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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Si certaines critiques coulent avec évidence sous la pointe de mon stylo, d'autres s'écrivent de manière plus hésitante. C'est le cas de celle-ci, parce que ce livre ne m'a ni particulièrement enthousiasmé, ni réellement déçu, sans que je puisse dire exactement pourquoi. Je vais néanmoins essayer...

L'auteure a imaginé un thriller médical sur fond d'apparition du sida (appelé LAV en 1982, année clef de l'histoire). Si le terme « médical » est tout à fait approprié quand le récit décrit les difficultés qu'un médecin peut éprouver à établir un diagnostic nouveau ainsi qu'à trouver ensuite un traitement adapté... le mot « thriller » ne définit, à mon avis, pas vraiment ce roman. L'intrigue, dénonçant la corruption des administrateurs de l'hôpital et autres autorités sanitaires, est mince, le suspens absent, les péripéties survenant à la fin plutôt invraisemblables.
C'est davantage une fiction rendant hommage au corps médical en général et à un médecin en particulier. Ce dernier se nomme Laurent Valensi, chef de clinique de médecine interne à l'hôpital Saint-Louis, juif tunisien, issu d'un milieu très modeste. Interniste doué, passionné par son métier et altruiste à un point qu'il en néglige sa femme et sa fille.
Mais est-ce que tant d'abnégation mérite de mettre un homme sur un tel piédestal comme S. Barukh (dont le père était médecin) semble le faire ici ?

Or, Laurent Valensi n'est pas seulement le diagnosticien qui veut se battre à tout prix pour un patient en fin de vie, c'est aussi un homme qui se raconte. Il s'étale sur la mort de ses parents, les relations avec ses frères, son cheminement jusqu'au serment d'Hippocrate, le racisme, la culpabilité qu'il ressent... et j'avoue que ses (trop nombreuses) tergiversations et ses états d'âme, alourdissant et éparpillant l'histoire, m'ont parfois agacé.

Mais ce texte, d'une fluidité naturelle, très compréhensible au niveau de la terminologie médicale et émaillé de beaucoup de dialogues, reste avant tout un récit imprégné d'allocentrisme, de dévouement et de sensibilité... et c'est ce dont je veux me souvenir.

