, j'étais le narrateur, je sentais, je pensais, je vivais dans la peau, le coeur et l'âme du narrateur, ce narrateur si humain, si réceptif à ce qui l'entoure, si sensible… si mélancolique et drôle à la fois. Et tout ça grâce aux mots choisis tellement originaux, tellement beaux et finalement tellement ajustés.
Lien : https://emplumeor.wordpress...
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Il aime bien les dimanches. Leur petit air de répit grignoté, de répit mal ajusté. Ils ont la mélancolie de tout ce qui n'en finit pas de finir. Ils ont quelque chose d'une vieille terrine un peu indigeste que se partageraient fraternellement morts et vivants. Le dimanche, il ne va pas à la messe, il ne fait pas non plus la grasse matinée. Il se lève et ne sort pas. Il veut profiter pleinement de cette croûte de temps, épaisse et friable. Il écoute les oiseaux qui ne chantent pas, la pluie qui tombe ou ne tombe pas. Il pense à de lointains cousins trépanés, qu'il n'a pas connus. Des cousins de cousin en noir et blanc dans les tranchées de la Marne. Il pense à l'eau noire du canal et à cet endroit où elle rejoint la Seine, presque pour rien, sans changer de couleur. Le dimanche, il lit entre les lignes et porte un âne mort dans son coeur. Autour de lui on s'agite souvent. On le contourne comme un vieux chêne. Le sens de la famille se perd dans les rayures de son pyjama. Il se dit que le dimanche mériterait d'être la veille de tous les autres jours. Bien sûr, techniquement, ce serait compliqué. On ne bouscule pas si facilement les agendas, on ne refait pas des calendriers qui se perdent dans la nuit des temps. Il se dit que c'est dommage, et puis il oublie. Il retourne à son temps d'encre molle. Il aime le dimanche non pas comme un jour de repos mais comme on aime un puits. Un puits sombre et débonnaire.
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Il arrive qu’il s’efforce d’être celui qu’on voudrait qu’il soit. Il se rend à un dîner, à une soirée chez des amis, il accroche son cœur au porte-manteau et il fait des phrases qui tombent rondement dans la conversation. Il sait flatter sans en avoir l’air, grincer ou pétiller quand il le faut. Il émet des signaux de joie ou de désespoir aux moments opportuns : une joie jamais trop joyeuse et un désespoir encore plein de ressources. Il se laisse glisser dans les scories du tiramisu et il n’a pas peur d’affronter la nature naturante. On le trouve en forme et il y met les formes. Il éprouve à cela un contentement un peu étrange, comme détaché de lui-même mais pourtant bien réel. Il se demande parfois si lorsqu’une femme simule le plaisir, elle ne finit pas par éprouver ce genre de contentement. Il y gagne une sorte de légèreté provisoire, pas désagréable du tout. Mais sa vieille peau s’ennuie au vestiaire, elle lui manque et il ne repart pas sans elle.
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Aujourd'hui tout va bien, constate-t-il. J'ai suivi au pied de la lettre les conseils avisés de mon médecin de famille, de mon orthophoniste, de mon psychologue, de mon ergothérapeute, de mon nutritionniste, de mon podologue, de mon psychothérapeute, de mon cardiologue, de mon dentiste, de mon sophrologue, de mon kinésithérapeute... Et ma foi, les événements de la journée se sont enchaînés avec beaucoup de bienveillance. A un moment donné, je me suis juste un peu ennuyé.
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Bricoleur, il ne l’est pas pour deux sous. Quand on lui demande de monter un meuble ou de poser des étagères, il soupire. De construire un château, il prend son air désolé. Il ne tient pas de son père, qui était né sur une échelle. Il n’a jamais eu de goût ni de disposition pour le savoir-faire manuel qu’on aurait pu lui transmettre. Il a placé ailleurs sa patience et ignore comment rendre les objets dociles. Sa femme voudrait bien que ça change. Elle est délicate, encourageante, alors elle ne dit rien. Elle dispose un peu partout des notices et des plans de construction. Il découvre des croquis annotés aux quatre coins de son appartement. Sous son oreiller, dans son assiette, dans ses poches de veston. Les bons jours il en fait des pochoirs ou des listes de consignes qui riment dans le vent. Les mauvais jours, il n’en fait rien et les laisse reposer là où ils sont. Parfois, sa femme délicate dépose aussi des pièces détachées à intervalles réguliers sur la moquette. Mais il les prend pour des îles, et ça lui va comme ça.
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Toucher le fond n’est pas toujours si simple. Il a pu le constater. Le fond, c’est dur et quand tout va mal on finit par atteindre le roc. Le roc est l’autre nom du fond. C’est la surface solide sur laquelle on se pose avec un peu de chance ou sur laquelle on s’écrase quand on en a moins. Pourtant, un jour où plus rien n’avait ni queue ni tête, il s’est posé sur le roc. Un vrai jour pourri de chance. Soudain il a remarqué que son pied s’enfonçait encore. Le fond, c’était de la vase. Il s’est senti happé dans un monde plus bas et a pensé ça ne se peut pas. Mais il est passé en-dessous, il avait de la vase plein la bouche et il y avait là de drôles de poissons au regard grave et millénaire et des tas de petites bêtes de la nuit qu’il n’avait encore jamais vues. Il s’est demandé s’il leur ressemblait. Tout un petit monde lui disait salut, on t’attendait. Lui n’attendait personne, il glissait de plus en plus bas et il a demandé au petit monde : Mais c’est quand le fond ? Alors toutes ces choses lui ont répondu : Le fond, tu l’as déjà touché, il est au-dessus de toi. Détends-toi. Prends la vie sans fond du bon côté. Voyage.
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