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Citations sur La décimation (14)

Nous étions les captifs de tous ceux qui nous regardaient, prisonniers dans nos propres cœurs, aussi, car nous n’avions pas seulement « perdu » notre liberté, nous y avions délibérément renoncé, lorsque nous avions fait les premiers pas pour traverser la frontière, en obéissant aux pressions stridentes de Fisher.
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J'étais aussi follement avide de gloire que chacun de mes compagnons. Mais, assez vite, nous vîmes les choses tout autrement, car nous avions abandonné ces rêves de gloire et nous ne battions plus que pour gagner. Puis, tout aussi rapidement, nous n'avons plus pensé à rien d'autre qu'à un grand verre d'eau fraiche; enfin, avant même que tout fût terminé, nous ne désirions plus qu'une seule chose, rentrer au pays.
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L’oiseau, quel qu’il fût, ne semblait pas s’intéresser à nous personnellement, mais il paraissait déterminé à tout détruire sans aucune raison, et cette indifférence impitoyable rendait la terreur qu’il suscitait à peine moins effrayante.
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Quel plaisir, quelle gloire, quelle joie doit donc apporter la guerre, pour qu’ils y partent tous ainsi ?

Je me souviens avoir eu l’impression que la voix d’une belle femme appelait et qu’un vaste pays d’abondance s’étendait devant moi.

Pourquoi ai-je été un des rares hommes à survivre à ce long périple ? Je ne trouve aucun indice, aucun fragment d’ordre ou de détermination, même si je savais depuis le début – ou presque depuis le début – que j’allais effectivement survivre.

Ai-je vécu depuis de manière à justifier d’avoir été épargné ? Ai-je accompli quoi que ce soit de magnifique, accompli plus que n’auraient pu le faire ceux qui sont morts ? Cinquante ans plus tard – je suis éleveur de bétail, des chèvres, des moutons et des bovins, je fais pousser du maïs et du coton –, je ne vois aucune raison à ma survie, mais, en même temps, je ne vois aucune bonne raison non plus d’avoir franchi la frontière, pour commencer.
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Je me trouvais dans le grenier d’une maison inconnue. D’énormes poutres tombaient en traversant le toit et en fracassant les murs ; même si ces madriers paraissaient dirigés sur moi, je n’avais pas l’impression de courir le moindre danger. Cette fois-ci, lorsque je me suis réveillé, je n’ai pas pu me rendormir, je suis donc sorti et suis resté assis dehors jusqu’à l’aube, en regardant autour de moi et en attendant.
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Mon cœur battait la chamade, mais l’univers semblait vaste et calme, intact.
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Je crois que j’ai alors compris que je survivrais à bien des épreuves – que certains sont élus sans aucune raison – et la dimension solitaire de cette révélation fut violente et totale, impliquant ma plus grande peur, celle d’être abandonné, d’être laissé en arrière. C’était une peur qui avait sa place dans le monde. J’avais l’impression d’être peut-être mis en demeure de maintenir brûlante une certaine terreur dans mon cœur, jusqu’à ce que l’incendie s’éteigne de lui-même.
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Ce fut l’un de ces regards qui tomba sur moi ce matin-là, lorsqu’ils entrèrent dans notre ville.
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Nous ne savions pas non plus que la veille au soir, au bivouac, les deux capitaines s’étaient demandé – sans qu’il y ait vraiment eu de discussion – s’ils allaient chercher à LaGrange ces quarante hommes qui leur manquaient encore, ou s’ils allaient plutôt filer vers le nord-ouest et Bastrop.
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Notre ville était alors un peu comme le calme au cœur de la tempête. Nous vivions une sorte d’idylle bucolique, et nous le savions ; chaque matin, l’aube naissante nous trouvait déjà dans les champs, au travail. Et, paradoxalement, ce fut cette existence pastorale, cette paix dans l’œil du tourbillon, qui poussa nombre d’entre nous à abandonner le calme pour s’aventurer dans la tempête. Lorsque j’y repense, je perçois clairement l’ironie et la folie de tout cela, mais à l’époque cela paraissait parfaitement sensé : comme si de telles décisions et de telles notions avaient été prédéterminées.
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