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Quand j'ai vu cette oeuvre, j'ai sauté dessus. J'avais déjà grandement apprécié Pan, un de ses chefs d'oeuvres, alors un roman sur sa vie… Extraordinaire. Tout comme la vie de cet homme d'ailleurs, icône de la Norvège et Prix Nobel de la littérature, il est placé dans un hospice et doit être jugé pour avoir « baisé les pieds d'Hitler ». Juger l'icône de son pays, lire dans les journaux la dérive d'un écrivain de génie, tous espèrent qu'il n'est plus lui-même… pour lui ou pour eux ?

Juger une icône | Christine Barthe nous fait découvrir une parcelle de la vie de cet écrivain, décoré en 1920. Un morceau de sa vie trépidante qui n'est pas le plus heureux : de son séjour à l'hôpital jusqu'au procès, Knut Hamsun en est humilié. On lui fait passer des tests, on le questionne, on reporte son procès… L'auteure nous délivre progressivement le récit d'Hamsun, son idée d'une nation norvégienne forte, prête à faire face à l'ennemi britannique. Un personnage qui reconnaît ses gestes, ses actions bien que les questions soient quelque peu alambiquées, mais qui réfute l'idée d'être l'allié du nazisme, parce qu'il a aidé et sauvé des juifs et résistants. À travers le cadre tranquillement posé et un nombre de personnages limité, on s'ancre rapidement dans le récit et dans la tête d'Hamsun, cherchant nous aussi à savoir ce qu'il trotte dans la tête de ce génie qui se retrouve face à ses contradictions qu'il a pourtant toujours dénoncées. Et le livre n'est pas seulement un roman presque biographique, il nous pose des questions. Non seulement celles citées auparavant, mais aussi celle de juger l'icône entière d'un pays. Knut Hamsun n'est pas un écrivain lambda, à cette époque, il est maître en Norvège et a reçu un prix Nobel en 1920, c'est toute une nation qui suit les péripéties de ces accusations, de ce procès. C'est toute une nation qui a le devoir de juger mais qui a honte, qui préfère tourner la tête, fermer les yeux espérant que telle ou telle chose se produise pour dédouaner l'auteur et dédouaner ce pays. le titre du livre prend ainsi tout son sens, que va-t-on faire de lui ? Cette question se pose et se repose, la nation n'en sait rien. Finalement, c'est un roman que j'ai grandement apprécié et qui nous laisse faire notre propre jugement du personnage et de l'affaire.
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Encore une belle surprise avec ce titre de rentrée qui a pour le moins un sujet original… Et même si c'est avant tout la qualité littéraire de ce texte que j'ai aimé, son écriture, l'histoire qu'il raconte est étonnante, j'en ignorais tout. Knut Hamsun, véritable personnage historique, vient d'être arrêté. Au lendemain de la seconde guerre mondiale, à l'heure des jugements, lui, l'ancien Prix Nobel de littérature, est accusé d'avoir pactisé avec l'Allemagne nazie. En effet, son soutien au parti pro-nazi durant la Seconde Guerre mondiale, est apparu au grand jour lors de sa rédaction d'articles élogieux après le suicide d'Hitler, qu'il qualifie de « guerrier pour l'humanité ». Cette prise de position met à mal la réputation de cet écrivain norvégien auparavant adulé dans son pays. Mais le personnage est plus compliqué qu'il n'y paraît. Lors de sa visite à Adolf Hitler en 1943, il réclamait le départ de Josef Terboven, administrateur militaire allemand de la Norvège, au grand mécontentement d'Hitler, qui ne souhaitait parler que de « littérature » avec lui. Il a aussi offert sa médaille du prix Nobel à Joseph Goebbels tout en sauvant par ailleurs de nombreux juifs d'une mort certaine. Mais qui est donc Knut Hamsun ? A la fin de la guerre, le voici donc interné. Son procès est continuellement repoussé. Très âgé, on finit par le considérer comme une « personnalité aux facultés mentales affaiblies de façon permanente », ce qui arrange tout le monde, mais pas l'intéressé, qui veut se battre jusqu'au bout pour démontrer qu'il était seulement intéressé par la grandeur de la Norvège, qu'il a agît pour son pays, et que ses facultés mentales sont intactes. le voici d'ailleurs en train d'écrire son dernier roman… Malheureusement, Knut Hamsun n'émet aucun regret. Ce récit romancé de Christine Barthe conte à la perfection les réflexions et atermoiements d'un vieil homme acculé face à des accusateurs, un vieil homme devenu sourd, mal voyant et physiquement affaibli. Mais ce récit est également empreint d'une très grande poésie, qui fait sans doute référence aux romans écrits par Knut Hamsun, à ceux qui ont fait son succès et ont tellement séduits. le lecteur sympathise avec le vieil homme, témoin privilégié qu'il est de ses pensées, tout en ne comprenant pas son obstination à ne rien regretter de prises de positions, si manifestement éloignées de ce qu'il est. Un livre qui démontre combien l'humain est complexe, et peut basculer sans y prendre garde dans l'innommable. A ne pas laisser de côté en cette rentrée !
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Knut Hamsun est un écrivain norvégien, lauréat du Prix Nobel de littérature en 1920.