Je remercie la MC privilégiée de Babelio et les éditions Albin Michel.
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Un livre pris un peu par hasard sur le chariot des retours à la bibliothèque, parce que son titre m'a interpellée, par les temps de pandémie que nous traversons. Mais ici, pas question de covid, le roman a été écrit avant l'apparition de celui-ci et nous fait remonter en décembre 1982, moment de l'apparition en France d'une autre maladie, qui a l'heure actuelle continue hélas de faire des victimes, même si des traitements efficaces existent (mais pas de vaccin-miracle ! qui n'a d'ailleurs pas marché sur moi, malgré mes trois injections, j'écris ce billet clouée à la maison avec un bon gros covid...)
Là nous parlons du Sida, jamais désigné par ce nom mais par le terme erroné et stigmatisant de "cancer homosexuel" , ou par l'acronyme LAV dans le milieu médical.
Le héros de l'histoire est bien sûr un médecin, le docteur Laurent Valensi, un vrai surhomme qui est partout à la fois sans jamais prendre de repos ni de repas, ou presque. Pendant les quelques jours sur lesquels se déroule le roman, on va le suivre à un rythme effréné qui m'a carrément épuisée, moi qui l'était déjà avec mon propre virus ! Appelé en urgence pour un autre cas difficile (diagnostiqué en un clin d'oeil, avant même les résultats de l'échographie), il tombe par hasard sur le dossier d'Ali Benyoussef, tunisien comme lui, et qui souffre de différents symptômes difficiles à relier entre eux, ainsi que d'une déficience immunitaire. Et ce patient, malgré son état catastrophique a été invité à rentrer chez lui par le chef de service, le sadique Docteur Willot, celui-là même qui prend un malin plaisir à humilier les médecins sous ses ordres. Ni une ni deux, Laurent va prendre le patient en charge et comprendre assez rapidement que le malade est sans doute atteint du LAV. Personne à ce moment-là ne connaît les modes de transmission ni même les caractéristiques permettant de poser un diagnostic. On croit savoir que le mal touche les homosexuels et se transmet par les relations sexuelles. Mais en France, officiellement aucun cas n'a encore été déclaré, juste avant Noël cela risquerait de provoquer la panique. Pas bon pour l'économie ! Laurent va donc agir clandestinement avec l'aide d'une jeune interne, Camille, fraîchement arrivée dans le service. Elle aussi m'a subjuguée par sa maîtrise ultra-rapide des gestes techniques et son sang-froid à toute épreuve, alors qu'elle tournait de l'oeil le jour d'avant lors d'une intervention. Soit, elle s'adapte vite...
Un autre personnage va apporter son expérience à Laurent, il s'agit du "Docteur David", médecin tunisien dont le diplôme n'est pas reconnu en France (???), et qui pour rester proche du milieu médical a ouvert une épicerie à l'entrée de l'hôpital. Comme il a des liens avec la famille de Laurent, celui-ci va se tourner vers lui à maintes reprises pour trouver des réponses à ses interrogations. Là aussi, certaines situations m'ont semblé vraiment limite, niveau crédibilité...
Rajoutons encore une journaliste au physique tellement époustouflant qu'elle va presque faire succomber Laurent à ses charmes alors qu'elle cherche à glaner des renseignements sur cette nouvelle maladie dont presque personne ne veut parler, et un collègue de Laurent, Marc, séducteur invétéré qui lui n'hésite pas à tromper sa femme avec toutes celles qui ont le malheur de se trouver sur son chemin. Vous avez dit caricature ? Moi aussi ! J'ai failli oublier la famille de Laurent : sa femme Nathalie, dont la grossesse ne se passe pas très bien, et sa fille Julia, quatre ans et demi, qui supporte difficilement les absences répétées de son papa. Mais lui aussi a failli les oublier, il n'a plus de place pour elles dans son emploi du temps de fou.
Si vous m'avez suivi jusqu'ici, vous aurez sans doute compris que je n'ai pas été très convaincue par les personnages de cette histoire, trop de gesticulations parfois vaines, et pas assez de crédibilité dans les actions. Je ne veux pas donner d'exemple trop précis pour ne pas divulgâcher, mais selon vous, est-il réellement possible d'aller opérer un patient dans n'importe quel hôpital sans y travailler et sans aucune autorisation ? Ou de bouleverser totalement un planning de service d'une heure à l'autre ? J'ai des doutes...
L'histoire en elle-même est intéressante : le côté effrayant de cette maladie inconnue qu'on ne sait pas comment aborder ni de quelle façon elle se transmet est très bien rendu. Pour avoir vécu cette époque (j'avais 20 ans quand le sida a débarqué en France), je me souviens très bien de toutes les idées fausses et des préjugés qui ont circulé à l'époque, et dont la communauté gay a fait les frais, et ensuite les toxicomanes. On avait peur de s'approcher des personnes potentiellement contaminées (ça ne vous rappelle rien ?), on croyait qu'une poignée de main pouvait contaminer...
Parfois je me dis que les mentalités n'ont finalement pas tellement évolué, mais je suis peut-être pessimiste ! Et il y a sans doute eu des manoeuvres gouvernementales pour empêcher certaines infos de circuler trop vite. Donc je n'ai rien à redire sur le scénario, il est tout-à-fait plausible, et intéressant. On a aussi un peu de suspense, des rebondissements à gogo, quelques patients auxquels on aurait pu s'attacher, bref de bons ingrédients, mais la mixture finale est quand même légèrement indigeste, peut-être qu'il aurait fallu laisser reposer un peu de temps en temps ?
Il s'agissait du second roman de l'auteure, et son premier "thriller médical". N'est pas Robin Cook qui veut, surtout en début de carrière ! J'en ai tenu compte dans ma note, et comme malgré mon état de délabrement intellectuel j'ai quand même pris plaisir à cette lecture, j'en suis reconnaissante à Sarah Barukh, dont je lirai peut-être un jour les autres écrits.
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Une étrange épidémie semble se propager dans le monde entier.
"Trente-cinq nouveaux cas détectés aux Etats-Unis en quelques jour. Vingt en Angleterre."
Comment se propage cet étrange fléau ? Par l'air, le sang, la salive, les relations sexuelles ? Nul ne le sait. Comment s'en protéger dans ces conditions ?
D'autres cas se déclarent également en Afrique, et plus particulièrement au Bostwana. Un virus dévastateur qui semble croître à une vitesse exponentielle et qui laisse les médecins totalement démunis.
Les symptômes ? Ils sont variable d'un malade à un autre. Les victimes sont grandement amaigries, elles sont voûtées, brûlantes, tremblantes. Leurs diarrhées sont accompagnées d'inquiétants saignements, leurs yeux sont tâchés, des plaques rouges se forment sur leur torse, des ganglions apparaissent dans leur gorge ...
"Quelle maladie provoquait tout ça à la fois ?"
"Tous ces symptômes pouvaient être pris séparément mais il ne voyait pas le lien entre eux."
Leurs anticorps ne fonctionnent plus.
Autrement dit, ils sont tous condamnés à mort à plus ou moins brève échéance.

