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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Décidément cette auteure sait séduire ses lecteurs en à peine deux livres.
Dans un style tout à fait différent de son précédent roman « Elle voulait juste marcher tout droit« , Sarah Barukh s'attaque ici au thriller médical. Et c'est très réussi.

Elle vous plonge dans les années 80 à l'apparition du sida et met en exergue les dysfonctionnements d'un pays quand guette une épidémie ravageuse. Elle y aborde la peur, les réactions de protection et d'égoïsme par méconnaissance, la méfiance, les pressions politiques, l'argent, le pouvoir des laboratoires et la mauvaise foi, voire même la malhonnêteté de certains que rien n'arrête, même pas la douleur et la souffrance. Les pressions y sont bien décrites, les menaces mêmes, quand un médecin à l'éthique irréprochable se retrouve au coeur de la tourmente. Que doit-il faire ? Se taire ? Céder aux menaces, y compris sur sa vie et celle de ses proches, résister (mais à quel prix) et agir au nom de son serment de médecin ?

Bref ce thriller est juste génial, haletant, passionnant. La galerie des personnages est elle aussi édifiante avec le poids que la religion peut avoir sur certains comportements. Cette fratrie, qui a grandi tant bien que mal et où chacun a mené son chemin jusqu'à l'âge adulte, est attachante . Comment votre passé et votre éducation modèlent en quelque sorte votre vie adulte. Comment panse-t-on ses plaies les plus profondes ? Doit-on pardonner ? Etre plus tolérant ? Aider l'autre tout simplement ?

Bien des questions qui affleurent à l'esprit à la lecture de ces pages que j'ai tournées de plus en plus vite. Je recommande évidemment.
Lien : http://jadorelalecture.com/2..
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L'an dernier j'avais adoré le premier roman de Sarah Barukh, j'attendais donc celui ci impatiemment ..
L'auteur nous plonge dans les 1eres années de l'"épidémie " sida.
On ne sait rien sur ce nouveau mal : est ce un cancer, le cancer homosexuel, ou un virus? Comment se propage t'il ? Par l'air, le sang, la salive, les relations sexuelles ? ..
Le Dr Valensi découvre par hasard un malade, bien caché par son chef de service.. comment se fait il qu il ne soit inscrit nulle part au sein de l'hopital St Louis? Qu'a t'il? A t'il cette nouvelle maladie dont tout le monde parle? Est il le premier en France?...
Mais surtout comment le soigner? comment le soulager? et comment se battre contre les directeurs de l'hôpital, les membres du gouvernement, l'industrie pharmaceutique .. qui pèsent de tout leur poids pour empêcher la divulgation de l'arrivée de la Maladie en France en cette période de Noël... au point pour certains d'oublier qu ils ont prêté le serment d'Hippocrate..
Un très bon roman dans la lignée des Robin Cook.. à lire
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C'était le seul roman de Sarah Barukh que je n'avais pas encore lu et, comme ses autres livres, j'ai beaucoup aimé l'intrigue même si ça change de ce que l'auteure écrit habituellement. Ici elle s'essaie à un genre de thriller psychologique et c'est plutôt réussi !

Laurent Valensi est médecin à l'hôpital Saint-Louis, c'est un excellent médecin qui prend son travail à coeur et n'hésite pas à cumuler des heures, au risque de faire passer sa famille au second plan et ça commence à poser un sérieux problème, surtout pour sa petite fille Julia qui réclame son papa continuellement. Nathalie son épouse s'en est accommodé jusqu'à présent, mais, enceinte de leur deuxième enfant, elle commence à perdre patience parce qu'elle ne peut absolument pas compter sur son mari pour l'épauler dans la vie quotidienne.