En 1945, Knut Hamsun est placé dans une bâtisse entre hospice et hôpital en attendant son jugement pour trahison. En effet, pendant la guerre il a publié des articles sur l'Allemagne, affichant son soutien au Troisième Riech et au parti pro-nazi de Vidkun Quisling, à la tête du gouvernement de la Norvège occupée par l'Allemagne nazie, il a même rendu hommage à Hitler quelques jours après sa mort.

Il attend un procès qui ne vient pas, son cas embarrasse les juges, il serait plus simple pour eux de le déclarer fou ou sénile mais l'écrivain veut être jugé pour pouvoir s'expliquer, pour revendiquer ses opinions politiques "Je me doute bien que pour beaucoup de mes juges, il serait préférable que je passe de vie à trépas ou, tout au moins, que je bascule dans la sénilité.

Le roman se déroule de l'arrestation de l'écrivain pour collaboration en 1945 à sa mort à l'âge de quatre-vingt-douze ans en 1952.

Ce roman qui adopte le point de vue de Knut Hamsun en nous plongeant dans ses pensées m'a mise mal à l'aise car j'ai fini par m'attacher à cet homme, par comprendre le pourquoi de ses choix alors que je n'adhère évidemment pas à ses opinions. Cet homme a cru agir pour le bien de son pays et a soutenu le projet allemand qui rejoignait sa propre idéologie centrée sur l'importance de la terre, sur le rejet de industrialisation à outrance. Ce sont des idées qu'il a exprimées dans son oeuvre, condamner Hamsun revient à condamner toute son oeuvre... Il n'a pas adhéré au parti, n'a pas donné d'argent, il a juste écrit. A la fin de la guerre il n'exprime aucun regret et ne semble pas comprendre la gravité de ses prises de position et la colère de ses compatriotes envers celui qu'ils adulaient. Ce roman met en évidence toute la complexité humaine car Hamsun ne semble pas être un monstre comme on peut l'imaginer en commençant le livre, c'est un homme qui n'a jamais eu de propos antisémites et qui a sauvé des juifs. Un roman intéressant qui pose la question de la responsabilité de l'écrivain, dommage que le roman manque de rythme, après un début lent le récit gagne cependant en intérêt par la suite.
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Grace à la plateforme de service de presse NetGalley.fr, j'ai eu l'opportunité de découvrir ce roman de Christine Barthe, une auteur(e ?) que je ne connaissais pas. Je crois d'ailleurs qu'il s'agit de son premier roman, ceci expliquant sans doute cela :-)

Le sujet du roman m'avait tout de suite attiré en découvrant son résumé :

