AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Je vous écris d'Andalousie (13)

Dans le même temps où Don Juan, de Séville, commandait à Valdés d'ouvrir les charniers, un français, de même ardeur emportée, et tragique, Rancé, subissait un tête-à-tête plus lugubre encore. " En montant tout droit à l'appartement de la duchesse de Montbazon où il était permis d'entrer à toute heure, au lieu des douceurs dont il croyait aller jouir, il y vit pour premier objet un cercueil et, posée dessus, la tête toute sanglante de sa maîtresse qu'on avait détachée du reste du corps, afin de gagner la longueur du col, car le cercueil était trop court."

(Une visite à Don Juan)
Commenter  J’apprécie          130
Qu'une merveille soit méconnue, un trésor enfoui, ce n'est point cela qui est mélancolique. Mais une merveille qui est en train de disparaître !
Voilà le trait qui complique de fièvre toute volupté ! être périssable, c'est la qualité exquise. Voir dans nos bras notre maîtresse chaque jour se détruire, cela parfait d'une incomparable mélancolie le plaisir qu'elle nous procure.
Il n'est point d'intensité suffisante où ne se mêle pas l'idée de la mort.

(Les bijoux perdus).
Commenter  J’apprécie          130
Et comme si la nature, elle aussi, avait voulu ajouter à cette impression d'Islam, les toits de ces églises sont couverts des mêmes herbes folles et des mêmes pigeons qu'on voit partout sur les mosquées du Maroc. J'allais oublier dans ce décor ce qui est le plus arabe de tout, la tour carrée d'où jadis le muezzin invitait les gens à la prière, et qui reste toujours là pour rappeler que ces églises furent autrefois des mosquées.

(La semaine sainte à Séville par Jérôme et Jean Tharaud).
Commenter  J’apprécie          120
Voici, en vieille Castille, Avila, la ville des mystiques, silencieuse, parfumée par la cendre de sainte Thérèse et par les cierges se consumant en adoration perpétuelle dans plus de deux cents couvents qui abritent sous leurs dernières ruines de belles tombes de marbre et la règle du Carmel.
Commenter  J’apprécie          90
Par un rideau habilement tiré, soudain le jour tomba sur la toile théâtrale, et je vis, avec les teintes affreuses de la décomposition, un cadavre d'évêque, un cadavre de roi, vêtus de suaires, sauf la face, où naissaient mille vers. Dans le fond, tout un charnier de crânes et, par-dessus, la balance mystérieuse du catholicisme, où sont pesés les mérites et les démérites.
" Voilà un tableau que l'on ne saurait regarder sans se boucher le nez", disait Murillo.

(Une visite à Don Juan).
Commenter  J’apprécie          85
Une faïencerie installée là par des capitalistes anglais désireux de profiter de l'incroyable bon marché de la main-d'œuvre me révolta : dégradation d'un peuple contraint à chauffer les fours par cette terrible température à une heure que, de père en fils, ils consacraient à la sieste !

(Le Page des chiens courants).
Commenter  J’apprécie          80
Déjà le guide nous entraîne dans l'appartement qu'habitait Philippe II en personne. Son cabinet s'ouvrait sur l'immense plaine triste qui s'en va à perte de vue jusqu'à Madrid et au-delà - cette immense plaine que je viens de franchir en moins d'une heure d'auto, et qu'il mit trente jours à parcourir quand, déjà moribond, il se fit amener dans sa chaise à porteurs à l'Escurial, pour y mourir. La pièce donne sur le Midi. Goutteux, il recherchait le soleil. Il avait mis sa femme au Nord.

(Sur le gril à l'Escurial)
Commenter  J’apprécie          70
J'en ai assez de ces calvaires ambulants, de ces Christ et de ces Vierges, ces Maria de las angustias, ces Señora de los dolores, ces Christs de la Expiracion, de la Exaltacion, de la Coronacion, de la Converzion del buen ladron ou de las siete palabras, qui paraissent souffrir, comme moi, de l'infernal bruit des tambours. Où les fuir ? On les rencontre partout, et pas une voiture ne circule dans la ville abandonnée aux curieux, aux tambours et aux cagoules.
Après m'être heurté vingt fois à des Christs et à des Vierges errantes, j'arrive enfin devant un haut portail aux armes de la maison d'Albe. Un jardin. Du silence. Il peut donc y en avoir encore ! Quelques pas dans l'allée, et j'ai franchi cinq ou six siècles : je suis dans l'Espagne mauresque.

(La semaine sainte à Séville par Jérôme et Jean Tharaud)
Commenter  J’apprécie          60
Pauvre homme du Nord, enchanté un jour par cette beauté, je songe au page des chiens courant du seigneur de Laon. Sa vie, vous l'allez voir, c'est toute la nôtre, enfoncée dans la médiocrité des besognes et des contacts professionnels, illuminée par de courts éclairs. Dans un recueil des redevances et corvées bizarres de la vieille France, on lit, pour la seigneurie de Laon : " Fille folle de son corps sera à la disposition du page des chiens courants, une fois par années."

(Le page des chiens courants).
Commenter  J’apprécie          60
Dans cette même manufacture, à Séville, travaillent aussi quelques centaines de mules. On les emploie à tourner des machines qui hachent le tabac. C'est en ce sens que la cigarerie est bien un résumé de cette Andalousie qui vaut par ses fruits, ses fleurs, ses mules et ses femmes.
Commenter  J’apprécie          60






    Lecteurs (7) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Voyage en Italie

    Stendhal a écrit "La Chartreuse de ..." ?

    Pavie
    Padoue
    Parme
    Piacenza

    14 questions
    601 lecteurs ont répondu
    Thèmes : littérature , voyages , voyage en italieCréer un quiz sur ce livre

    {* *}