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Critique de jamiK
Je découvre dans cet album, les débuts d'Edmond Baudoin. On ne retrouve pas encore le travail au pinceau qui le caractérise si radicalement.
Il s'agit d'un ensemble de 9 histoires courtes réalisées avant 1981. On sent des influences, il y a un peu de l'esprit de Métal Hurlant, avec Caza et Druillet, et un style noir et blanc qui fait penser à la bande dessinée italienne, plus Sergio Toppi que Hugo Pratt, ça évoluera vers le second plus tard.
Il utilise une technique essentiellement au Rotring, utilisant les hachures pour les nuances d'ombres, façon taille-douce. Les histoires sont dans le ton des nouvelles de Jean Ray (Ville, éducation, Une vie inutile, Charon le nocher, sombre et fantastiques, avec un attrait pour la poésie de Rimbaud (Ville), un peu morbide et sensuelles, et on trouve déjà son aspiration à la liberté, son côté indépendant, il fustige la grisaille de la vie monotone, métro-boulot-dodo (Une vie inutile, La balle au bond, George Pourcellier, La Maladie), il nous offre quelques points de vue militant (Immigration), et invite à découvrir le plaisir dans les petits riens, quelques rencontres, de regards échangés, avec un certain érotisme poétique (Rencontre, Une vie inutile). Son style utilisant des contrastes forts, déjà chargé d'une grande intensité, renforce le côté tragique et poétique de ses récits, chaque illustration est d'une force et d'une justesse implacables. le côté fantastique prend le dessus sur l'aspect naturaliste, les personnages ont une prestance théâtrale et la dramaturgie efface encore la sensibilité. Edmond Baudoin évoluera plus tard dans un sens où l'observation du monde et des gens passera au coeur de ses préoccupations. On reste ici dans une création post-soixante-huitarde dont il s'éloignera très vite, quittant l'esprit Métal Hurlant pour celui de Futuropolis, plus orienté sur les gens vrais.
Les sentiers cimentés est une oeuvre marquante et intense, une ode à la liberté, mais c'est encore dans l'esprit de la nouvelle, construit avec une chute finale, court et démonstratif, il manque encore cette sincérité que j'apprécie tant chez lui.
Il s'agit d'un ensemble de 9 histoires courtes réalisées avant 1981. On sent des influences, il y a un peu de l'esprit de Métal Hurlant, avec Caza et Druillet, et un style noir et blanc qui fait penser à la bande dessinée italienne, plus Sergio Toppi que Hugo Pratt, ça évoluera vers le second plus tard.
Il utilise une technique essentiellement au Rotring, utilisant les hachures pour les nuances d'ombres, façon taille-douce. Les histoires sont dans le ton des nouvelles de Jean Ray (Ville, éducation, Une vie inutile, Charon le nocher, sombre et fantastiques, avec un attrait pour la poésie de Rimbaud (Ville), un peu morbide et sensuelles, et on trouve déjà son aspiration à la liberté, son côté indépendant, il fustige la grisaille de la vie monotone, métro-boulot-dodo (Une vie inutile, La balle au bond, George Pourcellier, La Maladie), il nous offre quelques points de vue militant (Immigration), et invite à découvrir le plaisir dans les petits riens, quelques rencontres, de regards échangés, avec un certain érotisme poétique (Rencontre, Une vie inutile). Son style utilisant des contrastes forts, déjà chargé d'une grande intensité, renforce le côté tragique et poétique de ses récits, chaque illustration est d'une force et d'une justesse implacables. le côté fantastique prend le dessus sur l'aspect naturaliste, les personnages ont une prestance théâtrale et la dramaturgie efface encore la sensibilité. Edmond Baudoin évoluera plus tard dans un sens où l'observation du monde et des gens passera au coeur de ses préoccupations. On reste ici dans une création post-soixante-huitarde dont il s'éloignera très vite, quittant l'esprit Métal Hurlant pour celui de Futuropolis, plus orienté sur les gens vrais.
Les sentiers cimentés est une oeuvre marquante et intense, une ode à la liberté, mais c'est encore dans l'esprit de la nouvelle, construit avec une chute finale, court et démonstratif, il manque encore cette sincérité que j'apprécie tant chez lui.
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