Ils m'ont placé dans cette bâtisse, entre hospice et hôpital, service des maladies infectieuses. Ils ne savent pas quoi faire d'un homme comme moi, du nom de Knut Hamsun, Prix Nobel de littérature. La justice piétine, tourne en rond, parle tout bas. Je me doute bien que pour beaucoup de mes juges, il serait préférable que je passe de vie à trépas ou, tout au moins, que je bascule dans la sénilité. On aimerait que mes opinions politiques relèvent de la psychiatrie. On cherche à cerner mon caractère, on pense que j'ai courbé l'échine devant l'Allemand Terboven qui dirigeait notre pays pendant la guerre, et que j'ai baisé les pieds d'Hitler. Grands dieux, ce n'est pas ce que j'ai fait. Ils disent que je suis un traître. Je suis un traître mais mon procès est reporté. Je suis un traître qu'ils ne veulent pas juger. »

Avec les armes de la fiction, Christine Barthe s'interroge sur la dérive tragique d'un écrivain de génie, suivant son héros de son arrestation jusqu'à la cour de justice. Dans un livre percutant, empreint de poésie et de mystère aussi, elle pose la question de l'engagement et de la responsabilité, sans jamais perdre de vue le caractère romanesque de ses personnages.

Christine Barthe s'intéresse à Knut Hamsun, écrivain norvégien et lauréat du Prix Nobel de littérature en 1920, mais aussi soutien affiché du parti pro-nazi de Vidkun Quisling, à la tête du gouvernement collaborationniste de la Norvège occupée par l'Allemagne nazie. le roman se déroule entre l'arrestation de l'écrivain en 1945 pour collaboration avec l'occupant nazi et sa mort en 1952 à l'âge de quatre-vingt-douze ans.

Avant la guerre, Knut Hamsun était une grande figure adulée par ses compatriotes. Pendant l'Occupation, il a publié plusieurs articles pour soutenir le Troisième Reich et la collaboration du gouvernement norvégien avec l'Allemagne. Quelques jours après la mort d'Hitler, il a même écrit un texte rendant hommage au défunt, mettant en avant la combattivité du Führer. Son attitude et ses prises de position pendant la guerre ternissent considérablement son image. en 1945, il est arrêté puis interné, les autorités préférant le faire déclarer inapte plutôt que d'organiser un procès embarrassant. Malgré tout, Knut Hamsun va insister pour être jugé, et il sera finalement condamné pour collaboration avant de mourir quelques années plus tard dans sa résidence familiale.

C'est ce parcours assez particulier que le roman relate. Knut Hamsun est évidemment un personnage intéressant, ses choix pendant la guerre sont condamnables mais il ne semble pas avoir conscience de ses erreurs. Il explique ses prises de position par le souci de préserver la Norvège rurale de l'industrialisation, qu'il associe à l'Angleterre et dont il craint une alliance avec la Russie, mais à aucun moment il n'exprime de regret pour avoir soutenu l'Allemagne nazie et la collaboration du gouvernement norvégien avec l'occupant.

Certes il n'avait pas aimé, dans les années vingt, le passage à la production industrielle, il avait regardé nerveusement la migration des hommes vers la ville, car ainsi ces hommes oubliaient l'origine de toute chose : la terre. Il avait voulu prévenir par ses romans comment les uns et les autres, en adhérant à la fabrique de masse, allaient perdre leur âme, se mentir à eux-mêmes, mener une vie d'insecte qui déclencherait violence, bassesses, misère. S'était-il trompé ? le déracinement ne provoquait-il pas le désarroi, la société nouvelle n'entraînait-elle pas l'éclatement de la famille, la science ne prenait-elle pas le pas sur l'amour, l'individu sur la participation commune à la vie sociale ? Quels bienfaits dans cette vie nouvelle, où l'homme étouffe entre vapeur et ciment ? Où la mort plus que la vie s'élève en même temps que la fumée des industries ?

Je dois dire que le début du roman m'a un peu ennuyé, le rythme m'a semblé particulièrement lent. Heureusement, le récit gagne en intérêt et en intensité au fur et à mesure, même si cela reste assez lent. Nous suivons la vie et les pensées d'un vieillard qui ne semble pas comprendre la gravité de ses erreurs et la colère du peuple norvégien à son égard.

