L'histoire commence en mai 1943 à Salies-de-Béarn. C'est la guerre et Alice qui a 5 ans, vit à la campagne avec Jeanne, sa nounou. La vie est simple dans les campagnes et rythmée par celle des bêtes. La petite fille est entourée de tendresse ce qui compense un peu l'absence de ses parents.
Malgré la méchanceté de certains enfants à l'école, le fait qu'elle n'ait pas le droit de s'éloigner de la ferme, ni de parler aux gens qu'elle ne connait pas, Alice est heureuse…
L'enfance est là avec ses rêves, l'envie d'aller chercher les oeufs dans le poulailler toute seule, comme une grande, puis l'eau au puits (il faut traverser la route et faire bien attention de ne pas renverser l'eau en chemin), l'affection pour Crème son chaton, l'école et ses jeux.
Alice voudrait surtout savoir pourquoi sa maman à elle n'est pas là, pourquoi elle l'a abandonnée en lui laissant une petite valise contenant quelques habits de bébé et un journal montrant des photos prises en Espagne, et signées par un mystérieux Vago…Elle se pose beaucoup de questions.
Jeanne tente de lui expliquer ce qu'elle peut comprendre, mais en ce temps-là les adultes ne donnaient pas de détails aux enfants. de nombreux "pourquoi" restent donc sans réponse : "parce que c'est la guerre" lui dit Jeanne pour toute explication (...)
Et puis un jour, une voiture est là, deux femmes sont assises dans la cuisine et l'attendent. La première lui parle, elle est assistante sociale, l'autre...c'est Diane, sa mère. Alice doit quitter Jeanne pour toujours et les suivre à Paris. Là-bas d'autres surprises attendent la petite Alice, et malgré l'amitié qui se noue entre elle et le petit Jean-Joseph, elle va vivre une grande solitude dans une ville qui lui fait peur, mais où elle ne restera pourtant que peu de temps avant de partir à New-York, retrouver son père qui s'est remarié. de l'autre côté de l'atlantique, elle n'est pas la bienvenue et il lui faudra encore se poser des questions pour tenter de comprendre pourquoi...
Dès les premiers chapitres du livre, le lecteur comprend le désarroi de cette petite fille intelligente et courageuse. On la suit pendant quatre années, jusqu'à ses 9 ans date à laquelle elle découvrira sa véritable identité, grâce à sa mère qui lui a écrit tout ce qu'elle voulait savoir dans un carnet, avant de mourir, parce qu'écrire, c'est plus facile que de parler quand tout va si mal.
Le regard qu'Alice porte sur les événements, ce que nous, lecteurs nous comprenons de ses mots d'enfants, est une façon tout à fait originale de nous faire entrer dans son histoire…et dans celle de sa famille.
Mais pour l'auteur qui en est à son premier roman c'était un pari risqué, si je puis dire, car comment rendre véridique les propos d'une enfant. L'auteur y arrive tout à fait bien, dans la première partie du livre qui sonne juste, un peu moins dans la seconde... En effet au départ du roman, le personnage d'Alice est crédible, mais à partir du moment où elle part à Paris, puis à New York, je n'ai plus du tout trouvé véridique son ressenti, ni son vécu. le roman devient en effet rempli d'invraisemblances dont je ne vous dresserai pas la liste. le style est un peu trop simpliste et finalement je ne peux que constater que je suis restée en dehors de cette partie-là de l'histoire, sauf dans la toute fin que j'avais certes devinée, mais qui m'a néanmoins touchée.
J'ai du coup un avis mitigé...mais je ne regrette pas cette lecture pour autant.
Vous aurez compris que Diane, la mère d'Alice sort des camps, qu'elle a du mal à survivre au traumatisme et qu'en plus elle est malade. Il est évident que renouer un lien avec son propre enfant, recréer une famille, a été pour tous les rescapés des camps et leur famille, une nouvelle épreuve.
J'ai aimé cependant, le début du roman et dans la toute fin, la relation emplie de tendresse et d'admiration, qui se noue entre la petite Alice et Vadim, ce qui donne l'occasion à l'auteur de nous livrer ses plus belles pages.
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