Encore un roman post-apocalyptique ? Un fléau que nul ne pourra enrayer comme dans le roman de Stephen King du même nom ?
A moins que les morts ne se relèvent et continuent ainsi de répandre le virus au sein de petits groupes de survivants qui tenteraient de s'organiser dans ce chaos ?
Presque.
Sauf qu'on n'est pas dans un roman fantastique ou de science-fiction.
Si je vous disais que cet étrange virus semble s'attaquer en premier lieu aux homosexuels ou aux drogués, avant de s'étendre à une plus large population ?
Si je vous parlais de LAV : le Lymphadénovirus ?
Enfin si je vous disais que le roman n'a rien de futuriste puisqu'il s'inspire de faits réels et qu'il se déroule en décembre 1982 ?
Les premiers cas du syndrome d'immunodéficience acquise, plus communément appelé Sida, continuent de se déclarer un peu partout dans le monde, y compris en France.

Donnant à son roman de vagues allures de thriller médical ( bon, on n'est pas non plus dans un Robin Cook ), Sarah Barukh nous entraîne dans cette période trouble de l'histoire. L'un de ces premiers cas français s'appelle Ali Benyoussef. Il est suivi depuis quelques mois déjà à l'hôpital Saint Louis de Paris mais en toute connaissance de cause, son praticien lui a pourtant diagnostiqué un simple ( si j'ose dire ) lymphome. Son dossier médical est minutieusement caché, son nom n'apparaît nulle part sur les registres. L'hôpital, sous couvert du ministère de la santé, souhaite à tout prix cacher ce cas zéro pour ne pas affoler la population. Il ne paraît pas souhaitable d'informer la population de l'hexagone que l'épidémie a fini par atteindre leurs frontières.
Quant aux différents médecins qui se rendront compte que ce patient souffre de maux bien plus sévères encore, qu'il a bel et bien tout les symptômes de cette maladie encore inconnue et impossible à soigner, on s'assurera de leur silence.
Pourquoi tant de manigances et de secrets ?
Qu'est-ce qui peut bien réellement motiver ce culte du non-dit, y compris dans les plus hautes sphères politiques ?
"Vous n'avez que votre vocation en tête. C'est une obsession ! Guérir, soigner ... Mais vous ne réfléchissez jamais aux enjeux derrière, et vous piégez la société en croyant la secourir."
Un peu d'action est donc au rendez-vous, puisque tous les praticiens qui oseront s'approcher du patient se mettront en danger non seulement physiquement mais également en défiant ainsi les plus hautes autorités.