Le roman n'est pas parfait, notamment à cause de son rythme, mais j'en garde plutôt une bonne impression, en particulier parce que le dernier tiers voire la deuxième moitié sont bien meilleurs que le début. C'est finalement un livre triste, sur un homme vieux et seul face à ses choix passés.

Tu as dit : « Je fais ça pour la Norvège. » Je te demande : « Qu'as tu fait avec Elle ? » Es-tu bien sûr que tu voulais faire le chemin avec Elle ? Es-tu bien sûr que c'était avec Elle que tu voulais voir grandir l'Europe germanique ? Ou pour toi ? C'est une vraie question, Hamsun. Il y a des moments où l'on doit savoir. Sinon, on devient complice, on collabore par manque de discernement, et on se retrouve à suivre un homme nourri de colère au point d'avoir besoin de mettre le monde à ses pieds. Alors toi, quelle colère t'a porté jusqu'à Hitler ? Ton enfance ? Tes errances ? La sensation un temps d'avoir été rejeté ? Les Anglais ? Je ne peux pas croire que tu aies écrit ces livres sans avoir jamais dépassé tes tourments. Pourtant. Tu as cautionné la terreur plus que la grandeur. Même si tu t'en défends. Même si tu te mens.
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Entre fiction et réalité, le lecteur découvre le destin de Knut Hamsun et la fin de sa vie. Ce poète et grand auteur Norvégien est un homme au double visage. Ecrivain surdoué, détenteur d'un prix Nobel , son destin changera à jamais au cours de la Seconde guerre Mondiale. Car ses rendez-vous avec la Kommandantur nazie, sa rencontre avec Hitler et celle avec Goebbels, vont faire de lui un collaborateur. 

Mais une fois arrêté , cet homme si singulier provoque le doute. Placé dans une institution mi-prison, mi-hopital, les jours passent sans qu'il ne voit son procès arrivé. Et celui qui clame son innocence, raconte avec franchise et poésie ce qui l'a conduit dans cette chambre insipide en attente d'un verdict. Les faits sont-ils vraiment ce qu'ils semblent être, l'histoire est-elle vraiment aussi simple. Il livre son histoire, ses pensées et plonge le lecteur dans la paradoxe inévitable qu'est l'âme humaine. 

Ce petit récit troublant et plaisant, malgré des répititions , permet de lever un coin du mystère Knut Hamsun, qui malheureusement conserve sa part de mystère. Une bonne lecture , qui enrichit et permet de découvrir un morceau de l'Histoire pas forcément connu.
Lien : http://livresforfun.overblog..
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Voilà, toute la question est dans le titre ! Que va-t-on bien pouvoir faire de Knut Hamsun ? Et d'abord qui est ce Knut Hamsun ? Ecrivain norvégien, prix Nobel de littérature en 1920, personnalité reconnue et même adulée dans son pays, Kurt Hamsun est controversé à cause de ses prises de positions pro-nazies durant la seconde guerre mondiale et son soutien au régime hitlérien.

Christine Barthe a choisi de privilégier le mode du roman dans ce récit percutant qui raconte l'histoire de cet homme octogénaire, enfermé dans un hôpital psychiatrique. A la fin de la guerre, la question se pose de savoir quoi faire de cet intellectuel à la réputation entachée. L'un des dilemmes qui se posent étant de pouvoir condamner l'homme sans perdre son oeuvre. Knut Hamsun se retrouve ballotté entre maison de retraite et hôpital psychiatrique en attendant que la justice sache quoi faire de lui. La solution sera trouvée, il est déclaré comme étant une « personnalité aux facultés mentales affaiblies de façon permanente », annulant ainsi toute perspective de procès.

Tout le parti pris de l'auteur est de présenter une autre face de Knut Hamsun, celle d'un homme qui a agit en conscience, sûr de faire preuve de patriotisme envers son pays. Et qui se retrouve face à des juges qui ne veulent pas faire son procès, pour ne pas avoir à l'écouter et à le condamner.