Laurent Valensi est un homme torturé, par son enfance, par une culpabilité vis à vis de ses parents décédés, par son frère qui a plongé dans la religion, -seul refuge qu'il ait trouvé certainement- et son autre frère qui est parti vivre en Afrique. Laurent est juif sépharade d'origine Tunisienne. Il vivait dans un petit appartement Parisien avec ses deux frères et ses parents, la famille n'était pas très riche, quand sa mère est tombée malade, Laurent n'a pas été à la hauteur, mais peut-on le blâmer, il était jeune, il ne se rendait pas compte de la gravité de la situation. Quand sa mère est décédée son univers s'est écroulé. Il ne voulait plus travailler à l'école puis a fini par se ressaisir, mais son père ne saura jamais qu'il est maintenant un brillant médecin, parce qu'il est parti avant que Laurent n'obtienne son diplôme.

Il peut compter sur le soutien du Docteur David, -qui de docteur n'a même plus le titre-, il a perdu son droit d'exercer en immigrant en France, c'était pourtant le meilleur médecin de Tunis, il a sauvé le frère de Laurent, il a diagnostiqué le cancer de sa mère. Désormais le docteur David tient l'épicerie du coin, près de l'hôpital, pour rester proche de ce qu'était sa vie d'avant, pour entendre les sirènes, voir les médecins et le personnel hospitalier déambuler dans sa boutique, écouter les diagnostics, évoquer des cas de patients avec certains, il a besoin de tout ça pour continuer à vivre. C'est donc vers le Docteur David, son ami de toujours, celui qui l'appelle tendrement « fils » qu'il se tourne pour l'informer d'un cas particulier qui le tracasse, un patient du nom d'Ali Benyoussef a été admis à l'hôpital et Laurent a de fortes présomptions sur son diagnostic, il pense qu'Ali a le SIDA, ce serait le premier cas sur le territoire Français, le cas zéro qui pourrait être suivi de beaucoup d'autres.

Laurent ne se doute absolument pas qu'il est en train de se heurter a sa hiérarchie mais aussi aux services gouvernementaux. Si le cas est avéré, il n'est absolument pas question de divulguer que la France a son premier malade, tout ça doit rester secret pour ne pas affoler la population et les services médicaux, pour ne pas mettre l'hôpital en péril et aussi éviter une contamination massive. Personne ne sait rien de ce qu'ils appellent le LAV, ni comment il se propage et se transmet, ni comment le guérir. Les symptômes ne sont pas réellement définis ni recensés, Laurent avance totalement à l'aveugle et il va bien vite se rendre compte qu'il a mis le doigt là où il ne doit pas, mais il est déjà trop tard.

Sarah Baruch nous embarque dans cette course contre la montre où Laurent veut absolument sauver ce patient et aussi faire éclater la vérité sur sa maladie. Pour lui il n'y a plus aucun doute, Ali Benyoussef est atteint du sida et il est maintenant certain qu'il doit y avoir d'autres cas sur le territoire Français. Son chef de service ne veut pas en entendre parler, d'ailleurs Laurent se rend vite compte qu'il était au courant et avait déjà fait des analyses sur le patient, il avait même prévenu le directeur mais tout a tout caché, le patient a été et renvoyé chez lui, comment est-ce possible ? comment un médecin peut-il refuser de soigner un patient ?

Laurent cherche à comprendre et il veut soigner ce patient, même si c'est peine perdue, déontologiquement parlant il ne peut pas le renvoyer chez lui, puis les français ont le droit de savoir, Laurent a le devoir de les informer. Son ami Marc, médecin dans le même hôpital est prêt à l'aider et décide d'enquêter discrètement, mais quand il est retrouvé, agonisant, au pied de l'escalier dans un couloir de l'hôpital, il n'y a plus aucun doute, quelqu'un a voulu l'empêcher de parler, Laurent est embarqué dans quelque chose de dangereux qu'il ne peut plus maîtriser, ses moindres faits et gestes sont surveillés, c'est une vraie affaire d'Etat et il est clair qu'il est en danger !