Au casting de cette nouvelle série hospitalière, nous retrouvons pour personnage principal un médecin d'origine tunisienne : Laurent Valensi. Impliqué dans la vie de l'hôpital et de ses patients, il est particulièrement humain. Prêt à se battre quand le fléau se déclarera, il tentera de conserver son sang-froid malgré les nombreux risques de contamination. Marié et père d'une petite fille, il ne consacre pourtant pas assez de temps à sa famille, voué corps et âme à son statut de chef de clinique. C'est le gentil médecin par excellence, tout en abnégation.
Marc est récemment devenu l'ami de Laurent, et il sera un allié de choix dans le combat qu'ils vont mener. Chirurgien, Marc est également le coureur de jupons de l'hôpital. Bien que marié, il multiplie les aventures avec une grande partie de la gent féminine de Saint Louis.
Camille est une jeune interne, particulièrement dégourdie et impliquée elle aussi dans les soins qu'il faut prodiguer à Ali Benyoussef. Sans doute faut-il également que je signale que ses courbes sont particulièrement voluptueuses, vu le nombre de fois où il y est fait référence.
Gabriella Moraes est quant à elle une journaliste prête à tout pour que la vérité éclate et soit enfin médiatisée. Elle est également une femme dont le physique avantageux est particulièrement mis en avant. Laurent a bien du mal à détacher ses yeux de sa silhouette.
"Laurent aurait pu la regarder des heures, contempler chacun de ses traits, leur équilibre parfait."
En plus de quelques personnages secondaires qui apportent leur pierre à l'édifice, nous avons l'exécrable docteur Willot ( "Pour lui, les malades passaient après leur maladie." ), et le super méchant directeur d'hôpital, qui ne calcule qu'en fonction de ses propres profits.
Donc des personnages assez manichéens et stéréotypés qui vous dictent ce qui est bien et ce qui est mal et auxquels j'ai personnellement eu du mal à croire, trop beaux pour être attachants.
Même si certains nous offrent quand même des passages assez émouvants, l'ensemble demeure assez convenu.

Reste à évoquer le fameux Ali Benyoussef. Sa personnalité est à peine esquissée. Mais au-delà il s'agit de tout un symbole. Il est donc l'une des premières victimes françaises de ce que les médias appelleront à tort le cancer homosexuel. A travers ce personnage condamné à mort par le virus contracté, traité comme un chien galeux, se posent de multiples questions.
A commencer par celle de l'acharnement thérapeutique. Quoi qu'il arrive, ses jours sont comptés, et il souffre. Jusqu'où les médecins doivent-ils aller pour prolonger son existence de quelques jours, peut-être quelques semaines ? Quelle est la limite entre le soulagement provisoire et l'obstination inutile ?
Ensuite, il est déjà facile de discriminer un arabe homosexuel de nos jours, alors imaginez les débordements susceptibles d'apparaître plus de trente années plus tôt. Si un tel paria est condamné à mort, il facile de prendre un raccourci et d'évoquer un châtiment divin, cela ne peut que donner du grain à moudre à tous les racistes, les homophobes, sans compter l'église qui condamne ces relations contre-nature.
"Cette saloperie va être un prétexte pour déverser les pires horreurs, justifier les opinions les plus dégueulasses ..."
Et bien sûr, le roman explique les réactions des médecins face aux premiers cas d'une maladie à laquelle ils ne sont pas du tout préparés, qu'ils ne peuvent pas diagnostiquer, dont ils savent qu'elle est transmissible mais sans avoir aucune idée du mode de propagation. Pour certains, la réaction première est la fuite, pour ne surtout pas risquer de s'exposer à une maladie mortelle.
Alors comment s'y prendre pour soigner ce patient zéro sans prendre de risques ? C'est impossible puisque nul ne sait avec certitude d'où émane le danger. Faut-il mettre l'hôpital en quarantaine pour contenir la contagion ?
"Plutôt que d'isoler le service, on isolait le malade."
Et cet aspect du roman est extrêmement bien rendu en revanche. Cette peur d'une menace dont on ne savait alors rien a ce petit côté futuriste quand même, comme une attaque bioterroriste. Est-ce que les soigneurs les plus intrépides qui veulent coûte que coûte défendre le serment d'Hippocrate ne vont pas eux-mêmes attraper ce fameux LAV et le transmettre à leurs collègues, à leur famille ? Sont-ils courageux ou inconscients ? Quelle sont les bons gestes, quelle attitude avoir face à une maladie dévastatrice qui n'est pas encore reconnue ?
"Etre face au premier cas français d'une telle épidémie faisait peur."
Y a-t-il seulement une bonne réponse ?