Christine Barthe questionne son lecteur sur la responsabilité de l'écrivain et sur l'engagement moral. Sous sa plume, Kurt Hamsun n'émet jamais un regret, protestant même qu'on ne veuille pas tenir un vrai procès qui lui permettrait d'affirmer une nouvelle fois ses convictions.
Au-delà de l'attitude de l'homme, c'est plus globalement celle de ses compatriotes ou d'autres intellectuels, quelle que soit leur nationalité, qui est ici interrogée. L'auteur norvégien n'est pas le seul à avoir eu des attirances pour le régime nazi, son histoire est une histoire universelle sur la complexité de l'être humain. Peut-on dire que lui, au moins, assume jusqu'au bout ses positions et ne renie rien de ce qu'il a fait ? Est-ce faire preuve de courage ? D'aveuglement ? D'entêtement ? de fierté ou d'orgueil ? Est-ce qu'assumer ces actes et ses paroles est une excuse suffisante ? Difficile de trancher et cela ajoute à l'intensité du livre de Christine Barthe.

L'écriture de Christine Barthe est simple et directe, ne laissant que peu de place aux fioritures de style et allant droit à l'essentiel. Les plus de 100 pages du roman se lisent d'une traite, et j'ai particulièrement apprécié les échanges entre Kurt Hamsen et les médecins chargés de déterminer son état mental, ainsi que la lettre d'Eilin/Dagmar qui accuse et cherche à comprendre.
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A ne pas mettre entre toutes les mains...
Je ne connaissait pas l'auteur, ni l'auteur sujet. Ne voulant pas me cantonner à ce que je connaissais, j'ai essayé…
Je ne suis pas parvenu à finir le dixième chapitre, et j'ai fini le livre en diagonal. Je pense que pour apprécier ce livre, il faut aimer les récits de psychanalyse, ce qui n'est malheureusement pas mon cas. J'ai besoin d'action, il n'y en a pas, de rythme, il n'y en a pas plus.

Les plus : découverte d'un sujet peu connu.
Les moins : pas de rythme, pas d'action.
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"Ils disent que je suis un traître. Je suis un traître mais mon procès est reporté. Je suis un traître qu'ils ne veulent pas juger"

Par cet incipit Knut nous fait entrer de plain pied dans son histoire. Prix de la Littérature 1920, reconnu par ses pairs cet écrivain à aucun moment ne désire gommer ses écrits. Il demande et exige à corps et à cris son procès.

Durant l'occupation allemande il a écrit des articles en total accord avec les idées pangermanistes de l'Allemagne nazie, pour une nouvelle Norvège, plus grande afin qu'elle accède au rang qu'il considère qu'elle mérite car "mes opinions se sont construites pour et à travers la Norvège. Je suis et me sens norvégien de toute mon âme".

On lui a reproché d'avoir eu une entrevue avec Hitler et Goebbels. Ce n'était pas une visite d'adoubement, mais une tentative qui s'est révélée vaine pour écarter du gouvernement en place le dirigeant pronazi : Vidhun Quisling. D'ailleurs, Hitler n'a voulu que parler littérature.

Durant tout le livre Knut nous explique quel a été le sens de sa vie et surtout celui de ses écrits. Voilà d'ailleurs ce qu'on lui reproche " Je constate qu'en temps de guerre il est dangereux de penser qu'il y a d'un côté l'homme de l'autre ses idées" et ce sont ses idées qui lui valent de passer au tribunal.

Les autorités norvégiennes espèrent de tout leur voeux que notre écrivain devienne au pire sénile au mieux qu'il décède "Ce doit être une des choses les plus fatigantes et les plus interminables qui soient que de rester à attendre la mort de quelqu'un". le gouvernement l'assigne à résidence dans un hospice de vieillards, en prison et surtout dans un hôpital psychiatrique où là, il est interrogé, ausculté sans relâche afin de déterminer s'il est en possession de toutes ses facultés mentales. Si ce n'est pas le cas, cela éviterait aux autorités de lui faire un procès public.