Le rythme est soutenu, on suit l'enquête de Laurent, ses efforts pour sauver Ali Benyoussef à qui il s'attache, il se sent totalement responsable de cet homme qui est en train de mourir sous ses yeux sans que personne ne bouge. Il se sait surveillé, il doit se cacher, se protéger et aussi protéger sa famille, il a peur de les contaminer, il a fini par avouer à sa femme qu'ils soignait un patient atteint du sida, Nathalie est furieuse, comment a-t-il osé les exposer ainsi, son couple explose, sa femme s'en va, son appartement est mis à sac. Il n'y a pas de temps mort dans ce roman, on est perpétuellement en alerte et aux aguets.

On est essoufflé, presque en apnée, en totale osmose avec Laurent qui est au bout du rouleau. Il porte trop de choses, sans compter que son frère rentre d'Afrique et que Laurent découvre qu'il est malade et que ce pourrait bien être le virus. Comment annoncer a son frère qu'il a peut-être le sida. Puis il replonge dans des souvenirs douloureux parce qu'il doit vider l'appartement de ses parents qui a été vendu, leur décès lui revient de plein fouet. Sa femme ne veut plus lui parler, elle s'est réfugiée chez son père avec sa fille, il a peur que son mariage soit terminé et se rend compte à quel point il a été égoïste de faire passer son métier avant sa famille.

Laurent prend tous les risques, rien ne l'arrête, il ira jusqu'au bout et peut compter sur l'aide du Docteur David qui n'a rien perdu de ses gestes de médecin, il est de bon conseil, il l'aide et le soutient. Il peut aussi compter sur la lucidité de Gabriella une journaliste qui l'a contacté et avec qui il échange des informations, elle semble avoir le bras long et connaître toutes les ficelles du dossier, elle attend le moment opportun pour faire éclater toute l'histoire. Mais le fera-t-elle vraiment ? Puis Laurent aura-t-il le cran d'aller jusqu'au bout ?

En marge de cette course effrénée, l'auteure met le doigt sur le lobby des laboratoires, sur le travail harrasant des médecins, leurs peurs et leurs doutes face à un virus qu'ils ne maîtrisent pas et distille aussi une petite touche de souvenirs Tunisiens , petit clin d'oeil aux Juifs de Tunisie qui fait sourire.

Je suis tellement immergée dans le roman que je suis usée par cette escapade qui semble ne jamais vouloir s'arrêter, j'ai l'impression d'être dans un labyrinthe dont je ne trouve pas la sortie, je suis en totale empathie avec Laurent mais j'ai aussi envie de le bousculer parce que je le trouve souvent peu sûr de lui et ça m'agace. Il est dépassé par les évènements, -mais qui ne le serait pas- j'ai envie de lui dire Stop, respire, pose toi, calme toi, il faut prendre du recul, tu vas y arriver.

Je suis estomaquée par le comportement du directeur de l'hôpital, même si je finis par comprendre tout ce qui se cache derrière le personnage exécrable et je suis atterrée par la position du gouvernement. Mais je me dis qu'après tout, ça ne m'étonne pas et c'est certainement pas loin de la vraie vie, je n'oublie pas qu'on a eu un certain Covid qui a laissé nos gouvernants indécis, avec lui personne ne savait rien non plus et on a avancé dans l'obscurité pendant quelques temps. Finalement Sarah Barukh est une avant-gardiste avec son cas zéro.

J'ai passé un très bon moment de lecture avec ce roman qui m'a donné énormément d'émotions, j'ai adoré les touches Tunisiennes, le Babaou, le restaurant de Belleville, les rapports de la fratrie, je suis vraiment entrée tout de suite dans l'histoire du début jusqu'à la fin et c'est que du bonheur.

Le prochain roman de Sarah Baruch sort le 08 mars prochain, et cette date n'est pas un hasard, j'ai cru comprendre que l'auteure y abordera le thème des violences conjugales avec 125 personnalités du monde de la littérature, politique et artistique. J'ai hâte de tenir ce livre entre mes mains.