Bien d'autres sujets brûlants sont également évoqués.
Il est beaucoup question de la religion juive, notamment au travers du frère aîné de Laurent qui s'est converti au judaïsme à la mort de ses parents.
" Y a pas d'homosexuels chez les juifs, c'est péché !"
Au travers du docteur David, éminent chirurgien d'origine tunisienne et qui a perdu en France toute possibilité d'exercer son premier métier se pose aussi la question de l'équivalence des diplômes et des capacités professionnelles, rarement reconnus d'un pays à l'autre.
Et puis on ne peut que constater que les problèmes des médecins d'hier sont les mêmes que ceux d'aujourd'hui. Comment annoncer à un patient qu'il va mourir ? Comment expliquer certaines morts accidentelles sur la table d'opération ? Comment concilier un métier avec de tels horaires et de telles responsabilités avec une vie de famille stable ? Comment être assez présent pour ses enfants ?

Je n'ai étrangement pas du tout eu l'impression de me plonger dans le passé. Je n'avais pas encore sept ans quand les premiers cas de sida ont été déclarés dans l'Hexagone et si je me souviens vaguement des premiers ravages de cette maladie mortelle, je m'intéressais davantage aux playmobils qu'à l'apparition de ce virus. Mais rien dans ma lecture ne m'a vraiment ramené dans les années 80, j'ai eu l'impression de lire une histoire de pandémie qui pourrait tout aussi bien se dérouler de nos jours, puisqu'aujourd'hui encore, je pense, les même questions et les mêmes enjeux se poseraient.
D'autant plus que les mots auxquels nous associons souvent ce virus sont tous absents du roman : Il n'est jamais question de sida, de séropositivité ou de VIH ... Ces mots n'existaient pas encore à la naissance de l'épidémie et toute la profession médicale était dans un flou quasi-total. Alors finalement, cette maladie ou une autre ... En 1982 ou en 2018 ... Je ne suis pas sûr que ça fasse une si grande différence.
Et il n'est pas impossible d'être confronté prochainement à une nouvelle sorte de virus d'une ampleur encore plus considérable.

Un dernier mot sur l'écriture pour dire que je n'ai pas trouvé la moindre originalité au style de Sarah Barukh, mais pour autant la lecture demeure très accessible. le jargon médical reste en retrait, ce qui rend la succession d'évènements intelligible sans avoir trop d'explications scientifiques incompréhensibles comme c'est parfois le cas dans ce type de roman.
Et il faut avouer qu'on ne voit pas passer les 540 pages, de nouveaux moments forts parvenant toujours à relancer notre intérêt.

Merci aux éditions Albin Michel et à l'opération masse critique privilégiée pour cette lecture en dents de scie. Même si l'idée de départ est excellente, riche en réflexions et parfois en émotions ; même s'il a été possible de broder autour d'un évènement réel une histoire terrifiante et pourtant plutôt crédible ; je n'ai pas été séduit d'un bout à l'autre, en particulier par les personnages manquant trop souvent de réalisme ou d'ambiguïté, une écriture trop quelconque, et un aspect trop manichéen, trop rempli de clichés, qui m'a parfois irrité.
Bien qu'ayant déjà lu des thrillers médicaux ( je songe notamment à l'excellent Mort clinique de F. Paul Wilson ), je suis un peu sorti de ma zone de confort avec ce roman, et il lui manque ce petit quelque chose qui fait vraiment la différence.


