Il y a soixante-cinq ans, Donald W. Winnicott présentait à la Société britannique de psychanalyse son célèbre exposé sur les « objets et phénomènes transitionnels » qui allait bouleverser l?accompagnement psychologique du tout-petit enfant? et l?économie du jouet. Aujourd?hui, les parents achètent le précieux « doudou » que l?enfant est censé « trouver-créer » dans son environnement immédiat pour, entre autres, apprivoiser l?absence de la mère (du père, des parents?). Ces nouveaux objets transitionnels, surinvestis par les adultes (parents et professionnels), jouent-ils toujours leur rôle initial ? Que disent-ils de la fragilité de nos liens ? Les objets numériques (téléphones portables, jeux vidéos, robots?) qui nous relient les uns aux autres et meublent notre solitude, sont-ils les doudous d?aujourd?hui ? Ou des objets-fétiches, si l?on en croit notre dépendance à leur égard ? Psychiatres, psychologues, psychanalystes, sociologues, philosophe et puéricultrice revisitent le concept de Winnicott à l?ère de la marchandisation et des nouvelles technologies.
Les pieds d'un enfant n'ont pas besoin d'être tout le temps sur terre.
Il est vraisemblable que nous ne serons jamais à même d'expliquer cette pulsion créative; vraisemblable aussi que nous ne serons jamais tentés de le faire. En revanche, nous pouvons établir un lien entre la vie créative et le fait de vivre, tenter de comprendre pourquoi cette vie créative peut être perdue et pourquoi le sentiment qu'éprouve un individu, celui que la vie est réelle et riche de signification, peut disparaitre.
Se cacher est un plaisir, mais ne pas être trouvé est une catastrophe.
[La dépression] est simplement ce que nous éprouvons tous de temps à autre. Nous ne voulons pas qu’on nous secoue comme un prunier pour nous sortir de cette humeur, mais un véritable ami nous tolère, nous aide un peu, et attend.
Il est des personnes qui pensent qu'un enfant est comme de l'argile entre les mains d'un potier. Elles commencent à mouler le bébé et à se sentir responsables du résultat. Elles ont tort. Si c'est ce que vous éprouvez, vous serrez écrasée par des responsabilités que vous n'avez absolument pas besoin de prendre. Si vous acceptez l'idée d'un bébé qui existe par lui-même, vous serez alors libre de retirer un grand intérêt de l'observation de ce qui se passe lorsque le bébé grandira, tout en étant heureuse de satisfaire ses besoins.
L'enfant et sa Famille, Payot, 1957
Autrement dit, le seul fondement véritable de la relation d’un enfant avec son père et sa mère, avec les autres enfants et, en fin de compte, avec la société, est la première relation réussie entre la mère et le bébé, entre deux personnes, sans que des règles concernant un allaitement à heures fixes interviennent, pas même la règle que le bébé doit être nourri au sein. Dans les affaires humaines, le plus complexe ne peut se développer qu’à partir du plus simple.
Jouer doit être un acte spontané, et non l’expression d’une soumission ou d’un acquiescement, s’il doit y avoir psychothérapie.
Si le bébé possède un bon dispositif mental, cette pensée devient un substitut pour les soins et l’adaptation de la mère. Le bébé « se materne » lui-même, au moyen de la compréhension, c’est-à-dire en comprenant trop. Il s’agit d’un cas typique de « Cogito, ergo in mea potestate sum » (je pense, donc je suis en possession de mon pouvoir).
Le principe est le suivant : c'est le patient, et le patient seul qui détient les réponses. Nous pouvons ou non le rendre capable de cerner ce qui est connu ou d'en devenir conscient en l'acceptant.
Georges Simenon : Cela commença par une sensation de vacances (un air de liberté). Quand Maigret descendit du train, la moitié de la gare d'Antibes était baignée d'un soleil si lumineux qu'on n'y voyait les gens s'agiter que comme des ombres.