Au pays de : « du 26 octobre 1977, lendemain de la mort de sa mère, au 15 septembre 1979,
Roland Barthes a tenu un journal de deuil, 330 feuillets pour la plupart datés, et publiés pour la première fois en 2009. »
Journal de deuil, c'est le journal d'un deuil. La puissance de sa simplicité et la profondeur du dénuement qui s'en dégage le transforme, paradoxalement en un Journal universel, de la Vie.
Parce que les mots sont de
Roland Barthes, j'aimerais penser que deuil ou non, tristesse ou non, perte et absence ou non, ce livre se range dans la pile des livres à avoir lu. Les mots sont sans artifices. Les phrases sont courtes. Ces « fiches » sont simples (quelques lignes).
Mais si vous êtes deuil, tristesse, perte, absence, alors ce livre se range dans la pile des livres à avoir vécu. Il est à vivre parce que vous vous y reconnaitrez dans ce que vous aurez déjà traversé. Vous entrerez alors dans un monde à découvrir et pourtant déjà passé. Vous serez confronté au déchirant paradoxe de la perte. Déjà au passé, elle est pourtant toujours présente.
« Ne pas dire Deuil. C'est trop psychanalytique. Je ne suis pas en deuil. J'ai du chagrin. » [ Suite de la chronique sur Starting Books