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Aïe aïe aïe… Ravie d'avoir été sélectionnée pour cette Masse Critique spéciale, j'ai eu le malheur de tomber sur le trailer du roman qui s'imposait obstinément sur une de mes applications…
Ce fut la fin… musique entêtante du générique Véronique & Davina, Récréa 2 et j'en passe… Horreur, réaction allergique, il a fallu que je vois le décompte Babelio devenir peau de chagrin pour que j'ouvre le roman!

Je regarde les trailers quand je cherche un film ou une série alors merci, non, pas pour des romans, laissez-moi créer mes propres images. C'est un des avantages de la lecture, non?!? Ne pas subir le diktat d'images imposées! Bref, autant vous dire que ma lecture n'a pas débuté dans la joie et la bonne humeur mais heureusement que le roman n'est pas une rétrospective culturelle nostalgique!

Inspiré de faits réels, ce roman nous ramène à l'apparition du Sida (on ne parlait pas de Sida à l'époque mais de LAV) dans les années 80. le patient zéro est la personne à la source d'une épidémie. La première personne a être infectée par un agent pathogène connu ou pas. Porteur sain ou pas, son identité est essentielle pour identifier le rayonnement d'une épidémie pour l'enrayer ou la contrôler.

Et ce patient, en la personne d'Ali Benyoussef, se retrouve à l'hôpital où exerce Laurent Valesi qui va prendre ce cas très à coeur. L'action se déroule sur une semaine donc autant dire que le rythme est plus que soutenu, que les journées sont inhumainement à rallonge et que tout le chambardement occasionnée par cette nouvelle maladie a été condensée en ces quelques 530 pages.

J'ai apprécié les différents aspects de l'intrigue, la vue d'ensemble de l'événement qui pourrait s'appliquer à n'importe quelle nouvelle pandémie.

La gestion de crise des personnels hospitaliers, entre serment d'Hippocrate et peur instinctive devant un mal inconnu potentiellement mortel, la volonté de savoir, d'identifier, de soigner, la contradiction entre l'attention au patient et la tentation de l'acharnement thérapeutique.
Le portrait des médecins est intéressant, entre devoir, travail et ego parfois démesuré ou humilité. La tâche n'est pas aisée, a fortiori quand le combat est sur plusieurs fronts, préservation de son intégrité personnelle quand la famille s'inquiète pour l'homme, quand le médecin est face à une maladie inconnue et la souffrance des patients, subit la pression des proches et de leurs attentes et doit aussi combattre une hiérarchie portée d'avantage sur la com', le budget et l'administratif.

Avec Gabrielle, journaliste, nous avons le panel large des informations servies à la population, avec le risque de scandale sanitaire, la tentation toujours trouble de créer le buzz davantage que d'informer utilement, animer les braises des a priori, des peurs et des stigmatisations.

Avec Laurent Valensi, son ami Marc, chirurgien, ou Camille, jeune interne, l'auteur a su développer également leurs vies personnelles et les imbriquer dans l'intrigue. Perso, je me serais bien passée du gros cliché du médecin, marié, qui lorgne les courbes généreuses de Camille ou de Gabrielle, mais bon… on ne va pas chipoter.

J'ai apprécie également les réflexions liées à la religion et tout ce qu'on a pu entendre, à l'époque, lors de l'émergence de cette maladie. Par contre, j'ai trouvé un peu trop facile le choix du patient zéro, synthétisant l'ensemble des caractéristiques qui ont provoqué le rejet, le mépris et la condamnation d'une grande majorité des gens quand les informations sur les victimes ont transpiré.

