Mais l'esprit de Quentin vagabondait. In n'arrivait pas à s’intéresser à la découpe d'un cuissot de chevreuil ou aux vertus des pommes crues en cas d'indigestion.
Qui pouvait croire à la fraternité entre François et Henry ? Il s'apercevait que gouverner un grand pays comme la France demandait des qualités dont son roi n'était pas pourvu. Tout comme le roi d'Angleterre.
L’indigence et la misère dégradent les courages, abrutissent les âmes, les façonnent à la souffrance et à l’esclavage, et les compriment au point de leur ôter l’énergie nécessaire pour secouer le joug.
On décrète contre le voleur des peines dures et terribles alors qu’on ferait mieux de lui chercher des moyens de subsister, afin que personne ne soit dans la cruelle nécessité de voler d’abord pour être pendu ensuite. Le vol est le résultat de la misère, qui découle du chômage. Il vaut mieux que la loi force le condamné à devenir honnête et à réparer le mal qu’il a fait.
C’est un homme puissant et, comme tel, il a des ennemis. C’est un homme honnête et, à ce titre, les gredins peuvent lui en vouloir. C’est un esprit libre, et cela dérange toujours.
Depuis l’invention de cette maudite imprimerie, nous n’avons plus rien à faire. Une honte ! De si belles pages enluminées, des trésors de grâce et de savoir-faire. Le tout réduit à néant à cause de ces saletés de presses bruyantes bavant l’encre qui impriment des feuilles sans âme. Un crève-cœur ! Nos encriers sont vides, nos belles plumes d’oie tombent en poussière.
l'or, les diamants, les festins et les bals ne m'intéressent pas. je préfère me promener avec mes enfants, mes amis au bord de la rivière.
Vos soi-disant Templiers ne sont autres que des gens du petit peuple, des paysans, des charretiers, des artisans que Bruce n'avait pas voulu jeter dans la bataille car mal armés et indisciplinés. Ils se révélèrent si valeureux et effrayants à voir que les Anglais reculèrent. Voilà l'explication. Toute simple ! [...] Quant à leur expérience de la guerre, vous me faite rire. La dernière bataille livrée par des Templiers remontait à 1291 : la défaite devant Saint-Jean-d'Acre. Ils avaient dû perdre la main entre-temps !
« Venu à Londres prendre langue avec ses homologues maîtres d’hôtel afin de préparer la rencontre entre le roi de France et le roi d’Angleterre, on le faisait lanterner. Les deux monarques et leur cour devant se réunir pendant trois semaines, fêtes et banquets allaient être des moments clés pour la réussite des discussions diplomatiques. Tout devait être mis en œuvre pour que l’^hôte royal soit traité au mieux, bénéficie des attentions les plus délicates mais aussi découvre le raffinement et la puissance du royaume de France. Une mission qui excitait Quentin au plus haut point. Une occasion de déployer tout son savoir –faire et qui lui vaudrait félicitations et récompenses. Il avait déjà fait ses preuves lors d’innombrables fêtes et banquets qui ponctuaient la vie à la cour. Mais la concurrence était féroce entre maîtres d’hôtel attachés au roi. » [p. 19-20]
Rêve creux, songe d’illuminé .