Malgré toutes les démarches et courrier Knut n'arrive pas à se faire juger. Il considère qu'"un homme n'est pas tout noir ou tout blanc, il n'est ni mauvais ni bon mais les deux à la fois. Je ne suis pas un autre personnage ou différents personnages, je suis une variété réunie dans un corps" et c'est dans celui - ci qu'il désire être entendu mais en vain.

L'on peut se demander pourquoi le gouvernement n'accède pas à sa demande. de quoi a t'il peur? En faisant quelles révélations Knut Hamsun pourrait mettre en péril cette jeune Norvège ?
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Gloire et chute d'un prix Nobel de littérature, l'homme sûr de ses choix devient infréquentable au sortir de la seconde guerre mondiale pour ses écrits et ses fréquentations.
ce livre revient sur les dernières années de sa vie, son dernier combat pour faire entendre sa voix avant de disparaître à jamais, la Norvège aurait préféré le faire disparaître tout simplement en le prétendant inapte intellectuellement mais lui veut se battre quitte à être reconnu coupable; ce qui arrivera.
belle découverte en cette rentrée 2018 qui donne envie de creuser plus loin en lisant sa biographie
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« Que va-t-on faire de Knut Hamsun ? » de Christine Barthe vient de paraître chez Robert Laffont. Arrivé au crépuscule de sa vie, quels sont les enseignements, les regrets, les souvenirs que chacun retiendra ? L'auteure imagine une très belle lettre de Knut Hamsun à ce sujet en page 145. Il aura aussi l'énergie et la volonté de mener un ultime combat.
Avant 1939, Knut Hamsun était un écrivain reconnu, une figure majeure des lettres norvégiennes, et il avait d'ailleurs reçu le prix Nobel de Littérature en 1920. Mais au cours de la Seconde Guerre Mondiale, Hamsun prend parti pour les nazis, il écrit des articles, rencontre Hitler et Goebbels. Il est donc ensuite enfermé dans un hôpital, dans l'attente d'un hypothétique procès qu'il appelle de ses voeux. Mais les autorités judiciaires tergiversent : comment traiter le cas de celui qui, après avoir été porté aux nues, a fait des mauvais choix, et s'est fourvoyé sur le chemin de l'infamie ? Mieux vaut peut-être laisser penser que ses ‘capacités intellectuelles' sont ‘durablement affaiblies'.
Christine Barthe brosse un portrait cohérent (ni hagiographique, ni à charge) de cet homme âgé de plus de quatre-vingt-cinq ans et parfaitement lucide, dont l'obsession est de pouvoir défendre son cas lors d'un procès, qui ne cesse d'être reporté. Malgré sa semi captivité dans des hospices, il reste combattif et mobilisé.
Au-delà de ces circonstances très particulières, Hamsun est touchant car il est aussi un homme ordinaire, confronté à la vieillesse, à la solitude, à l'attente, aux frustrations, au déclin.
J'ai découvert avec stupéfaction que Knut Hamsun a bel et bien existé, le roman est donc inspiré de faits réels. Il est toujours délicat pour moi d'aborder ce type de texte, car je ne cesse d'essayer de faire la part des choses entre les faits et la trame romanesque, le récit constituant une hypothèse, ou une interprétation de ce qui s'est réellement déroulé. Cette préoccupation, ces doutes, tendent à brider un peu le plaisir de lecture, d'autant plus que dans ce cas précis, le style narratif, simple et direct, ne parvient pas à donner une autre dimension, vraiment littéraire, à l'ouvrage. Peut-être faudrait-il alors se reporter directement à la source, c'est-à-dire au témoignage de Knut Hamsun lui-même, qui raconte ses années d'après-guerre dans un livre publié en 1949, intitulé ‘Sur les sentiers où l'herbe repousse', et dont quelques extraits sont d'ailleurs cités dans le roman (dont la magnifique lettre adressée au procureur général en date du 23 juillet 1946). Pour la suite, cliquez sur le lien !
Lien : https://bit.ly/2MRdrDz
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