Il fut un temps où je lisais beaucoup de thrillers médicaux. Temps révolu, certes, mais je n'ai pas retrouvé l'étincelle qui m'animait à l'époque et je n'ai pas eu un seul personnage auquel m'attacher et me raccrocher.
Peut-être est-ce dû au fait que mes souvenirs de l'époque restent frais, que le lecteur connaît le VIH et en sait largement plus, évidemment, que les protagonistes.
Mais je suis passée à côté de ce roman… la faute à un certain trailer aussi…
Lien : http://livrenvieblackkatsblo..
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Ce roman est un excellent thriller dans l'univers médical. C'est toujours difficile de parler d'un thriller sans dévoiler un peu l'intrigue.

Un nouveau virus est apparu et le docteur Valensi semble etre le seul à vouloir aider le patient atteint du virus. Ce virus est effrayant car on ne sait rien sur lui, on ne sait pas comment le soigner, il y a de multiples symptômes et l'ensemble du corps médical est démuni. le LAV(Lymphadénovirus) est désigné comme le cancer des homosexuels et on comprend qu'on fait référence au VIH.

Je trouve que l'histoire est bien racontée et on s'attache à la vie du héros devenu médecin pour sauver les gens car il n'a pas pu sauver sa mere. Tout semble juste dans le récit de la description de l'univers médical à la vie de famille du héros.
C'est un livre très intéressant mais aussi terrifiant car criant de vérité, librement inspiré de l'aparition du VIH. Angoissant car on découvre le comportement des médecins (quarantaine) et des autorités (secret d'état) face à un virus inconnu mais ca aurait pu etre une catastrophe naturelle.

Bref on ne ressort pas indemne de cette lecture. Merci aux éditions Albin Michel et à Babelio pour cette découverte intéressante.