Sarah Baruch, tu ne liras certainement pas cette chronique, mais j'ai une affection et une tendresse particulière pour toi et ta jolie plume, je pense que tu le sais déjà.
Lien : https://jaimelivreblog.wordp..
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L'intrigue se déroule en 1982, alors qu'un médecin français fait face à un cas mystérieux dont aucun symptôme ne correspond à quelque chose qu'il connaît. le fait que sa hiérarchie cache le dossier et ait pris en charge le patient discrètement avant de le laisser rentrer chez lui lui met la puce à l'oreille. le docteur Laurent Valensi va alors diagnostiquer son premier cas de LAV, communément appelé cancer homosexuel et que l'on connaît aujourd'hui sous le nom de SIDA. Il devra alors faire face à aux réticences malveillantes du directeur de l'hôpital et à la peur d'être contaminée pour pouvoir essayer de soigner et de soulager son patient.

Le personnage de Laurent Valensi est très intéressant. C'est un médecin, chef de clinique, marié et père de famille. Il aime sa famille mais il est dévoué corps et âme à la médecine et à l'hôpital dans lequel il travaille. Quand il découvre par hasard des analyses très inquiétantes concernant un patient non identifié, il se précipite pour essayer de le retrouver et surtout pour le soigner. le problème, c'est que ce patient a visiblement été effacé par quelqu'un, dans l'espoir qu'on ne le retrouve pas. Laurent étant plutôt têtu, il va le rechercher avec l'aide de son interne, Camille. Et lorsqu'il le trouvera, il se rendra compte que sa hiérarchie a volontairement caché ce patient gravement malade. Et surtout, elle veut qu'il reste caché. Au mépris du danger, et alors même que son ami chirurgien a été victime d'un accident étrange pendant qu'il cherchait des réponses sur ce cas, Laurent va tout faire pour aider Ali Benyoussef et respecter son serment d'Hippocrate. Pour cela, il devra décevoir sa femme et sa fille et les mettre en danger au point de risquer les perdre. J'ai trouvé ce personnage vraiment étonnant et ses cas de conscience pertinents. Malgré les risques, il soigne ce patient parce qu'il sait que c'est ce qu'il faut faire. Mais ensuite, il prend conscience qu'il met des gens en danger en pratiquant ainsi. Ce danger vient d'abord de sa hiérarchie qui tient à ce que le secret soit gardé à tout prix. Puis il vient de la maladie elle-même dont on ne sait rien à cette époque.

L'histoire est passionnante et fascinante. Si la situation a été inventée par l'autrice, elle n'en reste pas moins crédible. J'ai aimé l'ambiance du roman. A cette époque, le SIDA est une maladie toute nouvelle, qu'on ne connaît qu'à peine. On ignore tout de son mode de transmission et des risques encourus lors des soins. Et on ne sait pas du tout comment le soigner ni le dépister. La foule a peur, les médecins aussi, et ceux qui sont au pouvoir veulent protéger leurs intérêts. C'est une atmosphère malsaine qui rend le roman encore plus addictif. Jusqu'à la dernière ligne, on s'interroge. La fin du zéro n'est que le commencement. C'est une nouvelle vie pour le docteur Valensi, mais aussi pour sa famille, c'est une nouvelle vie pour le monde qui découvre cette maladie. C'est aussi une nouvelle excuse pour persécuter et discriminer les homosexuels. Cet aspect est d'ailleurs évoqué dans le roman. J'aurais été déçue si cela n'avait pas été le cas.

Conclusion : ♥♥♥♥♥ le cas zéro est un page-turner très prenant à l'histoire fascinante. le personnage principal est travaillé et imparfait. L'atmosphère pesante donne une sensation de réalité qui ne laisse pas le lecteur indifférent. A lire !
Lien : http://sweetie-universe.over..
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