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Un historie qui nous tient en haleine dès les premières pages plongé rapidement au sein de cet hôpital et de l'équipe de Laurent V.
Il s'agit ici des années 80 et du potentiel cas zéro du Sida mais il pourrait s'agir de n'importe quelle épidémie de ces dernières années ,l'histoire étant de démontrer la bataille à laquelle sont confrontés certains médecins contre la montre (face à leurs doutes et incertitudes )mais surtout contre certains confères et face aux menaces d'un système pervertit par les laboratoires et l'argent.
Ce roman pourrait faire une très bonne série TV à succès.
Dommage que la fin soit un peu décevante ,tout un chapitre sur le chagrin amoureux du docteur qui s'enferme dans son appartement refusant tout contact avec son équipe et la réalité ( ne correspond plus aux valeurs suggérées par celui-ci depuis le début) , sans parler du final , 3 dernières pages dignes d'un roman à l'eau de rose.Dommage
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Le patient 0, le point d'origine, mais peut-on l'appeler ainsi, c'est souvent la première victime d'une pathologie inconnue.
ici, ce n'est pas le covid, mais le SIDA, le premier patient atteint du sida en France et l'omerta dont il est victime en plus de ses terribles symptômes. Car personne n'en veut en France, des personnes atteintes du SIDA, elles sont de l'autre côté de l'Atlantique et comme les autorités médicales ne savent pas gérer, on les cache sous le tapis comme la poussière en attendant leur mort. Ce roman raconte l'histoire d'un jeune médecin dans un grand hôpital parisien, mais aussi ceux d'autres de ses confrères qui ont fait passer le serment d'Hippocrate avant leur peur et leurs intérêts personnels financiers ou non.
Un roman nerveux, qui va amener ce jeune médecin à revoir ses perspectives, sa vie, ses patients, face au virus. L'histoire d'une maladie, mais pas que et c'est bien.
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Ce roman a su parfaitement mêler histoire de vie, histoire de médecin et histoire sociale. Nous pouvons ressentir comment tout est intimement lié. L'intrigue est si bien mené que j'ai lu ce livre d'un seul mouvement, sans le lâcher. L'écriture de Sarah Barukh est toujours très agréable. Un roman à la fois sensible, passionnant et haletant. Impossible de le lâcher une fois qu'on l'a en mains. Une plongée dans notre histoire médicale qui tout à fait indispensable.
Le suspense est parfaitement maitrisé, le protagoniste profondément humain.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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J'ai été très intrigué de lire ce thriller se déroulant dans le milieu hospitalier.
Et je n'ai pas été trop déçu.
Le rythme est très rapide, le style vraiment adapté à l'histoire et il est difficile de le lâcher c'est donc très positif.
Après je reste sur ma fin car le final n'est pas à la hauteur de l'ensemble du roman. le dénouement est vraiment expédié à mon goût.
Trop sentimental pas assez médical et l'aspect thriller évaporé. C'est fort dommage.
Et du coup j'ai l'impression d'avoir lu un documentaire medical sur les premières découvertes du Sida.
J'ai également trouvé quelques incohérences au niveau de l'âge du médecin en lien avec les événements familiaux de son enfance et à la fin de l'ouvrage au niveau des jours de son errance...
Et je trouve cela un peu regrettable pour la fluidité du roman.
Néanmoins N'hésitez pas à le découvrir pour avoir votre propre opinion.
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Je pensais que c'était un premier roman, mais en fait ce n'est pas le cas. Je me suis faite cette réflexion car j'ai trouvé ce livre vraiment pas mal pour un premier roman, mais comme ce n'est pas un premier ceci s'explique sûrement grâce à ça.
Bref ! Comme vous le voyez à cette intro un peu bizarre, cette lecture me fut agréable dans l'ensemble. Cette enquête médicale faite par un médecin, qui dose à merveille les règles du genre, se boit comme du petit lait de manière générale ; il y a du suspense, du chantage, des menaces, de l'exclusion, un accident... en clair tout ce qu'il faut pour un bon roman qui pourtant ne comporte pas tant de suspense que ça. Néanmoins et comme on peut en avoir avec le lait, il peut y avoir quelques problèmes digestifs, ça peut peser lourd sur l'estomac… Et dans mon cas, tout ce qui concerne les à côté de l'histoire principale, étaient très lourds à lire. C'était très intéressants, parfois très émouvants, mais ils alourdissaient le livre énormément.
Certes c'est un excellent moyen pour donner de la profondeur à l'histoire, aux personnages, pour en faire découvrir d'autres et élargir le propos, et ça aurait pu être parfait malgré les petites répétitions. Mais, ça aurait pu être parfait, si… si à côté de ça l'investissement du docteur Laurent n'avait pas été exagéré pour un unique patient.
En effet, le livre aurait pu être parfait, car il mélange les codes du genre assez savamment et parce qu'il retranscrit assez bien les sentiments qu'inspiraient le sida à l'époque, à savoir l'incompréhension et la peur ; mais l'acharnement du Docteur Valensi à vouloir sauver un patient comme si rien d'autre ne comptait ou n'existait à côté, faut pas exagérer ça perd en crédibilité. Et faut encore moins exagérer avec un karma de merde, où le monde s'effondre et s'acharne sur un seul homme en l'espace de même pas 48 heures. Oui d'accord, ce court laps de temps complètement moisi rajoute de la tension, mais quand même, j'avais l'impression que pour un service surchargé le docteur Valensi n'avait qu'un patient au monde, et j'avais en plus l'impression que le mec n'était pas né pour la chance. (Avec autant de mouise en 48 heures, ma positon se comprend.) Et que dire des journées qui donnent l'impression de durer 50H et non 24H… Bref ! C'était parfois un peu exagéré.
Pour autant c'était un très bon livre et je l'ai lu avec intérêt dans l'ensemble.

En résumé, j'ai apprécié la manière dont le sida est abordé, cette peur et incompréhension des soignants qui ne savaient encore rien sur le mode de transmission et ne savaient pas quoi faire pour soigner, mais à côté j'ai moins bien aimé, ce côté de l'exclusivité du patient et tout ce qui va avec niveau acharnement et situation WTF, sans parler de la légende des essais cliniques et des apprentis sorciers. Mais malgré ces défauts, c'est un livre que je conseille parce que c'est réellement un bon moment de lecture.

Merci Babelio et Albin Michel.
Lien : http://voyagelivresque.canal..
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